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Grand Prix Paris Match – Diane Fontaine et la vie après le séisme de Katmandou

Article mis à jour le 22 mai 2017 à 12:50

Diane Fontaine est une jeune photographe originaire de Perpignan mais aussi une citoyenne du monde engagée. Elle n’a pas hésité à agir pour apporter aide et soutien après le séisme du 25 avril 2015 au Népal qui a fait près de 9.000 victimes. De cette action sur le terrain, est né le reportage sélectionné pour concourir pour devenir le Grand Prix Paris Match 2017 ! La rédaction a rencontré cette jeune photoreporter dans le cadre du DU de Photojournalisme qu’elle prépare avec l’Université de Perpignan. Diane ne vous laissera pas indifférents, pleine de vie, pleine d’énergie et un rire communicatif dont le volume sonore pourrait bien vous surprendre … Presque autant que son travail, bruyant, tonitruant mais plein de vie et de rires. Malgré le tremblement de terre meurtrier, les rires et le goût de la vie reprennent le dessus ! Alors n’hésitez pas VOTEZ pour le reportage « Et la vie continue »


Portrait réalisé à 4 mains avec Ludivine Paques

♦ Une bienveillance, un goût du voyage et de l’aventure transmis par ses parents
Née de parents guides de montagne à l’étranger, elle a une enfance de globe-trotteuse qui lui donne très tôt le goût des rapports humains, et de la photographie. Elle a fait de nombreux séjours en Inde, et c’est dans ce pays qu’elle choisi de retourner une fois son bac de théâtre en poche, sans savoir que ce choix l’amènerait finalement au Népal.

« Après quelques mois à New Delhi, j’ai fini par rencontrer quatre allemands de deux mètres de haut, qui sont devenus de très bons amis. Ils m’ont dit qu’ils partaient au Népal. Alors, quand on est allés acheter des billets de train pour eux, j’en ai pris un pour moi », sourit-elle. Dans ce pays inconnu, elle découvre un mode de vie qu’elle qualifie de « simple », et qui lui plaît instantanément. Commence alors une longue histoire d’amour avec le pays et ses habitants, qui enracine sa passion pour la photographie.

♦ « Je prends des photos car j’ai les mains qui me chatouillent ! »
« Je prends des photos depuis toujours, parce que je ne peux pas m’en empêcher. J’ai les mains qui me chatouillent (rires). C’est un flash, un regard, que j’ai envie de garder, ni pour moi ni pour personne, mais c’est un moment de vie que j’ai envie d’ancrer. Et puis je suis quelqu’un d’assez cavernicole (NDLR qui se cache de la lumière), donc être derrière un appareil photo, ça me plaît bien ! ». Malgré le travail et l’emploi du temps chargé lors de sa mission humanitaire, Diane photographie son entourage, et les activités de l’association.

« Cette expérience m’a apportée une profonde foi en l’humain, et en sa capacité à se relever et à se battre malgré les obstacles. C’est pendant cette mission que j’ai pris toutes ces photos présentées aujourd’hui en reportage. J’ai voulu faire un état des lieux du pays, mais j’ai photographié au feeling, quand je le sentais, et aussi pour offrir un témoignage sur place à tous ces gens qui ont donné leur argent pour le Népal ».

♦ Tremblement de terre à Katmandou Le 25 avril 2015
Toute la région autour de Katmandou subit un terrible séisme de 7,9 sur l’échelle de Richter, suivi de répliques non moins dévastatrices pendant les semaines suivantes. Le bilan s’élève à 8 857 morts et 22 304 blessés. Une grande partie des logements de la ville de Katmandou, en briques, n’a pas résisté au tremblement de terre. Bien que le pays soit situé dans une région à risque sismique élevé, la plupart des bâtiments construits avec ce matériau ne sont pas aux normes parasismiques. Une fois le choc passé et les morts enterrés, la vie a repris son cours au milieu des décombres, avec obstination. Il faut dire que les Népalais ont l’habitude se battre pour la vie, leur pays faisant partie des dix plus pauvres du monde. « J’ai partagé pendant plusieurs mois le quotidien de ces survivants, qui affrontent ces difficultés avec une philosophie joyeuse inhérente à leur culture. Ne dit-on pas que le Népal est le pays du sourire ? »

♦ One Love Népal – Un concert pour aider dans l’urgence
Lorsque survient le tremblement de terre, Diane a quitté le Népal, et son travail de professeur de mathématiques dans un orphelinat, pour l’Australie. La nouvelle la bouleverse, et elle sait qu’elle doit faire quelque chose. Elle a l’idée de solliciter son réseau, Diane et l’association 1001 ProdsRecords mobilisent une dizaine d’artistes pour un concert au New Morning de Paris le 17 mai 2015. Naâman & Fatbabs, Sara Lugo, Don Camilo, Manudigital, SCARS, K-Oni, Géabé, Pepso Stavinsky, Théo et les sounds systems Terminal Sound et Shabrak Sound répondent immédiatement à l’appel pour recueillir des fonds pour l’association de Diane (One Love Népal).

Les 3.000 euros de la recette en poche Diane s’envole pour Katmandou. « Je voulais que le moindre centime de ce concert revienne aux népalais. J’ai été accueillie par un ami moine bouddhiste tibétain, Lama Sanjay Rapten, qui m’a montré où trouver de la nourriture en gros. On a acheté des tonnes de riz, de dahl, et de sel, et on les a emmenés dans deux petits villages que Sanjay connaissait et qui n’avaient reçu aucune aide avant notre arrivée ». L’association dispense également une première aide médicale, transporte aux hôpitaux les personnes les plus atteintes, et participe à la construction d’abris en tôle. La jeune femme apprend tout sur le tas. « Sanjay est resté à mes côtés deux semaines, et puis j’ai dû me débrouiller toute seule ».

Une envie irrépressible de repartir au Népal !
Aujourd’hui, en parallèle de la formation en photojournalisme qu’elle suit à l’université de Perpignan, Diane travaille comme assistante de communication à la Casa Musicale. Elle a souvent l’occasion d’y faire de la photographie, mais au fond, elle ne rêve que d’une chose.

« Repartir au Népal. Tout m’y attire, le pays est merveilleux, les paysages sont magnifiques, les népalais sont adorables … c’est un endroit où je me sens bien. J’aimerais bien m’y installer. Y’a-t-il déjà eu une personne qui est allée au Népal et qui n’a pas aimé ? » conclu-t-elle avec un sourire.

Elle y a encore quelques amis, et une foule d’idées de projets. « Sur l’une des photos du reportage, il y a Asha, que j’ai rencontré en périphérie de Katmandou. Elle vit toujours dans une tente construite après le tremblement de terre. J’aimerai faire un reportage sur elle, sur la manière dont ils vivent, qui est quand même incroyable pour nous européens, et cela pourrait peut-être inciter le reste du monde à faire changer les choses. J’aimerais aussi me concentrer sur les abris parasismiques, et les gens qui les créent. Même les hôpitaux ne sont pas parasismiques, il n’y a que les maisons des plus riches qui le sont. Et travailler sur l’organisation de la médecine au Népal, qui est un sacré bazar. Les gens n’ont pas l’habitude de se soigner. Quand les enfants se blessent, ils ne pleurent pas, repartent jouer, et la blessure s’infecte … » Elle espère pouvoir y être à la fin de l’année, mais ne s’inquiète pas de savoir de quoi l’avenir sera fait. « J’ai fait, et ferait, des bonnes rencontres, et ma vie a toujours fonctionné comme ça. Je pars avec confiance ! »

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Maïté Torres