À 18 ans, Enzo, un jeune homme originaire d’Alénya (Pyrénées-Orientales), s’est lancé dans une aventure extraordinaire : traverser les Pyrénées à pied, seul, du Pays basque jusqu’à la Méditerranée en seulement 32 jours.
Parti le 1er juillet d’Hendaye, il boucle son périple à Banyuls-sur-Mer le 1er août, après 922 kilomètres et plus de 55 000 mètres de dénivelé. En mode journal de bord, le jeune homme a documenté sa traversée sur ses réseaux sociaux.
Une première grande randonnée en solitaire et en autonomie
Enzo n’était pas un randonneur aguerri. Avant son départ, il n’avait à son actif qu’une poignée de treks, notamment le Canigou ou le Néoulouse. Mais poussé par un « coup de tête » initialement prévu avec une amie (finalement blessée avant le départ), il décide de partir seul, sac au dos, en bivouac, avec ravitaillements tous les trois jours.
Pendant un mois, il dort sous tente, cuisine du riz ou de la semoule au réchaud, se lave dans les rivières et filtre son eau de source. « J’avais 14 kilos sur le dos, tout compris. J’ai appris à optimiser le poids pour tenir sur la durée », raconte-t-il.
Plus que l’endurance, c’est la solitude et les éléments qui mettent Enzo à l’épreuve. Les étapes pyrénéennes en Ariège s’avèrent les plus difficiles. « Il a plu quasiment tout le temps. Je n’ai rien vu des paysages et mes pieds étaient constamment trempés. J’ai perdu plusieurs ongles », explique-t-il. Pour continuer, il crève les ampoules, scotche ses orteils, et avance.
Si l’expérience a parfois été compliquée, boucler le GR10 en 32 jours, alors que la moyenne tourne autour de 45 à 50 jours, est loin d’être anodin. « C’est un des plus beaux défis de ma vie. Et je suis fier de l’avoir relevé », confie Enzo. Au fil des jours, la marche devient méditative.
« J’ai pu me recentrer, me retrouver. C’est une expérience introspective, très enrichissante », dit-il. Il côtoie aussi des compagnons de passage, même s’il préfère le chemin en solitaire. Je marche seul. Comme dans la chanson. »
Arrivé à Banyuls, Enzo est accueilli par les barques catalanes de Saint-Cyprien, puis félicité par le maire d’Alénya, sa commune.
Enzo veut partager son expérience et construire une communauté sur les réseaux sociaux
Enzo documente chaque étape de sa marche sur Instagram – @enz0_fndz – et TikTok, où il publie de courtes vidéos quotidiennes. Objectif ? Inspirer les autres jeunes à sortir des écrans et oser l’aventure. « Il n’y a pas beaucoup de gens de moins de 25 ans sur ces chemins. Moi, j’ai envie de montrer que c’est possible et que ça rend heureux ».
Son ambition ? Continuer sur cette voie pendant deux ou trois ans, multiplier les treks (le GR20 en Corse est déjà programmé pour juin prochain), et pourquoi pas devenir influenceur « rando ». « Pas pour vendre des produits, mais pour influencer les gens à partir. »
Prochaine étape ? Se reposer un peu avant de repartir. Peut-être dès septembre, lorsque la chaleur retombera et que les sentiers redeviendront plus praticables.
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