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Des volontaires ont tenté de se passer de voiture pendant un mois autour de Perpignan. Quel bilan ?

Vélo, train, covoiturage, les nouvelles aides 2023 à la mobilité en Occitanie

Article mis à jour le 23 juin 2025 à 18:22

Le 12 mai dernier, Perpignan Méditerranée Métropole lançait un défi aux habitants de l’agglomération : se déplacer sans leur voiture durant 30 jours. Un mois après le début de l’opération, Laurent, l’un des 20 participants nous livre son expérience.

Ce défi visait à promouvoir les mobilités douces. Seuls ou en famille, les participants devaient utiliser autant que possible le covoiturage, les transports en commun, le vélo, la marche ou la trottinette… Les candidats étaient tous originaires de l’une des 37 communes de PMM, un peu plus de la moitié habitent Perpignan, les autres, Le Soler, Canet-en-Roussillon, Le Barcarès ou encore Montner.

Il y a un mois, Laurent commençait son expérience sans voiture. La démarche écologique de l’opération et les économies réalisées en prenant les transports en commun l’ont convaincu de participer. Cet habitant du Soler travaille sur la zone économique de Saint-Charles. Et pour ce faire, Laurent a bénéficié d’un abonnement Sankéo, d’un accès aux trottinettes électriques et aux vélos dans le centre-ville, durant toute la durée du dispositif.

« Cette expérience m’a confortée dans mon choix de prendre plus le bus »

« J’ai pu découvrir l’offre de transports sur Perpignan, notamment pour me rendre au travail », lance-t-il. « Pour moi, c‘était un point essentiel et je suis tout à fait convaincu. » Si le trajet est un peu plus long – 5 minutes en plus en prenant le bus – ce contretemps est loin d’être une contrainte pour Laurent : « Au niveau des horaires, il y a des bus tous les quarts d’heure ou toutes les dix minutes ! C’est très pratique. Je comptais déjà prendre un abonnement, cette expérience m’a confortée dans mon choix », relate-t-il. 

Durant l’expérience, la voiture n’a pas complètement quitté les participants puisqu’ils avaient à leur disposition sept Toyota Yaris hybrides stationnées aux quatre coins du département. « L’autopartage permet de ne pas avoir de voiture personnelle ou de ne pas avoir de deuxième véhicule dans un ménage. L’idée, c’est d’être un maillon de la chaîne de mobilité », assurait le responsable de Modulauto, en mai dernier. Toutefois, à l’issue de l’expérience, l’autopartage n’a été utilisé que par un seul participant. Fabrice Mayer, président de Sankéo, admet que ce service demande une « préparation administrative assez importante ». Laurent, lui, a pour sa part fait le choix de ne pas utiliser ces véhicules. 

Si Laurent réalisé la majorité de ses déplacements en bus, il a de temps à autre enfourché son vélo électrique.

« Ma fille et moi nous sommes servis du vélo mis à notre disposition pour faire nos courses au Soler ou pour nous rendre au lac de notre commune », mentionne-t-il.

Les volontaires ont été accompagnés tout au long de l’expérience par des parrains et marraines, qui ont recueilli leurs impressions sur le réseau.

Bilan de l’expérience « Un mois sans ma voiture » : des pistes d’amélioration

L’opération a permis à Sankéo et à Perpignan Méditerranée Métropole de mener une expérimentation grandeur nature. L’objectif : identifier des leviers pour améliorer l’offre de mobilité sur le territoire.

Plusieurs besoins ont émergé de ce « mois sans voiture ». Les participants ont exprimé le souhait de voir se développer davantage de pistes cyclables et d’emplacements sécurisés pour stationner les vélos. Ils ont également demandé un renforcement du parc de vélos en libre-service Pony. Du côté des transports en commun, les attentes portent sur une offre de bus élargie en soirée, une meilleure régularité et une simplification des dépliants indiquant les horaires, jugés peu lisibles.

Objectif : changer l’automatisme du « tout voiture »

En outre, quelques chiffres permettent de mesurer l’impact de cette initiative. 40% des participants ont adapté leurs horaires en fonction des transports. Un tiers a modifié ses lieux de loisirs pour les rendre accessibles sans voiture.

« Etudiante en période de partiels, j’ai trouvé le bus bien plus pratique : fini le stress de chercher une place, l’ambiance est plus conviviale. Un sourire le matin ça fait du bien ! Je réfléchis sérieusement à reprendre un abonnement pour la rentrée », raconte Jessie Cotcha, étudiante, participante au défi.

Au terme de ce mois d’expérimentation, seul un participant a estimé qu’il est impossible de vivre sans voiture sur le territoire de PMM. À l’inverse, la moitié des participants ont jugé le défi « plutôt facile ».

Pour Jean-Charles Moriconi, vice-président de la Métropole de Perpignan, cette initiative s’inscrit dans une vision politique plus large. « Le prochain mandat sera celui de la prise de conscience que le tout-voiture, n’est plus possible. À l’horizon 2030, Sankéo changera sa flotte pour 20 bus électriques. Mais avant ça, pour rendre les mobilités douces attractives, il faut de la voirie réservée. Si on arrive en retard au travail à cause du bus, ce n’est pas attractif. Si les pistes cyclables ne sont pas sécurisées, elles ne seront pas utilisées. »

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