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Perpignan Rivesaltes – Simulation grandeur nature d’un crash d’avion

Article mis à jour le 30 mars 2023 à 09:04

Le dernier exercice d’une telle ampleur datait de 2012. Ce 29 mars, le Préfet des Pyrénées Orientales mettait en place un scénario catastrophe en vue de tester la réponse au niveau de la prise en charge des victimes, mais aussi de la coordination des nombreux moyens de secours nécessaires dans ce genre de dispositif. Récit d’une catastrophe sous contrôle.

22h27 la sirène de la tour de contrôle de l’aéroport Perpignan – Rivesaltes
Le pilote de Boeing 727 en provenance de Mauritanie vient de signaler par radio à la tour de contrôle l’embrasement de son avion. À 22h40 une seconde sirène retentit pour avertir cette fois-ci du crash qui vient de se produire sur le tarmac. Se mettent en oeuvre à partir de cet instant le balai des véhicules de secours tout entiers mobilisés sur ce crash d’importance. Car les premiers chiffres fournis font état de 104 passagers à bord et 5 personnels navigants.

Dans le nuit noire de ce jeudi soir, les lumières bleues des gyrophares s’avancent sirènes hurlantes vers l’aéroport, alors que les équipes du service d’incendie et de secours affecté à l’aéroport est déjà sur place et s’affaire à éteindre les flammes qui embrasent le nez de l’appareil. Avant même que l’épaisse mousse n’ait recouvert l’avion, déjà des hommes équipés de masques et de bouteilles à oxygène pénètrent dans l’habitacle par l’avant et l’arrière du Boeing.

Très rapidement, l’on entend des hurlements en provenance de la piste à l’arrière de l’avion. Des cris à peine couverts par le vacarme provoqué par la trentaine de véhicules de secours et les 5 hélicoptères mobilisés grâce à la mise en oeuvre immédiatement du plan nombreuses victimes.

Un premier bilan provisoire, communiqué peu après minuit, fait état de 2 personnes décédées, 15 personnes en urgence relative, 2 personnes en urgence extrême orientées directement à l’hôpital, 10 urgences absolues et 30 indemnes. Le bilan de 15 décès annoncé par les chaînes d’information en continu est démenti par la directrice de cabinet Edwige Darrack. Cette dernier insiste  toutefois sur le fait que les chiffres jusque là communiqués sont provisoires et que le bilan pourrait très rapidement s’alourdir compte tenu de la l’importance du sinistre. Dans le même temps, le service de communication de la Préfecture diffuse l’information sur les réseaux sociaux, rappelant le caractère

Pendant ce temps, sur la piste, la cellule de commandement opérationnelle se met en place et l’ensemble des services de secours prend en charge les victimes sur le poste médial avancé. Certaines victimes en extrême urgence sont elles immédiatement conduites dans les centres hospitaliers équipés pour les recevoir et notamment celui de Perpignan à seulement quelques centaines de mètres de l’aéroport.

Le centre d’accueil des familles est également mis en place dès 23h17 avec notamment la cellule d’urgence médico-psychologique. À l’entrée de l’aéroport, les médecins et les personnels de la Croix Blancs tentent de réconforter et de répondre aux sollicitations des familles et des proches des victimes. Plus de deux heures après la survenance du drame, les familles sont excédés par le manque d’information. Deux jeunes femmes parviennent même à sortir de la salle pour tenter de rejoindre le poste médial avancé pour en savoir plus. Elles sont prises en charge par les services afin que leur légitime inquiétude ne puissent plus interférer sur l’action des secours qui va bon train dans l’aérogare de l’aéroport.

Interrogées par nos confrères, les familles excédées hurlent : « On est séquestrés là et on ne sait rien. C’est scandaleux. Des gens ont fait des photos à l’intérieur de l’appareil et ont dressé des listes sauvages de passagers. On nous dit qu’il y a eu un incident sur la piste et c’est tout. On a vu des blessés passer devant nous parce qu’on leur a demandé d’évacuer. On nous a donné du café et la Croix Rouge a bien fait les choses mais c’est pour acheter notre silence ».

Un tout dernier bilan provisoire communiqué vers 1 heure du matin, alors que sont attendus sur les lieux le premier Ministre Édouard Philippe et Élisabeth Borne, la ministre des transports, compte : 15 personnes décédées, 27 personnes en urgence relative, 19 en urgence absolue, 42 personnes indemnes et 1 personne non catégorisée.

Le scénario catastrophe
Les rédactions avaient été conviées, dès le 22 mars dernier, à cet exercice départemental de sécurité civile ayant pour thème un accident de transport aérien à l’aéroport de Perpignan Rivesaltes. Tout comme les journalistes, ce sont plus près de 200 personnes des services de protection et de secours qui sont mobilisés sur cette simulation de crash aérien. L’objectif pour le préfet venu présenter le dispositif est de « tester l’organisation de la réponse de la sécurité civile dans sa globalité ».

Également présent sur les lieux en tant que Vice Président du Syndicat mixte qui gère l’aéroport, Jean Marc Pujol déclarait : « Je crois qu’il faut répéter des événements de cette ampleur, en espérant qu’ils ne se produisent jamais. Tout en sachant que cela arrive, et c’est d’ailleurs arrivé à Millas ». Rappelant, le statut d’ancien rugbyman de Michel Moly, représentant le département en charge de la gestion des pompiers, Jean Marc Pujol confiait « plus on repète ses gammes, plus on devient performant ! ».

Parmi les 100 bénévoles grimés qui jouaient les victimes de l’accident, Sébastien, Caroline et Clément, tout trois en deuxième année d’école d’infirmiers sont venus pour « se mettre dans la peau des blessés » . Ceux qui seront bientôt au chevet des patients auront pu ainsi ressentir dans leurs êtres les sensations de froid de peur, de solitude et d’angoisse que peuvent éprouver les personnes dans ce genre de situation.

 

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