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Bronchiolite : l’épidémie reprend, le vaccin fortement recommandé

Plusieurs régions françaises sont à nouveau touchées par une épidémie de bronchiolite. Afin d’éviter une flambée des cas nécessitant une hospitalisation, les autorités de santé recommandent de vacciner les nourrissons. Problème, le vaccin en question peut parfois s’avérer très coûteux. 

« Les indicateurs syndromiques (symptômes et signes cliniques, ndlr) liés à la bronchiolite augmentent en ville et à l’hôpital, à des niveaux proches de la saison précédente à la même période », alerte Santé Publique France dans son dernier bulletin hebdomadaire consacré aux Infections respiratoires aiguës. En clair, une nouvelle vague épidémique de bronchiolite, comme la France a connu ces cinq dernières années, menace. 

La bronchiolite est une infection virale qui touche les petites bronches des nourrissons. En provoquant une inflammation et une accumulation de mucus, elle gêne fortement le passage de l’air. Chez les bébés, dont les voies respiratoires sont très étroites et les défenses immunitaires encore immatures, cette obstruction peut rapidement entraîner des difficultés respiratoires, une fatigue importante ou une déshydratation, ce qui justifie souvent une hospitalisation pour les aider à respirer et à s’alimenter.

D’après les indicateurs scrutés par Santé Publique France, les cas de bronchiolite augmentent fortement, notamment dans le nord de la France. La région Île-de-France a ainsi passé le seuil de phase épidémique. La Normandie est quant à elle considérée en pré-épidémie. L’an dernier, l’Occitanie avait connu un pic épidémique entre décembre 2024 et janvier 2025, avec près de 20% des consultations aux urgences qui concernaient des cas de bronchiolite. 

Au niveau national, chez les moins de 1 an, 1 573 passages aux urgences pour bronchiolite ont été enregistrés la semaine dernière, soit 12,7% des passages dans cette classe d’âge. Le nombre d’hospitalisations après passage aux urgences pour bronchiolite était de 509, 32,4% des bébés touchés par le virus.

Deux vaccins possibles : pour la femme enceinte ou pour le nourrisson 

Afin d’éviter que l’épidémie ne se répande à nouveau partout dans le pays, les autorités médicales appellent à agir préventivement. Car le risque majeur de la bronchiolite, au-delà des cas individuels, réside en la saturation des urgences et des services pédiatriques pendant les épidémies hivernales. Ainsi le vaccin (ou plutôt l’immunisation préventive) apparaît comme la solution privilégiée. La vaccination permet de stimuler les défenses contre le virus respiratoire syncytial (VRS) responsable de la majorité des bronchiolites, et ainsi de réduire le risque de formes graves nécessitant une hospitalisation.

La campagne d’immunisation des nouveau-nés et nourrissons passe par deux stratégies possibles, toutes deux remboursées à 100% si elles ont lieu en maternité. La première passe par la vaccination de la femme enceinte, via une seule dose avec le vaccin Abrysvo*, entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée. 

La seconde passe par l’immunisation des nourrissons par un anticorps monoclonal, le Beyfortus*. La campagne de vaccination et d’immunisation a débuté le 1er septembre. Elle s’adresse aux nourrissons nés depuis cette date et sous réserve que la mère n’ait pas été vaccinée par Abrysvo. La vaccination s’adresse aussi à ceux nés entre février et août 2025 à titre de rattrapage. Les parents peuvent se tourner vers les professionnels de santé pour décider de la stratégie à suivre pour leur enfant. 

Alerte des pédiatres et retour des gestes barrières 

En début de semaine, la porte-parole de la Société française de pédiatrie, Christèle Gras-Le Guen, a alerté sur France inter sur une couverture « insuffisante » à ce jour. En effet, seuls 46% des bébés nés entre les mois de février et août dernier ont reçu le traitement qui permet d’éviter de développer des formes graves de bronchiolite. Si le Beyfortus est largement prescrit par les pédiatres, c’est moins le cas dans les cabinets de médecins généralistes.

Ce manque de prescription peut s’expliquer par le fait que ce médicament n’est remboursé qu’à 30% dans le cas d’une injection réalisée en ville, par un pédiatre ou en pharmacie. Le reste à charge pour les familles est alors de 281,26 euros. Une somme conséquente que plusieurs mutuelles ne remboursent pas ou seulement partiellement. 

En complément des vaccinations et des traitements préventifs existants, Santé Publique France rappelle que « l’adoption des gestes barrières reste indispensable pour se protéger et protéger son entourage de l’ensemble des maladies de l’hiver ». Principaux gestes barrière recommandés : Mettre un masque dès les premiers symptômes (fièvre, nez qui coule ou toux) ; Se laver régulièrement les mains ; Aérer régulièrement les pièces. La bronchiolite peut également atteindre les personnes âgées et se révéler grave. 

*Abrysvo et Beyfortus sont les noms des vaccins qui protègent contre les formes graves de bronchiolite

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Sébastien Leurquin