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Exposition Dalí à Céret – Le désir inassouvi du maître du surréalisme de rencontrer Picasso

Article mis à jour le 15 février 2023 à 08:11

Tout débute le 27 août 1965 avec la visite d’un des précurseurs du mouvement surréalisme. Salvador Dalí se disait désireux de venir à la rencontre de Pablo Picasso, particulièrement attaché à la ville de Céret où il fit de nombreux séjours dès 1911. Pour faire écho à la rivalité qui existait entre Salvador Dalí et Pablo Picasso, Euréka de Dalí au Musée d’art Moderne de Cérét et l’exposition temporaire dédiée au maître du cubisme Picasso au Musée Rigaud de Perpignan ouvrent ironiquement leurs portes au public le même jour. Les amateurs d’art auront vite fait de réconcilier les deux artistes et de profiter de ces deux expositions exceptionnelles par leur contenu que par leur approche.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=pN3tTkscr4w] [Vidéo] réalisée par Frédéric Férra Photographie

Le désir de Dalí de rencontrer Picasso
En 1958, le Maire de Céret évoquait le souhait de Dalí de rencontrer Pablo Picasso. Ce dernier répond par une fin de non recevoir. Les deux hommes ne sont guère des intimes. Leurs positions politiques, aux antipodes l’une de l’autre, ne les a pas rapprochés. Dalí plutôt pro-franquiste, ne s’avoue pas vaincu et loue « le génie ibérique » de Pablo Picasso, tentant par ces paroles de ramener le peintre de Guernica dans l’amour de sa terre natale, fusse-t-il sous le régime du dictateur Franco.

L’admiration que Dalí porte à Picasso et son désir inextinguible sont sans doute pour beaucoup dans la journée dalinienne à Céret.

Le 27 août 1965 Salvador Dalí arrive en calèche et en fanfare suivi du conseil municipal et des pompiers de la ville de Céret. Face à la foule qui se masse derrière le cortège, il fait un discours annonçant son mariage avec Gala. On organise la cérémonie de résurrection dans un décor de coccinelles et papillons géants qui entourent un squelette de deux mètres de haut. En fin de journée, Dalí et sa suite rejoignent la gare de Perpignan, qu’il a rebaptisé « Le Centre del Món »

Dalí et les Sciences 
Le Musée d’Art Moderne de Céret a choisi de mettre en lumière cette journée mais plus largement la relation entre Dalí et les Sciences. Une approche originale pour cette exposition organisée en une série de chapitres thématiques traitant d’un domaine scientifique réinterprété par la méthode paranoïaque-critique dalinienne. Une vision différente de l’ombre de l’artiste qui se définissait lui même comme « un fou » et qui permet de mettre en perspective son travail.

Nathalie Gallissot, conservatrice en chef, directrice du Musée d’art moderne de Céret et commissaire générale de l’exposition Euréka, rappelait que ce type d’exposition était une nouvelle façon de mettre en lumière un artiste. Jean Michel Bouhours, commissaire scientifique d’Euréka, insistait sur « la curiosité universelle » qui fait de « fait de Dalí un héritier des grands Maîtres de la Renaissance. La science nourrit sa pensée, sa capacité à interpréter le monde extérieur comme sa propre psyché. Elle répond à son besoin fondamental de chercher, dans l’univers et ses règles, la vérification d’une intuition personnelle et irrationnelle ».

Dalí en Résidence étudiante à Madrid
C’est vraisemblablement quand il intègre la Résidence de Estudiantes À Madrid que Dalí découvre l’univers des sciences. Le collège universitaire était conçu sur un principe d’éducation humaniste. Salvador Dalí y rencontrera Luis Buñuel, cinéaste espagnol qui dans les années 30 fait scandale par la violence de ses films et leur érotisme latent. Le réalisateur, qui étudiait l’entomologie, fera découvrir à Salvador Dalí les écrits du marquis de Sade, qui viendront entre autres alimenter son interprétation de l’Angélus de Millet.

Version dalinienne de L’Angélus de Millet
À partir de 193,2 Dalí peint une série de tableaux réinterprétant l’oeuvre peinte par François Millet entre 1857 et 1859. Dalí explique sa furieuse vogue de reproduction de l’oeuvre de Millet par ses recherches autour de la symbolique de la brouette dans la culture populaire. La brouette, selon Dalí, est le fétiche central d’un « érotisme paysan ».

Rencontre de l’artiste entre la psychanalyse et la morphologie
Le chantre du surréalisme définit l’image multiple comme méthode paranoïaque-critique. Entre 1930 et 1940, il effectue de nombreux va-et-vient entre la photographie et la peinture. Il reprend ce concept en 1974 avec « La transformation du portrait d’Abraham Lincoln ». Dans ce tableau, on peut voir Gala, l’épouse de Dalí, nue regardant la mer. Si l’on prend un peu de distance (18 mètres) par rapport à la toile, on distingue nettement le portrait du Président américain, Abraham Lincoln.

Selon le commissaire de l’exposition « L’idée du comestible a toujours été lié au désir sexuel »
Dalí disait en 1928 : « La beauté sera comestible ou elle ne sera pas ». Il définit les surréalistes comme « la bonne nourriture » mais aussi des « cannibales spéculatifs ». « La famine irrationnelle de nos contemporains se trouve devant une table à manger culturelle sur laquelle, il y a seulement d’une part les restes refroidis et insubstantielles de l’art et de la littérature et de l’autre les brûlantes pressions analytiques des sciences… ».

Le veston aphrodisiaque est une veste de smoking recouverte de verres de Pippermint. 

« Euréka » de Dalí : du 24 juin au 1er octobre au Musée d’art moderne de Céret

Ouvert tous les jours de 10 h à 19 h.
Plein tarif : 8 €. Tarif réduit : 6 €. Gratuit jusqu’à 12 ans.
La billetterie est fermée 30 minutes avant la fermeture du musée.

Renseignements auprès du Musée d’art moderne de Céret par mail  ou par téléphone 04 68 87 27 76

 

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Maïté Torres