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Le film « Chez Nous » fait débat au Castillet

Avant premiere film Chez Nous - Nicolas Lebour - MiP

Article mis à jour le 29 novembre 2017 à 08:14

Nicolas Lebourg, le spécialiste des extrêmes droites était invité par le collectif enVie de POlitique66 à débattre autour du film de Lucas Belvaux. « Chez Nous », met en scène une jeune infirmière courtisée par un parti d’extrême droite. Dans cette fiction, « Le Bloc Identitaire », dirigé par Agnés Dorgelle, fille de son fondateur, cherche à conquérir une ville du nord de la France. Sortie en salle le 22 février.

Un film que le Front National va qualifier de « caricature », résumait Nicolas Lebourg
Effectivement, avant même la sortie du film, Florian Philippot, vice président du parti, avait jugé « inadmissible » et « scandaleux » qu’un film « clairement anti- Front National » sorte sur les écrans en pleine campagne présidentielle. Le réalisateur belge estime ne pas avoir fait un film « militant » mais « engagé » et explique sa « volonté de participer au débat ».  » Ce film est « une sorte d’état des lieux de ce qu’est ce parti aujourd’hui, et 90% de ce qui est dit est vrai…C’est scénarisé mais sur le fond du discours c’est très proche de la réalité ».

Le film met en scène l’histoire de Pauline, jeune infirmière qui élève seule ses enfants et qui s’occupe de ses patients avec dévouement dans une commune du nord de la France qui subit, avec force, la crise économique. Le Bloc Identitaire, dirigé par Agnés Dorgelle, fille de son fondateur, lui propose de devenir tête de liste pour briguer la municipalité sous l’étiquette du parti extrémiste. Au fil du film, on comprend comment le discours séduit la jeune femme et bouleverse sa vie alors qu’elle ne s’y était pas préparée.

Le débat est ouvert autour du vote Front National avec Nicolas Lebourg
Devant une salle comble de 150 personnes, l’historien du Front National, devenu incontournable à mesure que croissait les scores du parti des « Le Pen » est revenu sur l’évolution du vote du Front, sa géographie ainsi que « le management » des élus ou des candidats investis par le parti de Marine Le Pen.

« C’est la première guerre mondiale qui fait naître le fascisme et c’est le 11 septembre qui conduit au néo-populisme. Le choc pétrolier nous a montré que la mondialisation ce n’était pas l’occidentalisation » et précise que les gouvernants successifs n’ont pas su répondre à l’inquiétude que cela engendrait. En substance, Nicolas Lebourg explique que le discours par lequel on dit que la protection viendra de la souveraineté est simpliste, mais c’est un programme simple, cohérent et facilement identifiable.

Selon Nicolas Lebourg, membre de l‘Observatoire des Radicalités Politiques (ORAP) près de la Fondation Jaurés, « arithmétiquement le Front National fera un très beau score de premier tour » mais les reports de voix ne sont pas en sa faveur. À l’analyse des diverses élections, les reports de voix au second tour sont de 15 à 20 % en faveur du candidat frontiste quand le premier tour élimine le candidat de gauche. Inversement, si le candidat du FN est opposé à la gauche, les électeurs de droite seront 40% à porter leur suffrage en faveur du candidat FN.

Incarner l’unité, la clef pour gagner
Parmi les spectateurs, l’un d’entre eux à interrogé le spécialiste sur « l’OVNI Macron ». Nicolas Lebourg a répondu en indiquant « une lassitude importante dans l’électorat français », lassitude en l’offre politique et dans les querelles politiques incessantes. L’électorat favorise « celui qui incarne l’unité, soit par l’autorité ou par le centre ». C’est là que se positionne Emmanuel Macron.

Dernier ouvrage de Nicolas Lebourg aux éditions Les échappées : « Lettre aux Français qui croient que cinq ans d’extrême droite remettraient la France debout »

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=4YAon7xtjy4]

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Maïté Torres