Article mis à jour le 25 mars 2023 à 08:46
Dans la cadre des mobilisations contre la réforme des retraites, gaziers et électriciens de la CGT 66 organisaient ce 22 mars une opération coup de poing devant les locaux du représentant de l’État dans les Pyrénées-Orientales. Ils ont déversé des centaines de compteurs de gaz et électricité pour marquer leur colère devant cette réforme que tous jugent injuste.
Les gaziers et électriciens veulent passer un message au Préfet des Pyrénées-Orientales
Ce mercredi matin, devant la Préfecture de Perpignan, Xavier Charreyron, secrétaire général CGT énergie 66 affichait sa colère. «S’il faut, on viendra tous les jours avec des camions de compteurs. On demande à Monsieur le Préfet de dire à Macron qu’on est prêts à aller jusqu’au bout. S’il veut voir sa ville couverte de compteurs, il nous le dit. Et même s’il reste sourd, de notre côté on fera en sorte de se faire entendre.» Le syndicaliste veut dire «stop à Macron qui tourne le dos à la foule.» Avant de temporiser, «aujourd’hui c’est gentil ce que l’on fait, mais on a encore beaucoup de marges de manœuvre !» Un manifestant de répliquer, «et en plus on a plein d’idées d’actions !»
Devant le 24 du Quai Sadi Carnot, encombré par moult camions réfrigérés, gaziers et électriciens, visage masqué, ont déversé des compteurs hors d’usage sous les fenêtres du Préfet Rodrigue Furcy. Les manifestants encourageaient le Préfet à aller lui-même déposer ces compteurs de gaz et d’électricité au recyclage. «Balancer des compteurs destinés à la destruction devant la Préfecture, cela ne nous fait pas forcément plaisir, mais nous nous devons d’agir. Ces gars-là sont des porteurs d’énergie, demain ils sont prêts à aller partout pour remettre l’électricité ou le gaz, mais eux, ils font quoi, ils sabotent notre régime.»
Les agences EDF et GDF des Pyrénées-Orientales en grève depuis trois semaines
Les manifestants justifient leur visage masqué par les risques encourus par rapport à leur hiérarchie. «Nous risquons des sanctions disciplinaires pour utilisation des véhicules sans l’accord de l’employeur.» Ils sont particulièrement remontés contre la réforme des retraites, mais aussi la fin programmée des régimes spéciaux, dont celui des énergéticiens. Autre raison de leur courroux, la couverture médiatique qu’ils jugent insuffisante à l’égard de leur engagement. «Vous avez vu des médias parler des 90% des agences gaz ou électricité bloquées ? Des actions comme aujourd’hui, il y a en tous les jours en France.
Vous avez vu sur TF1 ou sur France 2 un convoi de véhicules bleus ? Non ! Nous dans les Pyrénées-Orientales, ça fait trois semaines qu’on est en grève, et personne n’en a parlé ! Ça fait trois semaines qu’on ne fait pas les mises en service de gaz, ni électricité, aucun chantier ne se fait !» Certains d’entre eux sont conscients que leur action pourrait ne pas conduire au retrait de la réforme ; mais ils considèrent qu’il est important de se battre. «Même si ce n’est pas efficace, le plus important c’est de pouvoir dire dimanche au repas de famille, oui j’ai lutté pour que ça cesse !»
Le jeudi 23 mars, l’ensemble des organisations syndicales appellent à manifester. Le cortège s’élancera dès 10h30 au départ de la Place Catalogne.
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