Article mis à jour le 2 septembre 2017 à 14:39
Dans le cadre de la rénovation urbaine et pour faciliter le dialogue avec les citoyens, Olivier Amiel, élu à la politique de la ville a souhaité tester un nouvel outil. Une plateforme numérique censée améliorer la communication entre l’ensemble des acteurs de la ville (Elus, association, habitants, commerçants…)
♦ Comment ça marche ?
Il s’agit d’un réseau social dédié aux acteurs de la ville : les habitants des quartiers, les citoyens, les élus, les associations, les médias locaux et les entrepreneurs pourront s’inscrire gratuitement pour échanger. L’idée est de pouvoir donner son avis en dehors des conseils de quartiers ou des réunions. Mais pas seulement car la créatrice de ce concept est une ancienne de chez Google où elle a travaillé durant 4 ans. Triple objectif pour Fluicity
- Redonner aux gens l’envie de participer, il faut commencer par mieux les informer, avec un flux d’activité sur votre quartier enrichi par la mairie, les associations, des acteurs privés et des médias locaux.
- Echanger en direct avec les élus, le maire vous pose des questions, l’utilisateur lui propose des idées et la mairie lui répond
- Permettre à la collectivité locale de mieux comprendre ses administrés, grâce aux outils de « big data », des données collectées par la plate-forme, des données quantifiables et actionnables. Avec la garantie que ces données personnelles sont protégées, anonymes et non utilisées à des fins commerciales. Contrairement à toutes les traces que l’on laisse dès que l’on réalise une action numérique.
Le principe mis en avant par la créatrice du concept est de « mesurer l’impact » de ce réseau social ultra local et personnalisé sur la participation citoyenne et « notamment celle des jeunes » qui se désintéressent souvent de la vie de leur ville ou de leur quartier mais qui « sont tous équipés d’un smartphone ».
Nous avons questionné Olivier Amiel sur le doublon éventuel avec les applications déjà existantes de la Mairie ou de Perpignan Métropole : « Non, cela ne fait pas du tout double emploi avec les applications. Car dans ces dernières, il n’y a pas la possibilité d’échanger en direct, ni avec les acteurs de la ville, ni avec les élus ».
Une plateforme en test durant six mois pour un coût de 3.000 euros, service de modération compris, uniquement pour le site. Si la phase de test s’avère concluante, le service mobile pourra être envisagé. Le coût s’entend pour toute la période et « l’objectif est d’avoir au moins 1.000 inscrits au terme des 6 mois de test », précise l’élu à la rénovation urbaine. Une plateforme dont le coût après test est proportionnel aux nombre d’habitants. Mais qui, selon Julie de Pimodan, couterait entre 1.000 et 1.500 euros par mois aux perpignanais, moyenne constatée sur la quinzaine de communes déjà équipées de la plateforme participative.
♦ Testé pour vous
Pour nous faire une idée du concept nous avons testé Fluicity. Fluicity Perpignan est certe créé mais tout juste opérationnel. Donc, nous avons choisi de devenir citoyen de Vernon, le temps d’un petit tour sur l’application.
Premier constat : la simplicité pour créer un compte, pas de mail à renvoyer, pas de mot de passe à rallonge, bref, une bonne surprise d’entrée. Ensuite, nous avons découvert le flux d’actualité et là aussi, une belle surprise, c’est un fil d’actualité animé. En effet, il y un club d’escalade qui a posté une information au sujet d’une initiation pour les enfants. Mais aussi des idées et des propositions : qui de prendre en exemple d’autres villes pour « mettre en valeur le patrimoine architectural » d’autres encore proposent des actions concrètes pour leur quartier, comme la création de jardins partagés.
Au total, ce sont 129 idées qui ont été postées pour cette commune, dont 104 ont été concrétisées, certaines interpellant les élus et avec la possibilité aux autres utilisateurs de mettre en avant très simplement l’initiative à l’aide d’un simple clic.
A peine accessible, l’application perpignanaise a déjà reçu 3 idées, dont celle des infatigables défenseurs du feu Presbytère dont « la déconstruction », en décembre 2015, avait fait grand bruit, un presbytère disparu qui a facilité l’accès au Campo Santo depuis la place Gambetta.
♦ Retour d’expérience sur la ville de Vernon
Une ville de 25.000 habitants dont 2.500 sont inscrits sur la plateforme, avec 40% d’utilisateurs actifs. Selon Alexandre Huau-Armani, élu de Vernon, « Il s’agit d’un atout pour nous (les élus) de pouvoir être le plus efficace et le plus rationnel possible ». Le Maire adjoint de Vernon en charge de la culture déclarait : « Il s’agit d’un outil qui nous permet d’avoir des retours rapides sur les projets que l’on porte… mais également de permettre à des projets auxquels on n’aurait pas encore pensé, de voir le jour ».
♦ Une femme digitale à l’origine de FluiCity
Nommée pour recevoir le prix Margaret décernée par JFD (Journée de la Femme Digitale), Julie de Pimodan a étudié le journalisme avant de partir travailler au Yémen pour la BBC et Al-Jazeera. En 2010, elle débute une collaboration avec Google. Elle est en charge du développement des ventes de solutions de gestion de campagnes en ligne en Turquie. Les cinq années passées au Moyen Orient durant la période des printemps arabes lui ont « ouvert les yeux sur le rôle important des nouvelles technologies dans l’évolution des processus démocratiques ». Même si elle déclarait lors de sa présentation lors des TEDx Talk « Ce n’est pas la technologie qui pourra sauver notre démocratie, c’est à nous tous de le faire ! ».
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