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Fast-food en centre-ville : Perpignan avait-elle besoin d’un KFC de plus ?

L’ouverture imminente d’un nouveau restaurant KFC au 28 quai Sadi-Carnot, au pied du Castillet, en plein cœur du centre-ville historique de Perpignan, aura fait parler d’elle. Le dernier né de la célèbre chaîne de restauration rapide, déjà implantée à Saint-Charles, Porte d’Espagne et à Polygone Nord, aurait « été conçu pour s’intégrer harmonieusement à son environnement », mais certaines dents grincent déjà. Photo Unsplash / Evgeny Arsene.

Une offre de fast-food déjà bien riche

Perpignan comptait 114 fast-foods pour 100 000 habitants en avril 2024, la plaçant ainsi parmi les villes françaises avec la plus forte concentration de ce type d’établissements. En décembre 2023, le collectif « Agissons 66 » a tiré la sonnette d’alarme concernant l’impact de la malbouffe sur la santé des habitants. Le département des Pyrénées-Orientales affiche un taux d’obésité supérieur de 5% à la moyenne nationale et un taux de diabète accru de 1%. Le collectif souligne également que Perpignan possède autant de McDonald’s que Bordeaux, une ville dont la population est pourtant deux fois plus importante.

Un débat qui dépasse les frontières de Perpignan

Aujourd’hui, en France, 70% des plats qui sont servis en restauration contiennent des frites, et parmi les 18-34, 67% se déclarent consommateurs réguliers de fast-food. La question de la surabondance de fast-foods n’est pas propre à Perpignan. D’autres villes françaises, comme Agde et Tarbes, figurent également parmi les communes avec la plus forte densité de restaurants rapides par habitant.

Cette tendance suscite des débats similaires, où les avantages économiques, tels que la création d’emplois et l’attractivité commerciale, sont mis en balance avec les préoccupations sanitaires et l’impact sur les habitudes alimentaires locales. La marque souhaite effectivement se rapprocher des centres-villes pour faire face à l’explosion de la demande de livraison. Le KFC du Castillet, qui recrute toujours sur les réseaux, permettra la création d’une trentaine d’emplois d’après le franchisé Stéphane Bonal, propriétaire des cinq KFC des PO. Il aura également eu l’avantage de remettre au goût du jour le débat sur la malbouffe et la santé publique.