Article mis à jour le 20 septembre 2017 à 14:11
C’est dans un contexte budgétaire contraint que les 15 salariés de l’antenne catalane de France 3 ont appris en ce début de semaine la nouvelle. La direction aurait décidé, pour le mois de Janvier 2018, de supprimer le décrochage local de 7 minutes qui existait depuis 21 ans et qui réunissait 5 soirs par semaine une moyenne de 40.000 spectateurs, malgré son absence des « box » Internet.
Alors que les salariés sont « abattus mais restent combatifs », ils ont prévu de se réunir en cette fin de semaine pour décider de la forme que prendra leur mobilisation contre cette décision qu’ils interprètent « comme une volonté de noyer l’identité du Pays Catalan ». Le délégué du personnel de la station nous confiait que leur première action allait consister à « faire connaître » la situation auprès du grand public, « un public déjà à fleur de peau par rapport à l’épisode Occitanie ». Pour rappel, en 2016, le choix du nom de la nouvelle grande région « Occitanie – Pyrénées Méditerranée » avait suscité de nombreuses actions pour la défense de l’identité du Pays Catalan. Une mobilisation qui avait culminé avec la manifestation de 10.000 personnes le 10 septembre 2016.
Le représentant du personnel mettait en perspective, avec une pointe d’amertume, les 7 minutes quotidiennes consacrées à l’actualité de proximité avec les 8 heures de diffusion par jour de la télévision publique en Corse !
♦ Une mobilisation du public fort probable – L’annonce de la radio de proximité a été partagée plus de 250 fois
Dès l’annonce par France Bleu Roussillon de la future suppression du Journal Télévisé du Pays Catalan, le responsable départemental de l’Assemblée Nationale Catalane (ANC), Hérvé Pi se fendait d’un texte en ligne : « Les services publics français veulent nous enlever les quelques miettes restantes. Pour économiser, ils veulent nous intégrer, nous assimiler et nous désintégrer… ». Le leader de l’association rappelle que : « les 7 minutes que dure l’édition locale du journal télévisé de France 3 sont les miettes de feu l’ancienne région Languedoc Roussillon ».
Le collectif Agissons qui se définit comme « 100% local, 100% indépendant, 100% mouvement catalan ! Le mouvement du bon sens ! » et qui milite pour la création d’une collectivité territoriale catalane à l’image de celle de la Corse réagissait en déclarant : « Notre dissipation est en marche… Un coup dur de plus pour notre identité ».
♦ Les politique au chevet du journal local ?
Le 1er août dernier le député En Marche de la première circonscription des Pyrénées Orientales (PO) Romain Grau « attirait l’attention » de la Ministre de la Culture Françoise Nyssen sur le rôle de France Télévision dans la défense des langues régionales : Il souhaitait « connaître sa position afin qu’une solution d’équilibre et respectueuse de la diversité des langues régionales puisse être trouvée ». Question, à ce jour, restée sans réponse…
Romain Grau, avec cette question, reprenait le combat de son prédécesseur Jacques Cresta qui avait déjà interpellé en décembre 2016, Delphine Ernotte, la Présidente de France Télévision sur l’absence des box de l’édition Pays Catalan. Une absence « liée au manque d’investissement et de volonté politique des dirigeants de France Télévision » selon les salariés impactés par cette décision. Cette absence dans les box est arguée aujourd’hui pour achever le démantèlement de l’information de proximité, nous précisait en substance le délégué du personnel. Le journal aujourd’hui menacé est diffusé en français, toutefois la question de la présence de la télévision publique dans les territoires peut être mise à l’ordre du jour.
Louis Aliot, député Front National de la 2ème circonscription des PO « marquait sa totale désapprobation » et sollicitait une entrevue sur le sujet auprès de la Ministre de la Culture et de présidente de France Télévision. « Il serait un comble qu’après avoir été rayé du nom de la Région, notre Roussillon-Pays Catalan disparaisse aussi du paysage de l’information locale ».
♦ Une fin annoncée depuis 2012 ?
Déjà en 2012, France Télévision avait annoncé la non diffusion du journal télévisé durant les deux semaines de vacances de la Toussaint et de Noël, l’objectif était de réaliser 700.000 euros d’économie avant la fin de l’année budgétaire. Cette mesure avait, déjà à l’époque, alerté sur la volonté d’une fermeture de l’antenne locale de France 3. Céline, élue du Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail déclarait : « On fait payer aux locales la mauvaise gestion. Avant décembre, il faut combler le trou et c’est l’information de proximité qui est sacrifiée ».
♦ La position officielle de France Télévision
« Il n’est pas question de disparition de l’édition mais de lui donner une autre forme. France 3 chaîne de proximité continuera de couvrir depuis Perpignan le département des Pyrénées-Orientales et la Catalogne nord. La rédaction. »
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