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Réorganisation des bus à Perpignan : Des parents se mobilisent au Bas-Vernet

Réorganisation des bus à Perpignan : Des parents se mobilisent dans le Bas-Vernet

Article mis à jour le 10 février 2024 à 08:32

Depuis le 1er janvier 2024, le réseau de transport en commun Sankéo semble s’être éloigné du secteur du bas Vernet à Perpignan. « Un cauchemar » pour ces parents qui ont leurs enfants scolarisés au collège Marcel Pagnol. Une pétition est lancée pour dénoncer le remaniement de la ligne de bus C.

La ligne C du réseau Sankéo n’est plus qu’un lointain souvenir pour certains habitants du bas Vernet. Une décision qui fait bondir les parents d’élèves du collège Marcel Pagnol. « Cette ligne passait sur l’avenue Joffre, repartait sur la cité Clodion et allait jusqu’au collège », explique Sonia, membre du « collectif des usagers des bus Sankeo ». « Elle a été supprimée du jour au lendemain ! Ce qui fait que tous les enfants, qui habitent du côté du bas Vernet, n’ont plus de bus pour se rendre au collège. Ils ont le choix entre 30 minutes de marche ou récupérer un bus à l’opposé », gronde la mère de famille.

« Mettre nos enfants dans un bus, c’est un gage de sécurité »

En effet, depuis le 1er janvier 2024, l’agence Sankéo a procédé à un remaniement de son réseau après avoir apporté pas mal d’innovations sur l’année précédente : dont la possibilité pour les clients de payer par carte bancaire directement dans les bus et l’arrivée d’une nouvelle application mobile. 

« Ce genre de restructuration est précédée de beaucoup d’études. Nous avions noté sur la ligne C qu’il y avait une forte baisse de la fréquentation d’itinéraires entre le bas-Vernet et l’établissement Marcel Pagnol, surtout en période de vacances scolaires et l’été. C’est une ligne régulière et les moyens étaient un peu surdimensionnés. Sachant qu’il existait des circuits scolaires pour gérer ces besoins de déplacement vers ces établissements », amorce Fabrice Mayer, directeur de Kéolis. La société de transport avait réalisé des comptages au mois de novembre, afin d’évaluer les périodes d’affluence. 

« C’est un cauchemar ! », s’exaspère Sonia. « Il est hors de question que je laisse ma fille de 11 ans partir seule à pied à 7h 30 du matin. Pour nous, mettre nos enfants dans un bus, c’est un gage de sécurité. » Comme beaucoup d’habitants du bas Vernet, la mère de famille n’est pas véhiculée. La plupart des membres du collectif ont d’autres enfants en bas âge et ne peuvent donc pas accompagner leurs aînés au collège.

Bientôt une marche citoyenne organisée à Perpignan

Pour se faire entendre, le collectif a lancé une pétition papier. « Nous souhaitons, après les vacances scolaires, organiser une marche citoyenne du bas-Vernet jusqu’à l’agence Sankéo pour remettre notre pétition ». La mère de famille se montre particulièrement amère suite à la réponse de l’agence de transport à leurs revendications. « Nous n’avons eu que du mépris et de la condescendance de la part de Sankéo. Ma fille rentrera l’année prochaine au collège Marcel Pagnol, alors qu’elle n’a pas de bus, ils lui proposent d’aller au collège en trottinette ! », se désole Sonia. Pour rappel, l’utilisation des trottinettes électriques est formellement interdite aux personnes de moins de 14 ans.

Suite à leurs plaintes, l’agence Sankéo a mis en place une nouvelle ligne de bus scolaire. Mais selon le collectif, celle-ci ne répond absolument pas aux besoins des enfants. « Le problème des bus scolaires c’est qu’ils sont réglementés. À partir du moment où les 50 places du bus sont occupées, le chauffeur ne peut plus prendre personne. » Certains élèves se retrouvent donc sur le carreau, à devoir attendre le prochain bus, parfois pendant 1 heure.

De son côté, Fabrice Mayer accuse « la période de démarrage ». « Nous avons pu constater qu’il y avait de petites choses à ajuster, peut-être aussi des véhicules qui étaient un petit peu trop remplis. Nous avons ajouté ce qu’on appelle des doublages scolaires. Comme on sait qu’il y a plus de monde, on renforce l’offre de manière à ce que tout le monde puisse voyager dans de bonnes conditions. »

Des allers-retours incessants et une perte de temps colossale pour les usagers

Les habitants du bas Vernet dénoncent un réel impact sur la scolarité de leurs enfants. Via le groupe Facebook « collectif des usagers des bus Sankéo », de nombreux parents déplorent les retards de leur enfant au collège, parce qu’ils n’ont pas eu de bus. Mais ce n’est pas le seul problème engendré par la disparition de la ligne C, dans le quartier du bas Vernet. « Lorsque l’on habite la cité Clodion et que l’on souhaite se rendre à l’hôpital, il est nécessaire de prendre un premier bus pour aller place Catalogne. Puis, il faut récupérer un deuxième bus pour arriver à l’hôpital du Haut-Vernet », relève Sonia. Des allers-retours incessants et une perte de temps colossale pour les usagers.

« Nous avons effectivement eu le cas d’une personne qui devait travailler à l’hôpital et qui n’avait pas de moyens de transports », se remémore Fabrice Mayer. « Nous lui avons proposé une offre de transport sur réservation. Il s’agit d’un véhicule 9 places qui se réserve par téléphone ou directement via le site internet. » 

Une ligne directe jusqu’au centre commercial de Porte-d’Espagne

Les personnes âgées de la cité Clodion sont-elles aussi impactées. Jusqu’à présent, elles faisaient leurs courses au Super U à proximité du collège Marcel Pagnol. Désormais, il existe une ligne directe qui va de la cité Clodion jusqu’à Auchan. Suite à ce remaniement, le directeur du Super U s’est également joint au collectif, ainsi que les directeurs des établissements scolaires concernés.

« Pour le magasin Super U et les commerces de ce secteur, nous avions recensé finalement assez peu de voyages par jour, une quinzaine, pas plus. Ce qui n’empêche pas, bien entendu, le passage de lignes régulières à ces arrêts », assure Fabrice Mayer. « Nous avions enregistré de très longs déplacements entre le quartier du bas-Vernet et Porte d’Espagne, notamment pour les salariés de la zone commerciale. Nous avions également des demandes émises par la mairie du quartier pour une liaison plus directe et plus rapide. » 

Dans l’attente d’une prochaine réunion à Perpignan

Dès le mois de décembre, le directeur de Kéolis assure avoir rencontré avec ses équipes les habitants de quartier du Bas-Vernet. « Suite à un certain nombre de demandes qui nous ont été adressées, nous avons créé la ligne 26, mise en place pour remplacer des circuits scolaires. Aujourd’hui, elle assure 25 départs par jour du lundi au vendredi et 13 départs par jour le samedi, y compris pendant les vacances scolaires. » Une réunion est en cours de préparation d’ici quelques jours, pour continuer à travailler avec les habitants du quartier. 

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Célia Lespinasse