Article mis à jour le 24 juillet 2024 à 18:26
Ce mardi 23 juillet 2024, une vingtaine d’étudiants formés à l’archéologie sont en pleines fouilles sur le chantier-école d’Elne. Destiné à la formation et à la préservation du patrimoine, ce chantier s’inscrit dans la durée avec une campagne organisée chaque année en juillet.
Sur le site archéologique de Palol d’Avall, niché en bordure de la voie domitienne, 21 jeunes s’exercent en conditions réelles aux côtés de six archéologues du service archéologie du Département. Durant cette première campagne, le chantier-école accueille des étudiants, de l’université de Perpignan mais aussi des universités de Montpellier, Toulouse, Paris et Bordeaux.
Des découvertes prometteuses sur le chantier-école d’Elne
En collaboration avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles Occitanie, des sondages de reconnaissance ont été réalisés en mars 2023 par le Service Archéologie du Département, afin de vérifier l’état de conservation du site. Ces sondages ont mis en lumière un vaste site archéologique d’une importance historique, bien conservé avec les vestiges d’une église, un cimetière riche d’environ 700 tombes et un village ceinturé par un fossé, installé probablement sur, ou en bordure, d’une grande villa d’époque romaine. En 2024, le Département s’est porté acquéreur de la parcelle, au prix du terrain agricole, pour préserver ce patrimoine et former les archéologues de demain.
Des vestiges archéologiques qui lèvent le voile sur un mode de vie ancestral
Situé au coeur de la plaine inondable du Tech, le village de Palol avait été abandonné au XIIIe siècle, après des crues destructrices. L’intérêt scientifique du site est important puisqu’il devrait permettre d’apporter un éclairage sur l’occupation du territoire de la ville d’Elne. Via l’étude d’ossements trouvés sur place, les chercheurs vont tenter d’obtenir des informations sur les pratiques funéraires, la démographie, l’alimentation et les maladies de l’époque.
« Pour l’heure, la fouille a permis de dégager les fondations de l’église Sainte-Marie. Il s’agit d’un édifice roman à deux nefs, de grande taille. Au centre de la nef, se trouve un bâtiment qui intrigue les archéologues. Il pourrait s’agir soit d’une église plus ancienne soit d’un bâtiment romain englobé lors de la construction de l’église. Autour se développe un habitat avec des maisons probablement construites en terre qui montrent que cette technique de construction était très répandue au Moyen Âge », précise la collectivité.
Ce n’est pas le premier secret percé à jour dans la cité illibérienne. En 1963, pendant la pose des égouts, les archéologues ont découvert une nécropole dans la ville basse d’Elne. En 2015, une fouille organisée sur la place du Planiol a permis de dénicher deux tombes. Puis, en 2021, quatre sarcophages en pierre calcaire ont pu être sortis des entrailles de la ville.
550 nouveaux sites découverts dans les Pyrénées-Orientales
Cette année, les découvertes sont nombreuses dans les Pyrénées-Orientales, notamment en Cerdagne. Après la réalisation d’une dizaine de diagnostics, cinq fouilles ont été prescrites. La première à Bolquère est déjà achevée. Deux sont encore en cours à Font-Romeu-Odeillo-Via, et deux attendent d’être débutées. Les résultats des explorations établies apportent des preuves de présence humaine en Cerdagne depuis le Mésolithique. Ces traces humaines se présentent sous formes diverses : des fosses creusées, des restes de structures en pierres, des céramiques, ou encore un système d’irrigation agricole.
Toujours dans les montagnes, les recherches s’articulent aussi autour de l’extraction du fer au fil de l’histoire. L’identification des lieux d’excavation et de production des métaux se poursuit depuis 2014. En juin dernier, Gaspard Pages, chercheur spécialisé sur le thème de la métallurgie a présenté les résultats de ces dix dernières années : « 250 personnes ont apporté leur aide pour identifier des mines de fer et des forges -atelier du forgeron- dans les Pyrénées et sur le Canigou.
Cela représente 550 nouveaux sites découverts, pour un total de plus de 700 anciennes forges. On recense huit mines principales. Pour beaucoup de ces sites ce sont les scories -des déchets de l’épuration du métal- qui ont permis de trouver et dater les forges autrefois présentes. Il ne reste que peu de vestiges réels. »
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