Article mis à jour le 13 mai 2020 à 13:12
Dans les Pyrénées-Orientales, 90% des écoles seront ouvertes le 12 mai pour accueillir les élèves de maternelle et primaire. Les chiffres de présence seront variables selon les écoles ; celle d’Alembert à Perpignan attend 25% des enfants, et celle de Baho 60%.
♦ Environ 12,5% des enfants de maternelle sont attendus et 22% en primaire
La 1re circonscription du département compte 30 écoles. Selon l’inspectrice de Perpignan 1, les estimations remontées par les directeurs d’école varient ; environ 12,5% des enfants de maternelle et 22% de ceux en primaire. À l’école d’Alembert, les enseignants et les personnels municipaux s’activent pour accueillir 50 élèves.
La députée En Marche Laurence Gayte a fait le tour de certaines écoles ; une démarche pour « encourager les enseignants ». Mais aussi pour prendre la température concernant le retour des « décrocheurs » dans les établissements. Selon les enseignantes présentes ce jour, sera présente demain la moitié des élèves absents lors des séances à distance. Certains ont complètement décroché et ne répondent jamais aux appels déplore la maîtresse. Un sentiment d’autant plus frustrant qu’il s’agit de classes charnières où les apprentissages sont fondamentaux pour la suite de la scolarité.
♦ Un retour des enfants dans les établissements scolaires sur la base du volontariat
Chacune des enseignantes a appelé les parents pour connaître leur intention d’amener (ou non) les enfants à l’école dès le 12 mai. Pour rappel, le retour en présentiel dans les établissements scolaires se fait sur la base du volontariat. Pour cette maîtresse, certains parents jugent trop rapide ce retour à l’école ; quand d’autres, préfèrent attendre avant d’envisager une re-scolarisation.
Car, les questions sont nombreuses parmi les parents, mais aussi parmi les enseignants. Malgré un plan particulièrement cadré, la directrice Madame Ruis est, quant à elle, particulièrement « angoissée ». Pour cette directrice qui a vécu la mise en place de l’école à distance avec sérénité, le retour dans ces conditions est source d’inquiétude.
« J’ai peur que tout ne se déroule pas comme sur le papier. Même si nous avons tout imaginé, il est possible que nous ayons des imprévus à gérer ».
♦ Une assistante de vie scolaire pour accompagner les enfants au lavage des mains
Tout s’organise en ce jour de retour en classe après presque 2 mois de fermeture. Les locaux ont été nettoyés par les services municipaux et les sanitaires sont équipés de savon. Autre mesure destinée à rassurer les enseignantes qui accueilleront dans leurs classes entre 6 et 10 élèves, la présence constante d’une Assistante de Vie Scolaire. Cette dernière sera en charge d’accompagner individuellement les enfants au lavage des mains.
Pour la récréation, la directrice a déjà divisé la cour en 3 zones. L’objectif étant que les enfants d’une classe ne puissent se mélanger aux autres classes. Pour ce qui est des jeux dans la cour, ils ont été condamnés, et les enseignantes imaginent des jeux de cours individuels, tel que le cache-cache.
♦ Les couacs de l’enseignement à distance
Dans le même temps, les enfants restés à domicile recevront le même enseignement que depuis le 13 mars ; les enseignants faisant un roulement entre enseignement présentiel et distanciel. La directrice regrette quelques dysfonctionnements, et notamment au niveau de l’équipement informatique des élèves non pourvus. Ou encore, le dispositif « devoirs à la maison » qui avait vocation à permettre aux élèves en situation de déconnexion informatique de recevoir des devoirs par courrier postal.
« On nous a demandé de compter le nombre d’enfants non équipés en informatique. Ils étaient 9 ; mais nous n’avons eu aucune réponse de l’académie. Idem pour Docapost*. Certaines annonces m’ont fait hurler ; c’était clairement de la poudre aux yeux ».
*Dispositif « Devoirs à la maison » mis en place entre l’éducation nationale et La poste.