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Pyrénées-Orientales, Béchu dévoile son « plan eau » contre la sécheresse

Deplacement du ministre Christophe Bechu a Canet-en-Roussillon dans le departement francais des Pyrenees-Orientales le 22 mai 2024. Christophe Bechu a presente son Plan de resilience pour l eau, qui se compose de sept projets structurants, et a annonce une enveloppe de 10 millions d euros pour le departement.

Article mis à jour le 28 mai 2024 à 09:52

Ce mercredi 22 mai 2024, le ministre de la transition écologique est en visite dans les Pyrénées-Orientales. L’occasion pour Christophe Béchu de présenter son « Plan de résilience pour l’eau », qui se compose en partie de sept projets structurants. Le ministère a d’ores et déjà annoncé une enveloppe de 10 millions d’euros dédiée au département.

En mars dernier, à l’occasion du salon des maires, Christophe Béchu avait réuni l’ensemble des élus locaux en préparation de ce plan, qui voulait à la fois conjuguer la gestion de la crise de l’eau et l’adaptation du territoire au changement climatique.

Ces sept projets qui vont voir le jour dans les Pyrénées-Orientales

Ces sept projets visent à optimiser la disponibilité de la ressource en eau dans les Pyrénées-Orientales. Parmi ces projets « à lancer immédiatement », il y a la réutilisation des eaux usées et des travaux d’infrastructure à mener sur les réseaux de l’Agly, le canal de Perpignan et dans les Aspres. Afin que ces actions s’engagent le plus rapidement possible, « une experte de haut niveau » a été affectée auprès du préfet, Thierry Bonnier. Il s’agit de Christine Espert, ancienne présidente du MoDem et candidate aux législatives de 2017, face à Louis Aliot sur la 2ème circonscription.

Christine Espert

À Argelès-sur-Mer, Saint-Cyprien et Canet, trois projets de réutilisation des eaux usées (REUT) vont s’effectuer sur les stations d’épuration de ces communes. À Argelès-sur-Mer, ce sont 2 millions de m3 d’eau qui sont rejetés en mer, l’objectif est d’améliorer la qualité de l’eau traitée en sortie de station, afin d’obtenir une eau classée B ou C sur 1,2 million de m3 par an. Un réseau de transfert de 14 km servira à alimenter 583 hectares de terres agricoles, dont plus de 300 hectares de l’association syndicale autorisée (ASA) des Albères.

La station d’épuration de Saint-Cyprien rejette, elle, 2,1 millions de m3 d’eau par an dans le canal d’Elne, qui a son exutoire dans le port maritime. Ce projet consistera à améliorer la qualité de l’eau traitée pour obtenir la classe A, sur 1 million de m3. Un réseau d’eau brute intercommunal, déjà existant, y sera connecté afin d’alimenter des espaces verts, jardins et potagers. Le ministère annonce également la création d’un réseau de transfert vers des usages techniques comprenant l’arrosage du golf, les aires de lavages des bateaux ou le lavage des voiries. Les terres agricoles pourront également être alimentées grâce à une branche de l’ASA de la Raho.

À Canet, c’est 1,6 million de m3 d’eau qui est évacué chaque année vers l’embouchure du fleuve de la Têt. Cette fois-ci, la qualité de l’eau traitée en sortie de la station d’épuration devra obtenir la classe B ou C, sur 0,5 million de m3. Cette eau sera mise à disposition d’usages techniques. Un réseau de transfert/distribution de 8km pour des usages locaux sera également créé (jardins potagers, arrosages espaces verts…), au moins 200 hectares de terres agricoles pourraient être raccordés à ce réseau. L’objectif est d’atteindre 300 hectares supplémentaires dans une seconde phase.

Quatre projets pour optimiser ou recréer des infrastructures d’adduction

Créé au 14e siècle, le canal de Perpignan prend sa source dans le fleuve de la Têt, à Ille, et dessert sur 30km un potentiel de 3 000 hectares de terres agricoles irrigables gravitairement. Selon le ministère, l’ouvrage nécessite des travaux et une refonte de son mode de gestion, notamment pour le remplissage du lac de Villeneuve de la Raho. Un projet plus vaste de sécurisation des usages à l’aval du barrage de Vinça, porté par le Conseil départemental 66, pourrait aussi voir le jour.

Le ministère souhaite sécuriser l’alimentation des réseaux d’irrigation de l’Agly, afin d’économiser l’eau. La mise en place d’un réseau d’irrigation commun va être étudiée, sur les 50 km de l’aval du barrage, jusqu’en plaine de Salanque. Une 1ere phase de réalisation du projet sera mise au point sur un secteur prioritaire.

Sur le canal de Corbère, le ministère a pour projet de créer un système de télégestion. Actuellement, ce cours d’eau alimente trois stations de pompage qui desservent 1 100 hectares de terres (arboriculture) irriguées en goutte-à-goutte par un réseau collectif sous-pression. D’après le ministère, « l’objectif sera de remplacer les bornes de ce réseau par des systèmes d’électrovannes individuelles équipées de compteurs connectés. Celles-ci permettront à l’ASA d’allouer à distance des enveloppes de volumes individuels et aux irrigants d’employer cette enveloppe, selon le calendrier qu’ils souhaitent. » Le canal sera également équipé de vannes automatiques pour déverser exactement le volume nécessaire à la recharge des nappes.

Enfin, à Ille-sur-Têt, le dernier projet listé par le ministère consistera à réaliser des travaux de rénovation sur le réseau d’eau potable. L’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse devrait financer 50% de ce projet d’ampleur, qui s’élève à 1,7 million d’euros.

Le mythique tuyau du Rhône toujours dans les cartons

Le projet le plus important reste celui de l’Aqua domitia. La construction du « mythique » tuyau du Rhône est toujours envisagée. Ce réseau hydraulique, censé acheminer l’eau jusqu’à Barcelone, est un projet vieux de 20 ans. La Région Occitanie avait lancé une étude pour savoir si cet apport de l’eau du Rhône, via Narbonne, sur le territoire des Pyrénées-Orientales est possible et financièrement envisageable.

Le lancement des études intégrant une hypothèse transfrontalière est prévu prochainement avec deux volets : l’amélioration de l’efficience du réseau existant et l’extension du réseau hydraulique régional via le Gard, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Ces études devraient s’achever fin 2025.

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Célia Lespinasse