Article mis à jour le 23 août 2017 à 08:30
Mise à jour de l’article 23 août 2017.
Comme prévu la Commission Départementale d’Aménagement Commercial s’est tenue le 22 aout. Elle avait, entre autres, à se prononcer sur l’implantation d’un nouveau supermarché de 4.000 M2 qui devait prendre place au Mas Bruno (Cf plan). Comme la transformation de l’usine Comteroux en mai 2016, ce nouveau projet de création de surface commerciale dans un département déjà fort pourvu a été refusé. Le collectif mené par des commerçants de la ville de Perpignan et par Clotilde Ripoull, Presidente de Perpignan équilibre a remporté une nouvelle victoire. Il est possible que le coup de projecteur apporté au vote de la CDAC ait amené les élus à revoir certaines de leur positions.
Le projet n’a reçu que 2 votes favorables, contre 3 négatifs et 3 abstentions. Le promoteur a néanmoins la possibilité de présenter son dossier en CNAC (Commission Nationale d’Aménagement Commercial), toutefois cette dernière prend rarement le risque de revenir sur la décision de la commission locale ; ce fut d’ailleurs le cas dans le dossier Comteroux.
Article originel publié le 6 aout 2017
Clotilde Ripoull, Présidente de l’association Perpignan Equilibre, et Nadia Karbouch commerçante dans le quartier Cathédrale se sont immédiatement mobilisées contre ce nouveau projet d’Hypermarché de 4000 m² au Mas Bruno qui sera présenté en Commission Départementale d’Aménagement Commercial le 22 Août prochain. Fortes de leur précédente victoire, dont la plus éclatante fut celle qui vît le recul de la création de 13.000 nouveaux M2 commerciaux en lieu et place de l’ancienne usine Comteroux, elles rappellent vouloir « mettre les élus* face à leurs responsabilités ».
♦ Un consensus parmi les commerçants du centre ville
Un consensus semble se dégager autour du refus d’implantation de toute nouvelle surface commerciale. Interrogée sur le sujet Héléne Coll, présidente de l’association des commerçants du Centre Ville de Perpignan, l’UCAP, nous indique avoir écrit son mécontentement sur le sujet au Maire de Perpignan et au Préfet. Sur le principe, elle nous indiquait être contre toute nouvelle création de surface commerciale dans le département. L’association qui compte 330 adhérents relayait sur sa page Facebook un appel à la mobilisation contre le projet. L’adjoint au commerce de la ville de Perpignan n’a, à cette heure, pas encore répondu à nos sollicitations.
♦ « On demande à ce que les friches commerciales soient remplies au lieu d’en créer de nouvelles ! »
S’insurge Nadia Karbouch, très en colère après ce nouveau projet. « Aujourd’hui on veut que les collectivités s’engagent à signer un moratoire. Le Maire de Perpignan et Président de Perpignan Métropole, l’association des Maires …. S’ils disent qu’ils n’accepteront plus de projet, il n’y en aura plus ! »
Clotilde Ripoull, d’insister : « Jusque là, chacun des intervenants pouvait tenir un discours et voter différemment en commission, personne ne mettait en lumière son vote, alors que la procédure était pourtant publique. Nous nous engageons à dévoiler qui a voté quoi sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas de la dénonciation, c’est tout simplement de la transparence. C’est parce que nous faisons un important travail de veille que ces dossiers sont mis sur la place publique et que chacun peut prendre position ».
Rappelant au passage la position prise par le député Louis Aliot qui appelait « les élus locaux… à respecter leurs promesses de 2014 (élections municipales) et à s’opposer à cette création ». Dans un communiqué de presse, il précisait sa position sur les centres commerciaux : « Pour préserver l’avenir de nos commerces et l’avenir de nos territoires, pour défendre notre secteur agricole, il faut geler toutes les nouvelles implantations de centres commerciaux ».
♦La position du Préfet semble défavorable
Philippe Vignes, n’a pas de voix mais peut émettre un avis, qu’il avait rendu défavorable dans le précédent dossier médiatisé (celui de Comteroux). En effet, lors de sa prise de fonction en mai 2016, il avait déclaré vouloir avoir une approche « plutôt restrictive et prudente dans le développement des centres commerciaux ».
♦ « La France reine des grandes surfaces »
Pour un reportage diffusé sur Libération le 19 juillet dernier, Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, confiait : « Les pouvoirs publics ont laissé se développer disproportionnellement des grandes surface en périphérie des villes. La France détient ainsi la plus forte densité de grandes surfaces ».
* Tout projet de création d’une surface commerciale supérieure à 1.000 M2, doit impérativement être accepté en CDAC pour obtenir le permis de construire. La CDAC se compose de :
- 1 élu de la ville de Perpignan
- 1 élu de communauté urbaine Perpignan-Méditerrannée
- La Présidente du Conseil Départemental
- 1 représentant de la Région
- Le président du Schéma de Cohérence Territoriale
- 1 pour le collège de consommateurs
- 1 pour le collège « développement-durable »
A défaut de vote positif, le porteur du projet peut porter son dossier devant la Commission Nationales d’Aménagement Commercial. En cas de refus, la seule possibilité de recours reste le tribunal administratif.
Image de Une : Fire At Will [Photography] via Flickr
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