Article mis à jour le 15 juillet 2024 à 10:36
À Cases de Pène, le parc animalier ÉcoZonia va progressivement doubler son nombre de pensionnaires. À l’occasion de son cinquième anniversaire, la réserve inaugure une extension consacrée à la « Terre des Incas ».
La réserve zoologique devrait se doter de deux hectares supplémentaires, dès le mois de mai 2026. Sur ce nouveau site, il sera possible d’observer des prédateurs emblématiques du Pérou, comme le puma ou le condor.
Le parc Écozonia accueille de nouvelles espèces emblématiques
Si les visiteurs d’ÉcoZonia pourront bientôt découvrir un nouvel espace animalier, l’essence du parc reste la même : participer à la conservation des espèces en danger d’extinction selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Cette ONG est surtout connue pour attribuer aux animaux un statut de conservation qui permet d’éditer la liste rouge des espèces menacées.
« L’idée première du parc ÉcoZonia était de créer des éco-régions. La première en place est dédiée à l’extrême orient russe que l’on appelle ‘Terre des extrêmes’. La deuxième zone prévue, appelée ‘Terre des Incas’, est consacrée au Pérou », précise Cyril Vaccaro, responsable du parc. Ces deux régions du globe n’ont pas été choisi au hasard. En effet, les espèces animales qui les peuplent semblent bien s’acclimater aux températures des Pyrénées-Orientales.
Parmi les espèces emblématiques du Pérou qui peupleront cette extension du parc, on compte le condor, l’alpaga, la vigogne ou le fourmilier géant. Les soigneurs d’ÉcoZonia commencent déjà à accueillir des rapaces pour les « affaiter », autrement dit les entraîner. « Dans trois semaines, nous allons accueillir un couple d’aigles bleus du Chili, on espère qu’ils feront des petits qui seront affaités pour faire du vol libre », explique Cyril Vaccaro.
Un travail fastidieux qui s’effectue en amont durant près d’un an, avant que les rapaces ne puissent voler sur le parc en 2026. Suite à une saisie de l’Office de la biodiversité, ÉcoZonia a également accueilli un Harris, un jeune oiseau âgé d’un an. Au mois de septembre, un Urubu à tête rouge, petit vautour péruvien, devrait rejoindre les autres pensionnaires du parc.
Une immersion au Pérou à quelques minutes de Perpignan
Afin de plonger les visiteurs dans l’univers Inca, l’équipe d’ÉcoZonia a opté pour un décor fait de ruines du Machu Picchu avec le lac Titicaca en toile de fond. « Le but c’est que cette zone soit la plus interactive possible avec nos visiteurs et qu’ils se sentent dans le pays des Incas, tout en restant chez nous. » Pas question de construire une grosse pyramide ou de raser un pan de montagne, Cyril Vaccaro souhaite s’inspirer de l’époque contemporaine pour décorer le site.
Les enclos des animaux seront parfaitement intégrés au paysage, « nous avons cherché à utiliser une nouvelle essence d’arbre pour marquer la différence entre les deux parcs. » C’est l’eucalyptus qui a été sélectionné par l’équipe, pour sa résistance et sa stabilité dans le temps. Une plante d’origine australienne qui se développe aussi bien dans les forêts sèches du Pérou que dans notre département. « Nous avons trouvé des fournisseurs locaux à Béziers, afin de limiter l’empreinte carbone.
Au Pérou, les toitures sont fabriquées à partir de roseaux, des constructions typiques dont ÉcoZonia s’est inspirée pour son décor. Cette fois-ci, le parc a fait appel à une entreprise camarguaise qui exploite des roselières afin de réaliser des aménagements très similaires à ceux que l’on peut rencontrer en Amérique latine.
Pour que les visiteurs constatent le changement d’univers dès le premier coup d’oeil, des cactus viendront aussi végétaliser cette partie du parc. « Le nord du Pérou présente un grand nombre de cactus et de broméliacées qui sont cultivés par Le temps du Cactus, à Argelès sur Mer », explique le responsable d’ÉcoZonia. « Nous avons donc un décor qui ressemble complètement au Pérou, tout en respectant notre site. »
De nouvelles écolodges pour dormir avec les pumas
Si aujourd’hui les travaux n’ont pas encore débuté, les premiers tests de matériaux sont à l’oeuvre. « Cette semaine, les ouvriers viennent de poser un toit en employant des techniques traditionnelles », assure Cyril Vaccaro. Le parc s’est offert les services d’un scénographe pour agencer cet ensemble.
Le nouveau site a également été pensé pour limiter ses besoins en eau. « Les prédateurs ne sont pas de gros consommateurs d’eau, si nous avons des bassins, ils seront en circuit fermé. » L’équipe d’ÉcoZonia envisage de travailler avec les lauréats du concours Lépine. « Le deuxième prix a été décerné à Antoine Escande et Simon Buoro pour leur douche cyclique, qui permet de recycler l’eau automatiquement. Pour nos futurs écolodges, ce sera une possibilité. » Un système vertueux qui permet de réduire à 70% la consommation d’eau et d’énergie d’une douche.
Selon Cyril Vaccaro, deux à trois lodges supplémentaires pourraient sortir de terre avec vue sur les pumas. Il s’agit d’un espace de 97 mètres carrés qui compte un large salon-cuisine, deux chambres pour six couchages, une terrasse et même une douche vitrée avec vue sur l’enclos des animaux. Un concept qui semble toujours autant séduire, mais qu’en est-il du bien-être des animaux ? Afin de respecter leur besoin de tranquillité, les enclos bénéficient de plusieurs zones communicantes ; dont une au couvert végétal important qui permet à l’animal de s’écarter du regard des occupants.
Des activités ludiques pour découvrir le parc autrement
Pour que les enfants puissent s’amuser dans le parc, pas de manège au programme mais un impressionnant pont suspendu de 200 mètres, raccordé entre les arbres et une tour des ruines Inca. « Tout ça commence à s’agencer, il va y avoir toute une partie ludique avec un parcours d’accrobranche. Pour les adolescents, on compte créer un escape game en 3D, les participants devront parcourir le parc pour chercher des indices ! », lance le directeur d’ÉcoZonia. L’espace restauration sera lui aussi complètement réaménagé en véritable site touristique Inca.
Malgré toutes ces nouveautés, le parc animalier reste accessible au prix de 13 euros l’entrée, soit un euro d’augmentation. « C’est très raisonnable au vu des très gros investissements que cela représente pour nous », affirme Cyril Vaccaro, qui a investi près de trois millions d’euros pour cette extension.
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