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Pyrénées : Et si en 2025 vous participiez au comptage des milans royaux ?

Milan royal © Lortet

Ornithologue dans l’âme ? Le week-end des 4 et 5 janvier, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et ses partenaires appellent des volontaires à les rejoindre pour le comptage annuel des milans royaux. Ces oiseaux endémiques de l’Europe qui viennent passer la nuit sur le territoire pendant leur migration. Cette campagne vise à mieux connaître et protéger cette espèce emblématique des paysages pyrénéens. Photo © Patrick Harlé.

Un rendez-vous annuel pour une espèce menacée

Chaque année, à l’automne, les milans royaux débutent une migration partielle vers le sud. Les populations venant du nord-est de la France et d’Europe se dirigent vers l’Espagne et le sud de la France pour hiverner. Une chance unique de recenser l’espèce. « C’est la seule période où ils deviennent grégaires » confirme Aurélie De Seynes, coordinatrice pour l’espèce dans les Pyrénées.

Au cœur de l’hiver, dès le crépuscule, ces rapaces se rassemblent dans des dortoirs communs, parfois composés de plusieurs centaines d’individus. Ce phénomène facilite leur recensement et permet d’estimer leur population globale. Si vous résidez dans les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Atlantiques, le Gers, la Haute-Garonne ou l’Ariège, « ce sont des zones où les dortoirs sont assez étalés, donc on a besoin de beaucoup de monde », appelle Aurélie.

Les volontaires des Pyrénées-Orientales et de l’Aude sont évidemment les bienvenus. « Ce qui est compliqué avec ce comptage, c’est qu’on demande une mobilisation très intense sur très peu de temps. Dans les Pyrénées, il y a 700 points à contrôler, et nous ne sommes que 350. On court un peu partout. Et déjà, 350 bénévoles, c’est énorme ! » constate Aurélie. Lorsqu’elle rejoint la mission en 2012, elle n’en comptait que 80.

Milans royaux © Benjamin Lescourret
Photo © Benjamin Lescourret

Attention le comptage des milans «n’est pas une sortie nature»

Vous vous imaginez déjà grimper les crêtes pyrénéennes à la recherche d’un nid perché, à la sueur de votre front ? Aurélie préfère prévenir que « ce n’est pas une sortie nature. On préfère que les gens s’inscrivent dans la durée pour pouvoir compter sur eux. L’objectif est de créer un réseau permanent, dynamique et autonome. Nous formons les volontaires. Et puis l’ornithologie est surtout une discipline de voiture, pour ne pas faire peur aux oiseaux », précise la spécialiste de l’espèce.

« Il n’y a pas besoin de beaucoup marcher. Il suffit d’avoir une tenue chaude, parce que nous restons jusqu’à la tombée de la nuit. Et quand vous restez en position statique, sans marcher, ça pique un peu ! » Dans son sac, Aurélie recommande de glisser « une boisson chaude pour se réchauffer, une paire de jumelles, une longue-vue. Et surtout, le plus important, c’est de garder une bonne attention et capacité d’observation ».

Photos : À droite, un milan royal © Patrick Harlé / À gauche, des observateurs en plein comptage © Aurélie de Seynes

« Évidemment, il faut savoir reconnaître le milan. C’est assez simple, une queue longue et échancrée, des couleurs rousses. C’est la seule queue fourchue qu’on ait sur le massif en cette période. Puis vous pouvez avoir des milans posés dans un boisement, et puis, tout d’un coup, tout le monde s’envole. Il va falloir savoir les compter. Il faut aussi pouvoir les détecter. Quand on regarde les boisements, on se dit « ah, il y en a un posé là. Ah, il y en a un autre là-bas ». Regarder tout autour de soi, ne pas garder son regard bloqué, mais plutôt chercher un petit peu ailleurs. « Tiens, là, j’ai vu voler par là-bas. Tiens, il y en a qui arrivent de là-bas. Je vais prendre ma voiture et aller voir ». Les bénévoles sont aussi encouragés à prendre des photos pour permettre à l’association de vérifier le comptage.

Un comptage crucial pour la préservation … et la prévention des milans royaux

L’opération de janvier s’inscrit dans le Plan National d’Actions (PNA) en faveur du milan royal. Cette espèce, strictement endémique de l’Europe, a vu ses effectifs chuter au fil des décennies. Les oiseaux sont victimes d’empoisonnements, de tirs illégaux, d’électrocutions ou de collisions. L’appel au comptage n’a pas seulement vocation à attirer de nouveaux compteurs et compteuses, cela permet également aux résidents de ne pas s’inquiéter s’ils remarquent des bénévoles « à la tombée de la nuit avec leur lampe frontale », sourit Aurélie. Il s’agit aussi de « faire parler de l’espèce ».

Milans royaux © Benjamin Lescourret
Photo © Benjamin Lescourret

« Quand il y a beaucoup d’individus d’une espèce quelque part, on a tendance à la mépriser, à ne pas l’aimer. Il s’agit de dire aux habitants que ce phénomène migratoire est un phénomène localisé, naturel et temporaire. Les oiseaux se regroupent pour dormir, ça fait beaucoup d’oiseaux d’un coup, mais ils ne sont que de passage ».

Les organisateurs du comptage espèrent aussi continuer à faire croître la communauté autour de la préservation de l’oiseau. « Les milans sont, malheureusement – je dis malheureusement parce que ça lui porte préjudice – une espèce très proche de l’homme », explique Aurélie. « Les dortoirs ne sont jamais très loin des zones habitées. Alors, la communication autour du comptage, permet de prévenir. Si vous vous rendez compte que tous les soirs, des oiseaux viennent se poser à côté de votre domicile. Appelez la LPO, pour signaler un groupement près de chez vous », encourage la coordinatrice.

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