Article mis à jour le 7 février 2018 à 22:31
Tout est parti du changement de jour du conseil municipal de Perpignan. Jusqu’en 2018, les élus de la ville de Perpignan tenaient leur conseil le Jeudi, un jour qui permettait au principal opposant d’être présent. Alexandre Bolo, élu d’opposition de Perpignan et assistant parlementaire du néo-député Louis Aliot, rappelait que ce dernier se devait d’être présent à l’assemblée nationale pour la séquence hebdomadaire des questions au gouvernement. « Perversion » et « Boycott » un psychodrame en trois actes avant le retour du DOB*
♦ Acte 1 : Le SMS de dernière minute
C’est vers 15 heures que Xavier Baudry envoie aux rédaction un sms titré « dernière minute ». Conviant les journalistes à une conférence de presse à 16h45, soit 15 minutes avant l’heure prévue du Conseil Municipal. Lors de cette conférence de presse, Alexandre Bolo nous exprime les raisons de leur « politique de la chaise vide ».
♦ Acte 2 : « Pour que 45% des électeurs ne soient pas privés de porte parole »
Alexandre Bolo débutait ainsi son propos : « L’unique opposition de Perpignan ne sera pas représentée car nous ne participerons pas au Conseil Municipal pour des raisons légitimes ».
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La première demande du groupe « Perpignan ensemble » porte sur « « le calendrier des prochaines séances du conseil municipal » pour lesquelles le chef de file de l’opposition aurait déjà alerté Jean Marc Pujol par courrier. Ce dernier n’ayant pas apporté de « réponse claire », les colistiers soupçonnent le cabinet de Maire de Perpignan d’avoir « volontairement changé ce jour dans le but d’empêcher » Louis Aliot de « porter la contraction lors de ces séances municipales ».
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La seconde missive remise à Jean Marc Pujol, pour l’informer de l’absence du groupe, portait sur le débat d’orientation budgétaire et plus particulièrement de la nouvelle politique de stationnement entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2018. Les élus proposaient de « budgéter » sur le compte 2018, « la mise en place d’une heure gratuite de stationnement en centre ville ». Selon Alexandre Bolo, Xavier Baudry ou Bruno Lemaire, la gratuité de la première heure engendrerait une baisse de 300 000€ de la redevance versée par la société en charge du stationnement dans les caisses de la ville.
♦ Acte 3 : Un quiproquo causé par un facteur facétieux
Seule cette dernière lettre a été remise à Jean Marc Pujol qui a vivement critiqué l’attitude de l’opposition, s’insurgeant « contre le modèle de démocratie qu’essaye de nous imposer l’opposition ! ».
Revenant à l’ordre du jour du Conseil Municipal dans une ambiance plus détendue, les élus d’opposition ont finalement choisi de venir justifier leur absence. Debout manteaux sur le dos, Alexandre Bolo et ses collègues sont venus remettre la lettre en main propre à Jean Marc Pujol proclamant leur solidarité avec Louis Aliot. Les élus de la majorité ont exprimé leur désaccord pour cette interruption par une bronca et Jean Marc Pujol de rappeler que quand on s’engageait en politique il fallait assumer, rajoutant : « Je ne vais pas organiser le conseil municipal en fonction des désidérata d’aucun d’entre vous ! ». Alexandre Bolo accompagné par l’ensemble du groupe Front National – Rassemblement Bleu Marine a tourné les talons, lançant à la cantonade « ça s’appelle de la perversion ».
Olivier Amiel, élu Les Républicains et adjoint à la rénovation urbaine, de rappeler les 14 absences que cumule Louis Aliot sur les 28 séances depuis le début de la mandature, concluant avec ironie : « même quand c’était le jeudi… Il faudra trouver une autre excuse ».
♦ Acte 4 – le retour du DOB et du satisfecit du Maire de Perpignan
Pour revenir à l’ordre du jour, Jean Marc Pujol s’est permis un petit brin de sarcasme : « En même temps, je peux comprendre que ce soit difficile pour eux de voir ces chiffres et tous les voyants qui sont au vert pour la ville ! ».
Le Maire de Perpignan a présenté le DOB. Un rapport dans lequel il détaille l’Etat des finances de la ville mais également les orientations budgétaires qu’il entend donner à sa politique. Jean Marc Pujol rappelait l’ensemble des critères demandés par la politique gouvernementale dans le cadre du « plan de redressement des finances publiques ». Une loi de programmation qui prévoit au niveau national un effort de la part des collectivités locales à hauteur de 13 milliards d’euros sur 5 ans.
Le premier magistrat, évoquait « une situation financière parfaitement saine, certainement la meilleure que Perpignan n’ait jamais connu depuis longtemps ! » Jean Marc Pujol a donc invité Bruno Lemaire, Ministre de l’Economie à venir signer ce plan qui engage la ville de 2018 à 2022.
♦ Trois critères pour aller dans le bon sens selon Bercy
- Evolution des dépenses de fonctionnement en valeur limitée à 1,2% par an.
Selon le compte administratif 2014-2015, l’évolution des dépenses réelles est en baisse de -0,64%, et -4,67% entre 2015 et 2016. -
Bercy demande aux communes que les emprunts nouveaux soient inférieurs aux emprunts remboursés.
Pour Perpignan les nouveaux emprunts de 2016 s’élèvent à 15,7M€, contre 18,9 déjà remboursés. Une situation comparable à 2017, avec 18,5M€ contre 20,8M€ d’emprunts remboursés sur la période. -
Délais de remboursement de la dette.
Un délai moyen de remboursement plafonné à 12 ans. Pour ce 3ème critère, Jean Marc Pujol indique que le stock de la dette est « très significativement en dessous » de celui demandé. Avec un délai moyen de 8,5 ans de remboursement moyen. Selon le rapport, ce critère « permet d’apprécier le poids de la dette d’une collectivité ». La Chambre Régionale des Comptes soulignait en 2014 que cette citation plaçait la ville dans « une zone sans risque ». Une dette par habitant de 1881 euros en 2016 contre 2 235 en 2008
*DOB : Débat d’Orientation Budgétaire
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