Article mis à jour le 1 mars 2024 à 07:33
Mercredi 28 février 2024, les deux sénateurs des Pyrénées-Orientales, Lauriane Josende et Jean Sol, ont voté pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution. La France est le premier pays au monde à graver ainsi dans le marbre le droit des femmes à avorter. Photo © Xosé Bouzas / Hans Lucas
C’est une étape historique. Si l’inscription de l’IVG dans la Constitution ne simplifie en rien son accès, il protège le droit des femmes à recourir à l’avortement. En France, elles étaient 234 300 à interrompre volontairement leur grossesse, en 2022. Dans les Pyrénées-Orientales, elles étaient 21 pour 1000, âgées de 15 à 49 ans, à avoir eu recours à l’avortement. Malgré l’opposition de son président, le Sénat a adopté l’article unique, sans modification, avec 267 votes pour et 50 votes contre.
Les deux sénateurs des Pyrénées-Orientales votent en faveur de la constitutionnalisation de l’IVG
Première sénatrice élue en septembre dernier, Lauriane Josende a voté en faveur du texte. « Née en 1977, je suis d’une génération marquée par les avancées en matière de droits des femmes et je mesure pleinement l’importance des combats tels que ceux menés par Simone Veil », affirme la militante du pari les Républicains. « Autant de victoires politiques depuis l’après-guerre qui font qu’aujourd’hui, je puis siéger au Sénat en tant que femme libre, et représenter fièrement mes concitoyens, en œuvrant pour les générations futures. »
Alors que certains arguaient que l’IVG n’était pas menacée, la sénatrice rappelle que cette liberté des femmes n’est jamais acquise. En effet, le 24 juin 2022, la Cour suprême américaine a révoqué le droit fédéral à l’avortement, ouvrant ainsi la possibilité à chacun des États américains d’interdire ou de limiter le droit à l’avortement. Une onde de choc qui a éveillé les consciences sur la fragilité de ce droit. En France, le projet de loi vise à inscrire le droit à l’interruption volontaire de grossesse dans le Constitution et dans les mêmes termes de l’Assemblée nationale. Cette décision ouvre la voie vers le Congrès, le 4 mars prochain, où la réforme devra être adoptée à la majorité des trois cinquièmes, réunissant députés et sénateurs à Versailles.
De son côté Jean Sol a également apporté son soutien à la constitutionnalisation de l’IVG. « Je me réjouis de cette avancée significative pour les droits des femmes et reste engagé pour l’égalité et la liberté de choix. Cette inscription de l’IVG dans la Constitution envoie un message fort, affirmant l’engagement de la France en faveur des droits des femmes, en amont de la journée internationale, célébrée chaque année le 8 mars« , soutient Jean Sol, sénateur (LR) des Pyrénées-Orientales. « Je rends également hommage à l’héritage de Simone Veil, pionnière pour le droit à l’IVG et figure emblématique de la politique française, qui a ouvert la voie à cette avancée majeure : Je suis convaincue qu’une société qui n’accorde pas aux femmes toute leur place est une société malade. »
IVG : Comment ont voté les quatre députées Rassemblement National ?
Mardi 30 janvier 2024, ce sont les parlementaires de l’Assemblée Nationale qui étaient amenés à se prononcer sur le projet de loi de constitutionnalisation de l’IVG. Si 33 députés se sont opposés au projet de loi, 340 ont été favorables. Parmi eux, les trois députés des Pyrénées-Orientales, Sophie Blanc, Anaïs Sabatini, et Michèle Martinez. La quatrième députée, Sandrine Dogor-Such, était absente lors du vote.
« Ce vote est historique. Nous serons le premier pays au monde à inscrire dans la Constitution cette liberté pour les femmes de disposer de leurs corps. Ce vote redit : les femmes de notre pays sont libres ! », annonce avec émotion le garde des sceaux, Éric Dupond-Moretti.
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