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Ce qu’il faut retenir du premier débat de la primaire de la droite

Article mis à jour le 30 décembre 2022 à 08:46

Une ambiance courtoise, loin du combat que certains attendaient, avec cependant quelques petites flèches  décochées surtout dirigées vers Nicolas Sarkozy. Pour le reste, un débat qui a largement laissé la part belle au fond. L’économie, la lutte contre le chômage, la réduction des déficits, une baisse des impôts massive, un consensus général sur les mesures libérales dont la France a besoin. Seuls quelques détails différent entre les candidats. Un débat qui n’aura pas fait bouger les lignes, et dont le gagnant, par défaut, reste Alain Juppé, avec une mention spéciale pour Jean-Frédéric Poisson qui a eu le mérite de susciter de nombreux tweets, plus sur son nom qu’à propos de son discours.  TF1 est le grand vainqueur de la soirée avec 5,6 millions de personnes qui ont suivi le débat devant leur écran.


Les candidats à Paris, leur soutien à Perpignan
Alain Juppé, le favori des sondages et qui la veille avait recueilli un soutien de poids avec le soutien de l’UDI, a évité les coups de sangs et autres formules malheureuses que redoutait son équipe. Il a revendiqué ses éléments de langage, « les déçus du hollandisme » et  « l’identité heureuse » qui ont lui ont valu tant de critiques.

« C’est une primaire ouverte de la droite et du centre. Quand on veut rassembler on ne commence pas par exclure! »

Il a conclu son intervention et le débat, le tirage au sort en avait décidé ainsi, par un « Je suis prêt ! ». Romain Grau, à Perpignan, trépignait devant l’écran géant mis à disposition par l’indépendant, comme en témoigne le commentaire du journal local « Lorsque A. Juppé répond, la jambe droite de R. Grau bouge frénétiquement »

Nicolas Sarkozy qui misait sur son expérience présidentielle pour se positionner au dessus de la mêlée, n’a pas réussi son pari. Il est apparu souvent tendu et ses challengers n’ont pas hésité à l’égratigner.

Malgré une remise en place à l’adresse de Jean-François Copé à propos du débat sur la burka « tu étais bien incapable d’imposer au premier ministre ou à moi quoique ce soit ! » 

On l’a senti dans la retenue, allant même jusqu’à reprendre son interlocutrice qui parlait « d’adversaires », ce sont « mes concurrents ». L’ancien président  promet «l’alternance» et conclut son débat avec seulement 30 secondes, pénalisé pour avoir dépassé son temps de parole de 2 minutes. Pierre Parra soutien du candidat (Jean-Marc Pujol étant excusé pour l’occasion) réagissait aux propos de NKM, « Il est creux son discours ». Il rappelait que « La présomption d’innocence est fondamentale » en référence à la question sur la mise en examen de Nicolas Sarkozy.

Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) qui avait bien préparé sa conclusion

« Le recyclage ça marche pour les déchets pas pour les idées ! ».

La seule représentante féminine s’expliquait au micro de FranceInfo, « Il y a des idées dont on parle depuis plus de 15 ans, des idées qu’on a essayé d’autres pas. Si on ne les a pas essayé c’est qu’il y a une raison. Dans une société en pleine mutation on ne peut pas se contenter de recycler les idées il faut une remise à plat ». Elle prend pour exemple de la retraite, « ils sont tous pour modifier l’âge de départ, moi je suis favorable à un changement du système, un passage à la retraite par points, mais tout cela ne se fait pas du jour au lendemain, il faut un travail d’explication ». NKM qui propose de revenir sur le statut de la fonction publique et de créer un statut pour le travailleur indépendant unique, se dit « satisfaite » de sa prestation. Elle est apparue sur un pied d’égalité. Selon un sondage à l’issu du débat elle recueille 6% des intentions de vote. (4% avant le débat).

François Fillon, qui s’appuie sur son expérience en tant que premier ministre, « Je veux être le président du courage, de la vérité, de l’honnêteté ». Durant la seule séquence tendue débat, celle autour des affaires. Les journalistes interrogent François Fillon sur sa prétendue conversation avec le secrétaire général de l’Elysée, durant laquelle il aurait demandé d’accélérer les poursuites contre Nicolas Sarkozy. Une affaire qui est à la une suite à la publication des bonnes feuilles d’un livre conversation entre François Hollande et deux journalistes. Un ouvrage dans lequel il confirme cette conversation entre Monsieur Jouyet et François Fillon. Une question de journaliste qui fait réagir le candidat.

 «Monsieur Jouyet est un menteur. Je découvre que le président de la République est un manipulateur».

Jean-François Copé qui rappelait ses maraudes, la «rupture qui n’a pas été faite en 2012» pour celui qui se dit le chantre de la «droite décomplexée». Soutenu par Jean-Charles Moriconi, ce dernier confirmait la position de son candidat « Supprimer les syndicats, non, mais les empêcher de bloquer les entreprises, oui ». Jean-François Copé est celui qui s’est montré le plus combatif en particulier quand il attaquait Bruno Lemaire et son désir de « dépénaliser le cannabis ». Une position de combativité qui ne lui a pas profité si l’on en croit les sondages, il est désormais en dernière position des intentions de vote avec seulement 3%.

Bruno Lemaire, celui qui se veut le candidat du renouveau, n’a pas confirmé son image face aux autres candidats. Malgré la cravate volontairement « oubliée », son discours ne lui a pas permis de se démarquer. Une mesure a néanmoins interpellé l’audience, si l’on en croit, le nombre de tweet. Sa volonté de privatiser le Pole Emploi. Stéphane Loda son soutien en l’absence du député Fernand Siré (retenu à Paris) « acquiescait » à cette proposition. Après sa prestation remarquée dans l’émission « peoplelitique » face à Karine Lemarchand, « Bruno le Renouveau » n’a pas convaincu les sondés d’après débat, il reste au coude-à-coude avec François Fillon pour la 3ème place

Jean-Frédéric Poisson, inconnu du grand public et dont la prestation au débat a été remarquée. C’est celui qui a le plus bénéficié de l’exposition médiatique. Candidat catholique traditionaliste, anti-IVG et pour l’abrogation du mariage pour tous, il est le seul qui n’a pas défendu une ligne libérale en matière d’économie. Il arbore des positions internationales très polémiques notamment à l’égard de la candidature de Trump ou de la politique de Bachar El Assad, des choix qui n’ont pas du tout été abordés lors du débat. Il est passé de moins de 1% des intentions de vote à 6%, le double de Jean-François Copé et faisant désormais jeu égale avec NKM.

Le 3 novembre, BFMTV et I-Télé organisent le deuxième débat des primaires de la droite et du centre.

 

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