Aller au contenu

Sécurité civile de Perpignan : Ce nouvel hélicoptère va grandement simplifier la vie des secouristes

Sécurité civile de Perpignan : Ce nouvel hélicoptère va grandement simplifier la vie des secouristes

Article mis à jour le 29 avril 2025 à 14:37

Ce lundi 28 avril 2025, la Sécurité civile de Perpignan recevait un tout nouvel hélicoptère sur sa base. Très attendu, le H145 D3 devrait grandement simplifier le quotidien des secouristes. Autour de l’hélicoptère, qui vient de se poser sur le tarmac, c’est l’effervescence. Crédit Photo © Célia Lespinasse.

« Il fait beaucoup moins de bruit que l’ancien ! », constate une gendarme du PGHM (Unité de montagne de la Gendarmerie nationale), installée dans la cafétéria de la base. Si la carrosserie est quasiment identique, la poutre de queue évolue, les deux moteurs sont beaucoup plus puissants et toute la tête rotor (partie rotative d’un hélicoptère) a été changée. Le D3 est également équipé d’un fenestron (hélice carénée) et possède cinq pales, soit une de plus que l’ancien Dragon EC 145. L’appareil conçu par Airbus vaut près de 14 millions d’euros.

Un nouvel hélicoptère pour poursuivre le secours dans les Pyrénées-Orientales

« Le pilote automatique, c’est une œuvre d’art, tellement il est précis ! », commente Guillaume Bonnaud, pilote et chef de la base de Perpignan. « Je crois que la vraie plus-value de cet engin, c’est qu’on va arrêter de travailler sur le fil du rasoir en termes de puissance. » L’équipage revient tout juste de Nîmes où il a réceptionné l’appareil, prêté par la base de Grenoble. Le véritable D3 commandé pour la base de Perpignan devrait arriver fin mai. Après 20 ans de service, l’ancien Dragon 66 n’avait plus de potentiel. « Si on voulait poursuivre le secours dans le département, il nous fallait rapidement un autre hélicoptère », assure Guillaume Bonnaud.

L’équipage était confronté à une pénurie de pièces sur l’EC 145, occasionnant des difficultés importantes. Au fil du temps, les professionnels étaient contraints d’ajouter de nombreux équipements au Dragon 66. Lesté de ce poids supplémentaire, l’appareil était moins efficace. D’autant plus que la performance d’un hélicoptère diminue avec l’augmentation de la température et de l’altitude.

« Lorsqu’on travaille en altitude, nous sommes limités en puissance. Avec l’EC 145, nous devions nous poser en bas du relief pour décharger l’appareil du matériel et des secouristes… Seule une personne pouvait monter sur zone, pour tenir le stationnaire. Cette organisation demandait de gérer le pétrole au plus juste. Nous étions devenus les champions du monde du calcul de carburant ! », sourit le chef de la base.

Il y a 10 ans, l’hélicoptère de la Sécurité civile réalisait 800 heures de vol par an. Aujourd’hui, l’activité à été divisée par deux. Si le défaut d’approvisionnement des pièces a sans doute induit la diminution de l’activité, plusieurs raisons expliquent cette baisse. « Certaines missions ont été reportées sur l’hélicoptère du Samu. Les gens se blessent moins qu’avant en montagne. Grâce au GPS, il y a également moins de risque de se perdre », nuance Guillaume Bonnaud, qui estime que l’appareil devrait tourner autour de 600 heures de vol par an.

Un médecin présent en permanence sur la base de Perpignan 

À terme, toutes les bases de la Sécurité civile seront équipées d’un D3. « C’est toute la flotte qui va être remplacée », confirme le responsable. Sur les 40 hélicoptères commandés, quatre sont déjà en service. Après les bases de Grenoble, Annecy et Pau, c’est au tour de Perpignan de recevoir un appareil flambant neuf. Grâce à la puissance du D3, l’équipage sera capable de faire face à une aérologie difficile, notamment par mauvais temps.

La Sécurité civile effectue des missions de secours aux biens et aux personnes, en montagne comme en pleine mer. En cas d’urgence, l’hélicoptère doit décoller en moins de 20 minutes de l’aérodrome Perpignan-Rivesaltes. « Nous allons pouvoir mettre 50 kg de carburant supplémentaire par rapport à l’autre machine, soit 15 minutes de vol en plus », précise le pilote. Un gagne-temps pour l’équipe médicale. En cas de panne moteur sur l’ancien Dragon, le secours devait être stoppé. « Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, à condition de ne pas trop charger l’appareil », prévient Guillaume Bonnaud.

La base de Perpignan compte quatre mécaniciens opérateurs de bord, dont le responsable mécanique et quatre pilotes, dont un chef de base. Deux secouristes sont également présents en permanence. Suite à des problèmes d’effectif, le médecin présent au pied de la machine n’a jamais été remplacé. « Depuis le 7 avril, le Samu a décidé de médicaliser l’hélicoptère », annonce Guillaume Bonnaud. Désormais, un médecin est présent en permanence sur la base. À noter que les missions nécessitant la présence du professionnel de santé représentent 50% des interventions de la Sécurité civile.

Le D3 survole déjà les Pyrénées-Orientales 

Pascal connaît les caractéristiques du Dragon 66 sur le bout des doigts. Avec trois autres mécaniciens, ils s’occupent de réaliser la maintenance préventive et curative de l’appareil. « Une machine va de 0 à 800 heures de fonctionnement sur base. Toutes les 50, 100, 300 et 400 heures de vol, nous avions des interventions plus ou moins techniques à réaliser sur l’EC 145 », nous explique-t-il. La plus importante se pratique toutes les 400 heures où une grosse partie de l’hélicoptère est démontée, engendrant trois ou quatre jours de maintenance.

Une fois posé au sol, le D3 envoie directement chez le constructeur toutes les informations de vol. « La machine est très bien surveillée. Si jamais il y a un dysfonctionnement, le constructeur en sera informé avant même l’apparition des premiers symptômes », révèle Guillaume Bonnaud. 

En 20 ans de carrière au sein de la Sécurité civile, Pascal a pu travailler sur trois types d’hélicoptères. « À chaque fois, c’est une remise à zéro, cela permet de reprendre un nouvel élan dans sa carrière », confie le responsable mécanicien. Avant de partir en mission, il a dû effectuer près de deux mois de formation : une première semaine de remise à niveau en anglais, trois semaines de stage en Allemagne et une nouvelle semaine de stage spécifique au moteur.

« Pour les pilotes, il y a une partie théorique, puis une partie pratique qui se fait à Nîmes, à l’école. Nous sommes allés en montagne faire une spécialisation à Annecy et à Chamonix », complète Guillaume Bonnaud. À bord du D3, l’équipage doit accomplir un certain nombre de « vols d’appropriation », afin de prendre la mesure des capacités du nouvel hélicoptère, en attendant de reprendre le secours dans les Pyrénées-Orientales.

Participez au choix des thèmes sur Made In Perpignan

Envie de lire d'autres articles de ce genre ?

Comme vous avez apprécié cet article ...

Partagez le avec vos connaissances