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Les bulles des Pyrénées-Orientales : pour les fêtes, des alternatives locales au champagne

Alcools de fête : alternative au champagne hors de prix, les bulles des Pyrénées-Orientales !

Les alcools qui pétillent sont synonymes de fête, mais le choix se fait encore trop souvent sur des incontournables nationaux, quand nous disposons de pépites locales qui surprendront vos invités. Guillaume Geniez, des caves Maillol à Perpignan et Argelès-sur-Mer, fait le point sur l’effervescence dans les Pyrénées-Orientales. Après tout, nous ne sommes qu’à quelques pas de Limoux, lieu de naissance des bulles. Pas étonnant que le Roussillon finisse par s’y mettre !

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Pour le caviste, le champagne n’est pas devenu ringard, il reste synonyme de fête et de prestige, mais il souffre d’un autre problème, le prix.

« C’est complètement fou. Une bouteille qu’on vendait 37 euros on la retrouve maintenant à 50 euros. Des champagnes qui valaient 20 euros se retrouvent à 80… L’inflation a bon dos ». Pour le caviste, beaucoup d’acheteurs se rabattent sur les crémants, le cava, le prosecco…

Guillaume Geniez des caves Maillol

Les goûts changent. Là où nos grands-parents appréciaient le demi-sec, légèrement sucré, qu’on buvait au goûter, les nouvelles générations préfèrent des extra brut ou « zéro dosage ». « Il n’y a pas du tout de sucre, ce sont des champagnes plutôt tendus avec pas mal de vivacité. » Autre évolution, le client devient toujours plus exigeant, demande moins d’alcool, de sulfites, d’intrants chimiques. « Cela nous exaspère un peu. Il ne faut pas qu’il y ait trop d’alcool, mais en même temps le zéro alcool n’est pas bon. La moyenne acceptable est entre 12 et 13,5 degrés. En général, les bulles ont des degrés un peu inférieurs car ce sont souvent des blancs avec de belles acidités ».

Les Pyrénées-Orientales pétillent depuis à peine vingt ans

Dans les Pyrénées-Orientales, la folie des bulles a commencé il y a moins de vingt ans avec le brut du domaine Grier à Saint-Paul-de-Fenouillet. S’il y avait déjà eu des expérimentations auparavant, comme au Château Planères, c’est le domaine Grier qui a entamé une véritable dynamique locale. L’ancien propriétaire, qui avait déjà lancé des effervescents en Afrique-du-Sud, apporte son savoir-faire, et son brut fonctionne toujours.

De plus en plus de pétillants, essentiellement secs, sont alors proposés localement. Si certains, comme le Miraflors blanc frisant de Lafage, ont une place importante dans la grande distribution, d’autres sont à dénicher chez votre caviste. Guillaume Geniez évoque aussi des tentatives avec des cépages muscats, afin d’écouler un raisin parfois excédentaire par rapport à sa consommation.

La sélection du caviste :

  • Le Bramaventu rosé de Banyuls-sur-Mer

Voilà sans doute l’un des effervescents les plus « luxes » de notre département. Ce « sparkling wine » venu des coteaux escarpés surplombant Banyuls est produit par un Italien installé sur le secteur. Des bulles de rosé Grenache extra fines. « Cela apporte pas mal de fruit, c’est assez croquant ». Compter autour d’une trentaine d’euros la bouteille, selon les années et les déclinaisons.

  • Le Brut du domaine Grier

Ce pétillant historique mentionné plus haut a su traverser les années pour devenir un véritable classique. Très fin, on lui prête des arômes de brioche, d’épices et un intérêt particulier pour les apéritifs, comme les fruits de mer. La qualité est bien là ! Compter une quinzaine d’euros la bouteille.

  • Le Spoom de la Galinette

C’est sans doute le plus étonnant de la sélection. Cet alcool est issu d’une collaboration entre le domaine de l’Hort et le chef du restaurant La Galinette, Christophe Comes. Ce dernier a utilisé des agrumes de sa collection pour créer cet apéritif tout à fait locavore, avec une macération naturelle. On y retrouve 91 % de vin blanc du domaine Cap de Fouste, et ces fameux agrumes rares : main de bouddha, mandarine blidah, yuzu, lime rose, cédrat corse et citron Meyer. La bouteille est vendue une vingtaine d’euros.

  • Le sparkling du domaine de Jau

Ce « sparkling » blanc est la bulle coquine du département, car elle titre à huit degrés seulement. Très aromatique, un peu sucrée, elle est facile à déguster. « C’est un vin moderne, un peu perlant, c’est-à-dire avec une bulle très fine qui chatouille les papilles. » Parfait pour conquérir les nouvelles générations. Sans compter un prix très abordable, inférieur à dix euros.

  • Cidre et poiré de la maison Otium

Il n’y a pas que les crémants et autres méthodes champenoises. Notre département produit aussi du cidre et du poiré, appelés Caps, Pectine ou Pira ! Cette gamme de la maison Otium, lancée par deux jeunes œnologues, propose ainsi du cidre bio avec l’argument suivant « ce cidre n’est pas du cidre ». C’est en effet le haut de gamme et la finesse qui sont visés, loin des cidres de supermarché. La bouteille vaut entre 12 et 15 euros.

  • Le nébuleux de Deprade Jorda

Voici une nouvelle petite bulle en blanc de blanc. Ce mousseux brut, à peine lancé sur les Pyrénées-Orientales, est très abordable, lui aussi à moins de dix euros. Il se veut équilibré. Entre l’attaque avec une légère sucrosité et une suite marquée par une certaine acidité. A découvrir !

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