Article mis à jour le 12 mai 2025 à 18:15
Du 12 mai au 12 juin 2025, Perpignan Méditerranée Métropole met un défi les habitants de l’agglomération : se déplacer un mois sans voiture. L’opération vise à inciter 20 volontaires à abandonner leur véhicule personnel et à utiliser les mobilités douces sur le territoire. Thierry, Dabia et Laurent ont été sélectionnés parmi 70 candidats pour participer à l’expérience. © Photo d’illustration.
Durant un mois, les 20 participants, seuls ou en famille, devront utiliser autant que possible le covoiturage, les transports en commun, le vélo, la marche ou la trottinette… Les candidats sont tous originaires de l’une des 37 communes de PMM, un peu plus de la moitié sont de Perpignan, les autres habitent Le Soler, Canet-en-Roussillon, Le Barcarès ou encore Montner.
Une opération inédite dans l’agglomération de Perpignan
Pour Jean-Charles Moriconi, maire de Pollestres et vice-président de PMM, il est essentiel d’entretenir une proximité entre ces communes. Chaque année, près de 9 millions de voyageurs empruntent un bus du réseau Sankéo. « Le transport sur réservation est arrivé dans nos villes et villages avec des prises de services très matinales pour conduire les utilisateurs vers les centres médicaux, l’aéroport, la gare ou la zone économique Saint-Charles », ajoute Jean-Charles Moriconi. Certaines communes de l’agglomération sont déjà équipées de vélos et trottinettes électriques, disponibles à la location directement depuis un smartphone.

Laurent débute le mois sans sa voiture aujourd’hui : « J’habite Le Soler mais je travaille sur la zone économique de Saint-Charles », nous explique-t-il. Grâce à cette expérience, il espère découvrir un petit peu l’offre de transport sur Perpignan. « À l’avenir, je compte prendre un abonnement et me rendre au travail en bus. »
Durant toute la durée de l’expérience, Laurent bénéficiera d’un abonnement Sankéo, d’un accès aux trottinettes électriques et aux vélos dans le centre-ville. « J’ai déjà un vélo électrique à la maison, je m’en sers pour aller faire les courses », affirme-t-il. La démarche écologique de l’opération et les économies réalisées en prenant les transports en commun l’ont convaincu de participer.
Un mois pour tester des mobilités douces
À travers cette action, Sankéo souhaite promouvoir une mobilité plus responsable et analyser les freins et leviers à l’adoption de nouvelles pratiques de déplacement. Le kit mobilité donne accès gratuitement à une large gamme de solutions de déplacement : abonnement Sankéo, prêt d’un vélo à assistance électrique, livraisons de courses à domicile, accès aux services Pony, ainsi qu’un forfait d’heures en autopartage.
La voiture ne quitte donc pas complètement les participants qui auront à leur disposition sept Toyota Yaris hybrides, disponibles sur trois communes du département. « L’autopartage permet de ne pas avoir de voiture personnelle ou de ne pas avoir de deuxième véhicule dans un ménage. L’idée, c’est d’être un maillon de la chaîne de mobilité », assure le responsable de Modulauto.
La Casa Bicicleta, association bénévole à Perpignan, offre également une adhésion annuelle aux candidats, qui pourront bénéficier d’ateliers pédagogiques de réparation de vélo. Ainsi qu’à des cours de « remise en selle ». « Si nous sommes plus nombreux à partager la voirie, il est essentiel de savoir comment faire du vélo dans un lieu contraint », souligne le vice-président de PMM.
« Celui qui va m’empêcher de rouler un jour n’est pas né »
Thierry habite Montner, un petit village éloigné, où l’offre de transport est pratiquement inexistante. « Il faut faire quatre kilomètres, simplement pour aller chercher du pain », déplore le candidat, qui souffre d’un handicap l’empêchant de marcher trop longtemps. « J’ai décidé d’adhérer à l’opération pour acheter un vélo électrique et poursuivre l’aventure », nous explique-t-il.
Par ailleurs, la métropole met en place une aide de 250 euros sous forme de bon d’achat pour l’acquisition d’un vélo neuf. « C’est une mesure que PMM renouvelle depuis trois ans. C’est très appréciée », assure Jean-Charles Moriconi.
De son côté, Dabia, habitante de Canet-en-Roussillon, souhaite tester les vélos Sankéo. « Mon défi, c’est d’aller jusqu’au Perthus en vélo ! Ce qui me refroidit un peu, c’est le fameux dépôt de garantie de 900 euros. Grâce au kit mobilité, le prix descend à 200 euros. Je me suis dit que ça me permettrait aussi de voir comment les gens arrivent à se déplacer. Moi, je suis très voiture. J’ai toujours dit, celui qui va m’empêcher de rouler un jour, il n’est pas né », ironise-t-elle. Peut-être qu’aujourd’hui, la donne a changé.
Les volontaires seront accompagnés tout au long de l’expérience par des parrains et marraines, qui recueilleront leurs impressions sur le réseau. le 23 juin prochain, une conférence sera organisée pour échanger sur l’expérience des 20 participants.