Article mis à jour le 24 octobre 2023 à 15:28
Un collectif de commerçants amené par Isabelle Bertran, présidente de l’association des commerçants Clémenceau, a lancé une pétition en ligne « Alerte stationnement à Perpignan » qui a recueilli depuis son lancement (lundi 8 janvier) 1900 signatures. Une pétition qui réclame deux heures gratuites de stationnement à l’image des villes comme Nîmes, Mont de Marsan ou Cagnes sur mer.
♦ « Un premier jour des soldes très triste, jamais aussi triste »
La responsable de Macao coiffure déclarait « comprendre les gens aujourd’hui qui se tournent vers les grandes surfaces, car les parkings sont gratuits et les rues sont propres ! ». Julien Gerbaud du Grand café de la Poste se faisait quant à lui « le porteur d’angoisse des citoyens et des commerçants. Les gens viennent moins car ils sont stressés par le stationnement ». Le restaurateur constatait une baisse de 150 couverts depuis la mise en place du nouveau système de stationnement. Alors même qu’il offre deux heures de parking souterrain à ses clients.
♦ « Un système qui manque de souplesse » confiait Isabelle Bertran
Jusque là dans la zone verte le stationnement était limité à 2 heures mais, grâce à une tolérance, les conducteurs pouvaient remettre un ticket pour éviter l’amende, alors que désormais cela est impossible. Compte tenu du nouveau système qui oblige à renseigner sa plaque d’immatriculation. Isabelle Bertran (commerçante depuis 2001 sur le boulevard Clemenceau) nous confiait que suite aux dépassements horaires sur les parcmètres de la ville, elle avait dû négocier avec le trésor public une dette de 1 800 euros.
Des commerçants qui sont dans l’impasse, car le tarif privilégié est réservé aux résidents et non à ceux qui travaillent à Perpignan et que les parkings sous-terrains ne commercialisent plus d’abonnement mensuel ou annuel. Fini donc la complaisance avec les automobilistes. « Le gros soucis avec le nouveau système, c’est qu’il faut déplacer la voiture, alors qu’avant il suffisait de remettre une pièce dans l’horodateur » déplorait Mme Sandra de la boutique Henriette du boulevard Clémenceau.
♦ « Pas de cohérence dans la politique de la ville, on exclut la voiture mais on ne met pas de vélos ni de transport alternatif »
Céline Porcel, à la tête des Caves Maillol, déplorait quant à elle un manque de concertation. À la tête de deux établissements, d’un côté en centre ville et de l’autre en centre commercial, avait constaté que les clients de l’extérieur ne se rendaient déjà pas en centre ville. Julien Gerbaud de rajouter « déjà que le centre ville se meurt, là c’est le pompon ! ».
Quant aux 3 parkings relais, le collectif rétorque que cela ne peut pas fonctionner quand vous avez une aire de stationnement non surveillée et que vous devez attendre la navette entre 15 et 20 minutes pour vous rendre en centre ville. Impossible de comparer avec des villes comme Montpellier ou Toulouse, répondent les commerçants. Ce sont des villes avec un pouvoir d’achat bien plus haut et des transports en commun qui ne sont pas au même niveau. Montpellier compte sur 4 lignes de tram alors que Toulouse dispose de 2 lignes de métro.
♦ Un tarif inchangé et qui ne changera pas prochainement selon la mairie
Le collectif de commerçant déclarait à la presse que, la société Indigo (entreprise en charge du nouveau système) serait bien consciente du problème et aurait même demandé à la mairie d’offrir la première heure de stationnement. Renseignement pris auprès du responsable de la société Indigo à Perpignan, Julien Gravini nous déclarait, « nous n’avons rien demandé à la mairie et nous n’avons rien à dire sur le sujet car c’est le conseil municipal qui fixe le tarif ».
♦ « Même tarif qu’avant le 31 décembre »
Nous avons contacté le cabinet du Maire Perpignan, Michel Sitja nous a confirmé que « toutes les villes [étaient] obligées de passer par ce changement et je note que nous avons fait le choix de ne pas augmenter comme certaines l’ont fait mais pas de prévoir un temps de gratuité non plus. C’est à dire que nous sommes restés sur les mêmes tarifs et les mêmes dispositions qu’avant le 31 décembre ! Certes les personnes qui ne s’acquittent pas de leur prix de stationnement ont plus de chance de se voir pénaliser qu’avant mais c’est le seul changement ! ». Pour faire taire les rumeurs d’augmentation qui circulent en ce moment, Michel Sitja coupe court en déclarant : « rien n’est prévu dans ce sens mais surtout pas d’augmentation dans les semaines à venir ce que j’entends souvent… » Le directeur de cabinet confirmait que : « toute modification devrait passer en conseil municipal ».
♦ Une grille tarifaire « peu lisible »
À la lecture de la grille tarifaire appliquée, il apparaît un tarif affiché pour une durée de stationnement au delà de 2 heures, alors que cela n’est pas autorisé et ne l’était pas avant le nouveau système. Questionné à ce sujet, Julien Gravini déplorait « la complexité de l’affichage imposé par la réforme qui rend difficile la lisibilité de la tarification d’un stationnement qui est normalement limité à 2 heures et qui donc naturellement ne devrait pas être affiché au delà de cette période ».
Dans le journal de la ville de Perpignan disponible en ligne, Jean Marc Pujol, Maire de Perpignan et président de Perpignan Méditerranée Métropole, rappelait les actions entreprises en termes de stationnement à Perpignan « Contrairement à ce que peuvent dire mes détracteurs, le stationnement n’est pas un problème dans le centre-ville. En effet, nous avons créé plusieurs parkings aux abords du centre comme le parking Jeanne Hachette à côté de la Casa Musicale ; le parking Saint-Martin, à 5mn du cœur de ville, est à 2€ le samedi toute la journée, des parcs relais existent aux abords de l’agglomération et le stationnement en surface est gratuit entre 12h et 14h et le samedi à partir 12h ! Nous sommes dans une ville à taille humaine où il est tout à fait possible de se garer et de marcher quelques minutes pour faire ses achats dans les commerces ».
♦ « Les places en zone jaune sont occupées dès 8 heures du matin »
Michele Larno Perrin à la tête du Café Pams situé sur la place Rigaud déplorait le manque de places en surface à tarif réduit (1€ la demi-journée). Même si elle conseille à ses clients de se garer sur ces places à tarif modéré, elle a constaté que malheureusement ces emplacements étaient occupés dès 8 heures du matin par ceux qui travaillent en centre ville.
Un éternel débat où le consensus semble très difficile à trouver entre les différentes parties.
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