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Petits écrans | Liberté, santé, inégalités !

Liberté, santé, égalités !

Article mis à jour le 28 août 2022 à 22:59

Diffusé en prime time le 13 janvier 2022 sur France 2, ce numéro de Cash Investigation intitulé « Liberté, santé, inégalités » révèle l’inégalité de la prise en charge des patients selon leur lieu d’habitation, leur hôpital ou leur pathologie.

♦ Liberté, santé, inégalités ! – Synopsis

Sur notre territoire, la qualité des soins n’est pas la même pour tous. Notre système de santé creuse-t-il les inégalités entre les citoyens ? Cette enquête inédite montre la puissance des syndicats de médecins libéraux. Au nom de la liberté d’installation, ils entravent les réformes qui permettraient de mieux répartir les médecins libéraux sur le territoire français. Des millions de données de santé confidentielles sur les opérations du cancer ont été passées au crible. Elles révèlent qu’en France, des cliniques et hôpitaux opèrent sans aucune autorisation de l’Etat. La dialyse, est devenue une machine à cash pour certains néphrologues et leur clinique. Il existe pourtant une autre solution : la greffe. Mais, étonnamment, certains hôpitaux préfèrent dialyser que greffer. 

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♦ Un système de santé qui creuse les inégalités

Six à huit millions de Français vivent dans un désert médical, ce qui correspond à une commune sur trois. À La Ferté-Macé, un habitant sur quatre n’a pas de médecin, ce qui entraîne une saturation de l’hôpital de Flers. Célia Bourdon, médecin urgentiste, déplore cet afflux de « patients qui ne devraient pas être là » mais qui viennent aux urgences car ils n’ont pas le choix. Aucun médecin ne peut assurer leur prise en charge. La liberté d’installation entraîne une désertification du système médical.

Le Dr Martial Olivier-Koehret, installé dans un lieu considéré comme un désert médical et surnommé « L’Equarrisseur », dénonce une « mauvaise répartition des médecins« . Il militait pour un fonds d’intervention et d’innovation en faveur des déserts médicaux pour donner aux médecins qui exercent dans les zones sous-dotées l’envie et les moyens d’y rester. Jean-Paul Hamon, Président d’honneur de la Fédération des Médecins de France, estime qu’il faut « arrêter avec l’obligation » et favoriser l’incitation.

Maison de Santé Perpignan © Arnaud Le Vu / MiP / APM

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♦ L’exemple des jeunes médecins du Canada

Au Québec, l’installation des jeunes médecins se fait en fonction des besoins des habitants. En cas de non-respect de cette obligation, les médecins voient leur rémunération baisser de 30%. Les syndicats ont accepté de transiger sur la liberté d’installation. Cela a entraîné une inversion des flux de médecins : +76% dans les déserts médicaux, – 21% dans les zones où des médecins étaient déjà installés. Pour Julie Lalancette, directrice de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, « il faut aller là où la population a besoin de médecins« .

♦ Inégaux face au cancer en France ?

Cette enquête Liberté, santé, inégalités révèle qu’il existe une mauvaise prise en charge de certains cancers, selon les hôpitaux ou les cliniques. C’est le cas de Sylvie, opérée d’un cancer de l’ovaire à l’hôpital de Castres. Après une chirurgie et de la chimiothérapie, une tumeur de l’intestin est détectée chez cette patiente. Tumeur, visiblement déjà présente et non prise en charge, lors de son intervention.

Les scientifiques recommandent un nombre minimal d’interventions par établissement, pour limiter les risques : 150/an pour le cancer du sein, 20/an pour celui de l’ovaire. Comme beaucoup d’autres en France, l’hôpital où a été opérée Sylvie ne respectait pas ces recommandations.

Le Dr Fabien Reyal, spécialiste des cancers gynécologiques à l’Institut Curie, regrette une « perte de chance pour les patients opérés dans un centre non-référencé« . En effet, moins les équipes chirurgicales pratiquent, plus les risques de surmortalité sont élevés. Cependant, accéder à ces données est très difficile, voire impossible, pour les patients.

En France, il faut une autorisation de l’Etat pour opérer un cancer, c’est obligatoire. Pourtant, certains hôpitaux et cliniques opèrent sans celle-ci. En 2018, c’était le cas de 812 établissements. Ceux contactés pour cette enquête de Cash Investigation justifient cette absence d’autorisation par des « situations d’urgence ».

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♦ La dialyse : l’eldorado de certains néphrologues

La dialyse permet de rapporter énormément d’argent. Avec la complicité des médecins, certains centres de traitement en abusent. Le forfait dialyse est facturé 40€/consultation pour les patients « lourds ». L’entretien avec le néphrologue doit durer 25 minutes environ. Dans cette enquête Liberté, santé, inégalités, la consultation la plus longue sera de 7 minutes. La plus courte durera… 0 seconde. La consultation pour les patients plus « légers », facturée 30€, n’est pas obligatoire. Pourtant, le médecin va considérer qu’il a vu chaque patient dialysé. Un manque de contrôle de la CPAM se fait ressentir.

Le meilleur traitement pour l’insuffisance rénale est la greffe. Pourtant, elle est peu utilisée en France, puisque seulement 3.000 greffes de rein sont réalisées chaque année. Certains médecins refusent de greffer des patients car la dialyse est plus rentable. Par exemple, à Marseille, plusieurs patients se sont vus refuser leur greffe avec des raisons non valables (IMC trop élevé, obésité…) car le centre de dialyse du pôle de néphrologie dispose de 74 lits. Ces patients ont pu recevoir leur greffe ailleurs sans problème.

♦ Pourquoi la rédaction vous le conseille ?

Cette enquête est intéressante, surtout en cette période électorale, car pour 80% des votants (d’après le sondage IFOP « La place des enjeux de santé dans la campagne présidentielle »), la santé va jouer un rôle déterminant dans leur vote. D’ailleurs, 74% des sondés jugent sur le système de santé s’est dégradé au cours des dernières années. Faute d’obtenir un rendez-vous rapidement, 51% des Français ont déjà renoncé à se rendre chez un médecin généraliste. Ils n’étaient que 23% en mars 2007.

♦ Ils font l’actualité des documentaires…

Stonehenge, ses origines révélées, un documentaire dans lequel une équipe de chercheurs dévoile une part du mystère des « pierres bleues » de Stonehenge, l’un des sites néolithiques les plus spectaculaires d’Europe. Disponible sur Arte ou à visionner ci-dessous.

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Pauline Garnier