Article mis à jour le 28 août 2022 à 23:07
Après le succès de la première édition du « Moi(s) sans tabac », le Ministère de la santé et l’Assurance Maladie réitèrent l’opération en novembre 2017. Alors que dans la région Occitanie plus de 30% de la population fume (2 points au dessus de la moyenne nationale), la mobilisation contre le tabagisme, et plus particulièrement chez les jeunes, est une priorité. L’un des chiffres encourageant pour la mobilisation est celui de 60% qui représente la part des fumeurs quotidiens ont envie d’arrêter. C’est à ces fumeurs (780.000 sur la région) mais aussi les indécis (520.000) que s’adresse cette campagne. Programme dans les Pyrénées Orientales et interview de la responsable du service addictologie de l’hôpital de Perpignan.
♦ Un mot d’ordre : « On arrête ensemble »
François Bourdillon, directeur de la santé publique en France rappelait lors de la première édition en 2016 : « Moi(s) sans tabac, c’est une campagne positive. Elle vise à valoriser ceux qui arrêtent de fumer et ceux qui les aide à tenter d’arrêter de fumer. Ce n’est pas une opération moralisante ou de simple information des outils d’aide à l’arrêt du tabac ». François Bourdillon constate à la lecture des résultats de 2016 « que le collectif est une dimension à privilégier ». Le collectif est tout naturellement devenu le fil rouge de l’édition 2017. Il s’agit aussi d’intégrer la prévention aux nouveaux outils du monde numérique tels que les réseaux sociaux.
♦ Des groupes Facebook pour un soutien virtuel mais bien présent
Des groupes géographiques comme des groupes thématiques traités avec humour, les « fétards, les pantouflards », et la possibilité d’intégrer ces collectifs en solo ou à plusieurs. La création de groupes Facebook est également encouragée pour que la vitalité des réseaux sociaux devienne un élément supplémentaire vers le sevrage tabagique.
Dans le groupe Facebook Régional #MoisSansTabac, on découvre de nombreux témoignages de fumeurs désireux d’arrêter de fumer, parfois découragés par les nombreuses tentatives qui ont échouées. On peut parfois y lire les difficultés de ceux qui sont en début de sevrage dont Marie (prénom modifié) qui confie : « 4ème jour sans clopes, je suis vidée et demain il faut aller bosser », publication accompagnée d’une joli chaton endormi sur son clavier. Immédiatement ce sont des commentaires d’encouragements qui sont postés : des « courage à vous … tenez bon » ou encore « tenez bon, vous êtes sur la bonne route, un peu de repos et hop, hop, hop ça repart… ». Des soutiens qui peuvent l’aider à franchir le cap des 15 premiers jours d’arrêt. C’est lors de ce cap difficile que 50% des fumeurs rechutent ; statistique fournie par l’équipe de Tabac Info Service, joignable au 3989.
♦ Programme dans les Pyrénées Orientales
- Projection débat à la médiathèque de Saillagouse le 26 octobre dès 18h30 – Après la diffusion du film « Thank you for smoking » (comédie américaine sur l’industrie du tabac) des intervenants seront disponibles pour présenter le dispositif Moi(s) sans tabac, répondre à leurs questions et les encourager à s’inscrire dans la démarche.
- 5 ateliers sont organisés par Dépistage 66, à la clinique Saint Pierre le 6 novembre de 10 heures à 17 heures.
- Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie 66 (ANPAA66), l’association organise de nombreux ateliers. Plus d’informations par téléphone au : 04 68 51 25 41
- La Ligue contre le cancer organise un stand d’information/prévention au Centre Commercial Leclerc Sud Perpignan, le 18 novembre de 9 à 17H.
♦ « Traitement personnalisé pour une plus grande réussite du sevrage »
Contactée par téléphone Benedicte Weltman-Delmas, responsable du service addictologie de Perpignan nous évoquait « la large palette d’outils disponibles » pour permettre un accompagnement personnalisé des nombreux patients suivis dans le cadre du sevrage tabagique à l’Hôpital de Perpignan. Le service de l’hôpital propose plusieurs formules d’accompagnement dont la consultation individuelle, l’hypnose ou la prescription de traitement de substitution au tabac, tel que les patchs ou les gommes à mâcher. Le tout dispensé lors des hospitalisations par une Equipe de Liaison et de Soin en Addictologie (ELSA), ou en consultation externe.
Depuis 2005, le Docteur Weltman-Delmas a constaté une forte évolution en termes de moyens humains et d’outils disponibles. Elle prend l’exemple des thérapeutiques comme l’hypnose, validée récemment. Benedicte Weltman-Delmas a également insisté sur les équipes pluridisciplinaires qui travaillent sur l’addictologie. « Nous formons également de nombreux personnels dans les services hospitaliers, tels que la Maternité, le service ORL ou pré anesthésie… ».
Dans le cadre du moi(s) sans tabac de novembre 2017, Benedicte Weltman-Delmas a renforcé ses équipes pour faire face à l’afflux de demandes liées à la campagne de communication. Outre le dispositif renforcé de l’hôpital (uniment sur le mois de novembre), le service addictologie a également « mis en place à l’hôpital de Prades et dans les maisons de santé du Fenouillèdes des consultations gratuites », les mercredis après midi à Prades, les jeudis matin à Latour de France et les jeudis après midi à Saint Paul de Fenouillet, qui permettront de faire le point sur sa consommation tabagique et des moyens disponibles pour l’arrêt du tabac. (délivrance gratuite de matchs ou gommes). Par ailleurs les fumeurs pris en charge sur Perpignan pourront bénéficier d’un programme d’accompagnement (Séances d’activité physique, piscine, acupuncture, réflexologie, diététicienne).
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