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Prolongation de l’expo « Frontières » – JC Milhet et ses « apprentis » photojournalistes au CIP

Article mis à jour le 27 mars 2018 à 18:36

Dernière mise à jour le 27 mars 2018. L’exposition « Frontières » est prolongée jusqu’au 13 mai 2018. Une bonne occasion de découvrir ou re-decouvir le travail de JC Milhet une sélection du travail des 250 jeunes qu’il a accompagné durant sa résidence au Centre International de Photojournalisme.

Article originel écrit 23 janvier 2018 : Dans le cadre de la seconde résidence photojournalistique portée par le Centre International de Photojournalisme (CIP), Jean Christophe Milhet a accompagné 250 jeunes. Appareil photo à la main, ils ont sillonné le terrain pour mettre en lumière différentes approches de La Frontière. Celle entre deux pays ou celle qui délimite virtuellement la distance entre des individus aux rôles ou classes sociales distinctes. Le vernissage de l’exposition de JC Milhet se tiendra Mardi 30 janvier au CIP, 24 rue Rabelais à Perpignan.

Apprendre à contextualiser une photo pour savoir décrypter l’image
JC Milhet, dont nous avons réalisé le portrait en avril 2017
, a guidé 250 élèves sur le chemin de l’image. Des élèves de CE1 de l’école Sainte Thérèse aux élèves de Terminale du Lycée Arago ou Maillol, l’objectif était le même : « Dans une société noyée sous l’information, offrir les bases de l’éducation à l’image à nos jeunes apprenants semblait évident ».

Le photojournaliste nous confiait : « Entre un enfant en CE1 et un adolescent en terminale, on ne peut enseigner la même chose, l’aborder de la même façon. J’ai essayé d’adapter le projet en fonction de l’age et de ce que j’espérais d’eux. Et le plus incroyable c’est qu’ils m’ont tous surpris, je ne m’attendais pas à ce résultat en si peu de temps. Voir la lucidité de ces élèves, surtout des primaires, face à l’image, à sa lecture, voilà qui m’a impressionné ».

Le thème « frontières » a été l’un des moyens utilisés pour « l’apprentissage à l’image », autant dans la réalisation que dans sa captation sur le terrain. JC a également choisi de réaliser un travail personnel sur cette même thématique visible jusqu’au 31 mars au CIP.

La frontière qu’elle soit commerciale ou sociale : JC a voulu « à l’aide d’images, témoigner des flux internationaux, illustrer le travail des douanes luttant contre les trafics, mettre en exergue les différences entre deux zones géographiques proches, aux lois différentes et ce que cela engendre (déplacement de tourisme pour le commerce – tabac, alcool, prostitution…, incidence de ceux-ci au nord, impact sur l’environnement, l’élevage et l’agriculture, le Paysage et ses modifications…) ».

Pour la frontière commerciale, ce sont les élèves de terminale du Lycée Arago qui ont franchi la ligne imaginaire qui sépare la France de l’Espagne au niveau du Perthus : « Sorte de supermarché où l’interdit chez l’un est en vente chez l’autre. Découverte d’une frontière… économique » selon le photographe. Laetitia Cologni enseignante d’histoire-géographie au lycée Arago, nous indiquait que ses élèves avaient « été surpris par le sujet [frontière], qu’ils jugeaient au départ trop abstrait. Ils n’en voyaient pas l’intérêt. Ils ont finalement découvert beaucoup de choses sur le Perthus ».

« Eclats de guerre »
Laetitia Cologni est particulièrement sensibilisée au photojournalisme. L’enseignante a créé en 2010 un blog dédié à son travail pédagogique autour du journalisme avec ses élèves. Laetitia organise régulièrement des rencontres, des débats autour du sujet et profite régulièrement des occasions que lui offre le festival international Visa pour l’image. Une période durant laquelle Perpignan devient la capitale mondiale du photojournalisme accueillant les plus grands professionnels du secteur.

« Le titre « éclats de guerre » vaut aussi parce que nous vivons dans un monde de guerres. Militaires, certes, mais aussi des guerres idéologiques, sociales, économiques et culturelles… Aussi, pour comprendre le monde contemporain, il nous faut ramasser ces éclats de guerre et essayer d’en reconstituer l’objet. C’est là que nous remplissons au mieux notre rôle d’élève, de professeur, de citoyen libre et debout ».

Déjà en 2017, ses élèves avaient suivi un stage lors de la toute première résidence d’artiste du CIP avec Claire Allard. Le travail réalisé avec la photographe autour « des techniciens du spectacle … les hommes de l’ombre » a reçu le premier prix au concours national photographique catégorie « Jeunes » organisé par la Fédération Photographique de France.

Parole de photojournaliste second résident du CIP
Face à ces enfants, à ces jeunes, JC s’est parfois senti surpris. Notamment face « à leur envie d’effacer des images, tout le temps. A peine ont-ils, pour la majorité, pris leur photo, que déjà ils l’on jugé, trié, jeté. On aborde vraiment une génération de l’immédiateté ». 

Parfois, quelques moments de doute, de stress mais la motivation a pris le dessus : « Tu as ton objectif en ligne de mire, tu sais ce qu’on attend de toi… Mais ce que tu ne sais pas, et ce jusqu’à la fin, c’est si ton message auprès des élèves va passer, s’ils vont y arriver et toi aussi par extension. 250 élèves plus mon projet perso à mener à bien, ça file quelques sueurs… Mais que de bonheur de partager tous ces moments. 

Stressé, motivé mais surtout « impressionné » par l’excellent résultat et impatient. Aujourd’hui JC « attend surtout de voir leur réaction, à tous ces enfants, face à leurs images, comment ils vont recevoir leur travail… ». Une expérience « enrichissante » pour JC qui « a envie de vivre des expériences de ce type avec des jeunes publics ».

JC Milhet est reconnaissant, reconnaissant vis à vis du soutien apporté par « le CIP et son équipe pédagogique », reconnaissant aussi aux « enseignants qui ont joué le jeu même quand il fallait modifier ou s’adapter au programme ».

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