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Tresserre : frais records, ce sanctuaire pour animaux lance un SOS

Près de Perpignan : frais records, ce sanctuaire pour animaux lance un SOS

Article mis à jour le 11 octobre 2024 à 21:54

Depuis 2014, dans les Pyrénées-Orientales, l’association Caramel 66 est un sanctuaire pour les chevaux, ânes, moutons, cochons et oies, sauvés de la maltraitance ou abandonnés. 

À Tresserre, Alisson Epailly et ses bénévoles s’occupent de près de 80 équidés et autant d’animaux de ferme. Récemment, la perte de plusieurs chevaux a engendré des frais d’équarrissage que l’association ne peut plus assumer. Alisson Epailly lance un appel aux donspour continuer à accueillir les animaux en détresse dans les Pyrénées-Orientales. Photo © Casey Horner – Unsplash.

Un refuge pour les animaux abandonnés ou maltraités dans les Pyrénées-Orientales 

Alisson et sa famille ont toujours recueilli des animaux. « J’ai découvert l’équitation quand j’étais gamine. J’entraînais des chevaux de sport », confie Alisson, qui se prend rapidement d’affection pour les équidés au parcours de vie un peu cabossé. Un jour, la jeune femme récupère un poney atteint de malformations. Il a fallu le faire opérer dans une clinique équine spécialisée. « On a décidé de mettre un cadre sur ce qu’on faisait et de créer l’association Caramel 66. » Du nom du premier poney sauvé par Alisson. 

Depuis, tous les animaux du refuge sont issus de saisies réquisitoires, abandonnés ou sauvés de la maltraitance, nous explique Alisson. La particularité de l’association est qu’elle ne replace pas les animaux. « Ils finissent leur vie chez nous. » Depuis début 2024, les actes de maltraitance ont explosé selon la responsable.

Conséquence, 14 équidés ont rejoint le sanctuaire, contre deux ou trois habituellement. « Nous avons une capacité d’accueil limitée. Au-delà d’un certain niveau, on ne peut plus accueillir d’animaux », alerte la responsable, qui n’a pourtant pas eu d’autre choix que de récupérer ces chevaux, « les autres associations étant saturées. »

Malheureusement, la plupart des nouveaux pensionnaires sont très âgés ou souffrent de maladies. « Certaines associations ne veulent pas les prendre parce qu’ils ne peuvent pas les replacer. » Aujourd’hui, Alisson autofinance en quasi-totalité son refuge. « On faisait appel à une plateforme qui s’appelait Clic Animaux, mais qui a fait faillite », nous explique-t-elle. La plateforme en question soutient les organismes de protection animale en collectant des fonds pour régler leurs factures vétérinaires. Un coup de pouce non négligeable de 8 à 9 000 euros par an. 

« Nous sommes à un point où nous ne pouvons plus continuer sans aide »

Mais aujourd’hui, l’association Caramel 66 accuse une perte financière importante. « D’autant plus que nos chevaux ont entre 30 et 36 ans », un âge très avancé pour les équidés. « Cette année a été particulièrement difficile. Nous avons perdu certains animaux et le problème de la prise en charge par l’équarrissage s’est posé. Cela coûte une fortune pour ne pas dire autrement », déplore Alisson. Et il n’existe pas de tarif spécial pour les associations. Pour un cheval de selle, il faut compter 708 euros. L’addition grimpe en flèche pour un cheval de trait, avec 1 080 euros de frais. 

C’est sur l’arc méditerranéen que les tarifs seraient les plus exorbitants. « Ce n’est pas le même prix partout », nous confirme Alisson. « C’est une entreprise privée qui a le monopole et qui fixe ses prix, notamment en fonction de la distance. » Souvent, les frais d’euthanasie viennent alourdir la facture.

Si les comptes de l’association sont à zéro, des bénévoles dévoués paient, sur leurs fonds propres, le foin pour aider à nourrir les animaux restants. « Un camion de foin, c’est 1 500 euros. C’est très cher… », souligne la responsable du refuge, qui y consacre 130 000 euros chaque année. Pour pérenniser l’association, Alisson doit aussi améliorer l’habitat de ses protégés. « On a vraiment besoin d’investir de l’argent dans la structure en elle-même. » Pour l’heure, les animaux sont hébergés sur les 25 hectares que compte la propriété familiale. 

Pour sauver son association, Alisson a lancé un appel aux dons. « Nous sommes à un point où nous ne pouvons plus continuer sans aide. » Depuis le lancement de l’opération, près de 3 000 euros ont été récoltés. L’association espère atteindre une somme suffisante pour aménager le refuge et pouvoir accueillir les animaux en détresse des Pyrénées-Orientales.

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Célia Lespinasse