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Le pari de l’alimentation locale et de qualité, un enjeu pour la Région

Article mis à jour le 20 mars 2023 à 08:07

Dans le cadre de la grande consultation autour de l’alimentation décrétée grande cause régionale 2018, Jean-Louis Cazaubon, vice-président en charge de l’agroalimentaire et de la viticulture, souhaite mettre en place une plateforme permettant aux cantines de s’approvisionner localement.

♦ Les Pyrénées-Orientales (PO) bons élèves en circuit court pour les cantines

Dans notre département, les restaurants collectifs se fournissent localement à hauteur de 60%. Pour l’Union Départementale Scolaire et de l’intérêt Social (UDSIS), il s’agit de 60% d’approvisionnements en provenance d’entreprises du département ou des distributeurs ou producteurs locaux, particulièrement en ce qui concerne les fruits et légumes. Pour le Syndicat Intercommunal Scolaire et de Transport de Perpignan-Méditerranée (SISTPM) qui gère la restauration des écoles dans le périmètre de Perpignan Métropole, les produits carnées sont à 95% régionaux, 70% pour les fruits et les légumes.

Jean -Louis Cazaubon, vice-président en charge de l’agroalimentaire et de la viticulture, présent dans le département dans le cadre de la concertation autour de l’alimentation félicitait les acteurs de la viande lors d’une rencontre autour du plan viande66. Jean-Louis Cazaubon, lui-même éleveur laitier dans les Hautes-Pyrénées, déplorait que ces bons chiffres d’approvisionnement local ne se retrouvent pas au niveau régional. Prenant le contre-exemple du département de la Haute-Garonne, les collectivités déclarent que « 80% de la viande consommée dans les cantines scolaires ne vient pas d’ici.

♦ 16 centimes par repas pour encourager l’approvisionnement local

Consciente de ces chiffres disparates à travers les 13 départements de la région, Carole Délga, Présidente de la Région a souhaité la mise en place durant deux ans d’un soutien financier aux établissements qui s’approvisionneraient à 80% en local. Un investissement de 2 M€. Le Vice-Président à l’agriculture nous confiait que 51 établissements étaient déjà éligibles à cette aide.

Mais pour aider les cuisines centrales et les collectivités à organiser des circuits courts, la Région veut également mettre en place une plate-forme régionale qui permettrait de réunir sur un même site, tous les producteurs de la région (viande, fruits, légumes…). Pour une plus grande simplicité lors de l’achat et ainsi pouvoir répondre à la demande grandissante du consommateur final. « La restauration collective a la volonté de s’approvisionner au plus prêt, mais il faut lui amener des produits prêts à l’emploi, ce qui suppose de nouveaux outils comme la plate-forme d’approvisionnement régionale que nous allons créer dans le cadre de ce plan pour les lycées ».

♦ Près de 40% des français pourraient devenir végétariens

Notre département compte 260 éleveurs, ce qui représente 20 M€ de chiffre d’affaires. Malgré les investissements importants réalisés dans le département avec notamment la construction de 2 abattoirs, l’un en Roussillon, l’autre transfrontalier, la production locale annuelle n’est que de 1 350 tonnes quand la demande est de 27 000 tonnes.

Une filière en profonde mutation, avec notamment la méfiance du consommateur née, entre autres, des suites de la crise dite de la viande de cheval. Une fraude à grande échelle découverte en 2013 consistant à faire passer de la viande de cheval pour le de la viande de boeuf. Une viande destinée essentiellement aux plats cuisinés. Le scandale Findus dont la composition des lasagnes contenait 100% de viande de cheval et non de bœuf.

L’étude de l’IPSOS réalisée pour France Télévision fait apparaître cette défiance. Ils sont 32 % à invoquer « un manque de confiance dans la traçabilité de la viande », ce qui en fait la première des raisons pour laquelle un quart des personnes interrogées pourraient arrêter de consommer de la viande. A égalité avec des motivations sanitaires, « La crainte de la maltraitance animale » recueille 28% des réponses. Avec la multiplication des vidéos diffusées par le collectif L214, et des sujets tels que l’abattage des vaches gestantes jusqu’à 90% du terme non encore résolus, le phénomène pourrait bien prendre de plus ne plus d’ampleur auprès des consommateurs.

♦ 50 000 habitants de la Région ont répondu à la concertation citoyenne

Participation bien au-delà des attentes qui étaient fixées à 20 ou 30 000 retours, même si on peut déplorer un manque de mobilisation si l’on met en perspective avec les près de 6 millions d’habitants que compte la Région Occitanie – Pyrnéées- Méditerranée. Est-ce le sujet qui ne passionne guère ? Peu probable, alors que selon UFC Que Choisir, 63% des français affirment « se soucier d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement » et 50% « souhaitent des produits alimentaires plus durables ». 

Alors certes, il aurait été préférable de sentir un engouement plus important autour de ce sujet, mais ces 50 000 réponses, peuvent permettre de dégager une tendance afin d’affiner des politiques publiques. Des tendances de fond que les institutions peuvent accompagner par des programmes incitatifs et/ou de soutien aux filières de qualité et de proximité. Pour les retardataires, la concertation reste ouverte sur internet jusqu’à la fin du mois d’août.

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