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L’exposition photo « Le Perpignan d’Antan » veut recréer du lien entre ville, commerçants et habitants

L’exposition « Le Perpignan d’antan », qui s’ouvre samedi 31 mai 2025, invite les visiteurs à une immersion dans le passé de la ville à travers une sélection de photographies anciennes. Organisée par l’association des commerçants du centre-ville « Perpi & moi », en collaboration avec les Archives municipales, la CCI, la FDAC et la Ville de Perpignan, cette exposition s’inscrit dans le cadre des célébrations du millénaire de la ville. Elle restera visible dans les 92 commerces participants jusqu’au 31 août 2025.

Renouer le lien entre le Perpignan d’hier et celui d’aujourd’hui

Patrick sourit en levant les yeux vers la photo affichée sur la porte vitrée de son magasin. « C’est beau de voir des photos anciennes de Perpignan, n’est-ce-pas ? ». Pour lui, la question est rhétorique. Dans sa boutique de prêt à porter, les photos sépia de l’exposition contrastent avec les couleurs vives des bijoux et des étoffes. C’est Patrick, commerçant et féru d’histoire, qui fait le lien entre les deux univers.

Sur les murs, il a placé plusieurs photos de l’exposition, qu’il a choisies avec enthousiasme. Il montre du doigt une photo du centre-ville, dont la date n’est malheureusement pas précisée. « Les Galeries Lafayette s’appelaient alors le Grand Bazar, avec une architecture tout à fait différente. Ce bâtiment, le Café de la Paix, n’existe plus. On voit les chariots poussés par les passants, les vêtements de l’époque… ».

Pour créer l’exposition, l’association des commerçants du centre-ville « Perpi & moi » est allée parcourir les archives municipales Camille Fourquet. Plus de 200 photos ont été choisies pour être affichées dans les 92 commerces participants. L’événement s’inscrit dans la série d’événements célébrant les 1000 ans de Perpignan, qui a déjà vu, entre autres, un cycle de conférences sur les racines archéologiques et historiques de la ville.

Tramway en centre-ville et son kiosque à billets, avenue Arago débordante de palmiers, hauts murs adjacents au Castillet, et même le parking en verre et béton de la place de la République détruit en 2005, dans lequel se reflétaient les façades colorées des habitations : On pourra regretter l’absence de dates précises sur la majorité des photos, l’exposition fonctionnant donc comme une mémoire aléatoire du Perpignan d’antan.

Les commerçants, gardiens de la mémoire locale

Parfois, les commerçants ont la chance de découvrir la boutique qui a occupé leurs murs auparavant, comme chez Frédéric. Sa bijouterie et boutique de prêt-à-porter s’appelait Cazotte Tailleur. « Et mon propriétaire actuel s’appelle M. Cazotte », sourit-il. « C’est peut-être son arrière-grand-père sur la photo ! ». Retrouver l’emplacement exact où a été prise la photo devient un jeu, la quête d’une arcade caractéristique, d’un pilier emblématique, d’un bout de trottoir incurvé. Frédéric a déjà pu échanger avec quelques clients sur les photographies. « Quand je ne suis pas débordé, je leur raconte ».

Pour d’autres, installés depuis peu, c’est l’occasion de découvrir l’évolution de la ville. Florence a ouvert sa bijouterie-joaillerie depuis trois mois, au coin de la rue des Trois Journées et de la rue des Cardeurs. Dans la vitrine, une dizaine de photos recouvrent les espaces vides qui attendent d’être remplis par la publicité de la boutique. L’une de ces photos, dont les coins commencent à se détacher à cause de la chaleur de mai, représente l’ancienne façade. « C’est important de savoir à quoi ressemblait la boutique avant. Et ça peut faire venir des gens qui ne nous connaissent pas encore ».

Redécouvrir la géographie urbaine de l’ancien Perpignan

A l’entrée de la pâtisserie de Corinne, les photos anciennes se mélangent aux produits colorés en vitrine. Parmi les photos choisies par la commerçante, installée depuis trois ans, on ne trouve qu’une seule photo de la rue de la Révolution, où elle se trouve. « Pour les rues qui n’étaient pas commerçantes, c’est plus dur d’avoir des photos », explique Anthony, responsable événementiel de l’association Perpi & moi.

A travers ce projet d’exposition, Perpi & moi tente bien évidemment de créer l’événement pour inciter les Perpignanaises et les Perpignanais à redécouvrir leur centre-ville. Face à la baisse de fréquentation, « c’est compliqué de faire bouger les choses », regrette Anthony. « On n’a pas de baguette magique, c’est un problème économique, politique, médiatique. Mais nous, on est dans la positivité : l’expo photo est là pour montrer que notre cœur de ville est beau, alors profitons-en tous ensemble ! »

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