fbpx
Aller au contenu

Épreuve du maillot de bain, homme et femme inégaux face aux kilos

Article mis à jour le 11 juin 2018 à 17:47

Selon une enquête IFOP¹ menée pour le site Naturavox² parue ce mercredi 6 juin, un tiers des français estime que son conjoint devrait perdre quelques kilos avant l’été. Mais le sujet reste tabou au sein du couple, seulement une personne sur deux ose l’avouer à sa moitié. Pour ce qui est du nombre de kilos à perdre, les femmes sont plus exigeantes. Elles sont 82% contre seulement 74% des hommes à estimer que leur partenaire devrait perdre au moins 5 kilos avant d’enfiler son maillot de bain.

♦ L’âge et le milieu social influent sur la requête du corps parfait au sein du couple

Même si les exigences en termes de physique sont identiques entre hommes et femmes (33%), les moins de 25 ans font plus pression sur leur conjoint pour qu’il perde du poids. Les hommes de moins de 25 ans sont 64% à estimer que leur partenaire devraient entamer un régime, contre seulement 32% des plus de 65 ans.

La catégorie sociale influence également les réponses au sondage. L’aspiration à voir son partenaire perdre du poids est plus forte chez les hommes des catégories populaires (43%) que supérieures (26%). Ce qui semble cohérent avec la propension plus importante d’obésité parmi les femmes des milieux populaires. L’étude de l’institut de veille sanitaire réalisée en 2016 indique que 30,7% des femmes gagnant moins de 450 euros par mois sont en obésité. À titre de comparaison, parmi celles qui déclarent gagner entre 2500 € et 4199 € elle ne sont que 11,2% à être en obésité au sens médical du terme.

♦ Quand l’apparence physique devient un problème dans le couple

Nous avons recueilli le témoignage de Marie (prénom modifié), perpignanaise de 46 ans. Divorcée du père de son fils, elle confie « Oui, pour mon ex-mari, mon apparence physique était un problème. Il n’arrêtait pas de dire qu’il m’aimait, mais il y avait toujours un MAIS ! Cela s’apparentait à de la maltraitance psychologique. Je me sentais surveillée dès que j’ingurgitais le moindre aliment, sachant pertinemment qu’il me jugeait. Séparée depuis presque 20 ans, mon compagnon depuis 11 ans, lui n’apporte que peu d’importance à mes kilos en plus ou en moins. Il m’aime comme je suis et ce qui compte pour lui c’est avant tout ma santé et le regard que je porte sur moi-même ». Selon les spécialistes consultés par Marie qui s’interrogeait sur l’avenir de son couple, le profil du pervers narcissique de son ex, ne faisait aucun doute.

 

♦ Régime de star et défis sur les réseaux sociaux – Attention danger

Du régime « Lollipop » (du nom de la célèbre marque de sucettes) initié par Kim Kardashian ou Britney Spears en 2014, au plus récent Toblerone Tunnel, le net regarde de méthodes ou de comportements plus à risque les uns que les autres. Le premier promettait en ne se nourrissant que de sucettes spéciales, une perte de poids, quand le second défit les jeunes femmes adeptes de selfies à comparer l’espace situé entre le haut des cuisses et les fesses avec un triangle de barre chocolaté. Les images sur instagram affublées du #tobleronetunnel font polémique. Une mode qui succédait à tant d’autres, comme celle qui consistait à avoir l’écart entre ses cuisses le plus élevé, « le thigh gap », ou encore le #paperchallenge. Les images de ces jeunes filles cachant leur corps derrière une feuille A4 (21cm) durant l’été 2016 ont également beaucoup choqué.

Alors que l’anorexie touche selon les sources 3 à 4% des adolescents, ces défis sont pour certains sociologues dont Michel Fize une façon « de s’affirmer, d’être reconnu par ses pairs ». Pour ce spécialiste de l’adolescence, « le défi fait partie de la manière d’être quand on devient adolescent ». Internet et les réseaux sociaux offrent des possibilités d’être reconnus par une plus grande communauté. Un sentiment d’appartenance et d’acceptation si précieux aux yeux des adolescents.

♦ Les magazines pointés du doigt

Longtemps accusés de valoriser la maigreur ou des mensurations féminines créées à la palette graphique, certains magazines changent leur fusil d’épaule et au lieu de mettre en avant le dernier régime estival à la mode écrivent : « 5 bonnes raisons d’en finir avec les régime« . Le magazine féminin Marie-Claire rappelle, étude à l’appui, la réalité des courbes féminines et affirme même que « les régimes ne marchent pas ». 

Pour lutter contre les dérives de photoshop qui ont conduit les stars elle-mêmes à dénoncer la transformation de leur image, un décret publié en mai 2017, oblige les éditeurs de presse à ajouter la mention « photographies retouchées » dès lors qu’un traitement de l’image a été effectué dans le but « d’affiner ou épaissir la silhouette »

♦ La honte de son corps dans le regard de l’autre

François Kraus, directeur d’études à l’Ifop estime « que les résultats de cette étude confirment qu’à l’approche de l’épreuve du maillot, la « contrainte pondérale » pèse toujours plus intensément sur les femmes que sur les hommes et ceci indépendamment de leur corpulence réelle ». Faisant référence à une étude réalisée par Thibaut de Saint Pol en 2009, François Kraus précise qu’en « France où le sous-poids des femmes est plus valorisé que dans le reste de l’Europe, la minceur constitue donc toujours en été un enjeu avant tout féminin tant elle reste un critère étroitement associé à la beauté féminine ». Il note néanmoins « qu’aucun membre du couple n’échappe à cette pression de la minceur particulièrement forte durant une période où le dévoilement des corps les confronte indéniablement aux normes corporelles dominantes ».

Le spécialiste « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’IFOP se veut tout de même rassurant « sur l’influence des normes de minceur au sein des couples ». En effet, à la lecture de l’étude, ils sont seulement un tiers à « avoir ressenti de la gêne en public » face à la surcharge pondérale de leur conjoint. Et quand il s’agit de mettre fin à la relation, seulement 18% des hommes et 12% des femmes ont déjà « songé à « mettre fin à la relation avec quelqu’un en raison de son surpoids » ou de « ses mauvaises habitudes alimentaires ».

¹ IFOP : Institut Français d’Opinion Publique

² Etude IFOP pour Naturavox réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 24 au 25 mai 2018 auprès d’un échantillon de 1 009 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

 

Participez au choix des thèmes sur Made In Perpignan

Envie de lire d'autres articles de ce genre ?

Comme vous avez apprécié cet article ...

Partagez le avec vos connaissances