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Alerte fraude à Perpignan : Ce centre de santé du centre-ville pourrait fermer

CABINET MEDICAL MILLAS

Article mis à jour le 9 août 2024 à 16:30

Le centre de santé des Pyrénées va-t-il fermer ses portes ? Devant l’établissement, situé le long du Boulevard portant le même nom, les patients font grise mine. Si sur le site Doctolib il est encore possible de prendre rendez-vous avec un ophtalmologue ou un dentiste, depuis quelques jours, les consultations sont annulées les unes après les autres. Accusé de fraude, la CPAM a déconventionné le centre de santé. Photos © archives MIP.

Dans un maillage territorial déjà largement impacté par les déserts médicaux, les patients s’inquiètent pour l’avenir du centre de soins. Et à ce jour, silence radio du côté de l’Agence régionale de santé ou des responsables du centre de santé ouvert depuis 2021 à la suite du Crédit Foncier de France.

Des annulations de rendez-vous médicaux en cascade

Après quatre consultations en moins de deux ans au centre de santé des Pyrénées, Sophie semblait satisfaite de sa prise en charge : « Il y avait beaucoup de monde. Le centre répondait à un besoin pour Perpignan. » C’était sans compter son dernier rendez-vous prit avec son ophtalmologue. Une consultation prévue depuis six mois, suite au diagnostic d’un début de DMLA. « Mes irritations aux deux yeux réapparaissaient depuis un mois, malgré des traitements anti-allergiques. Je me réjouissais d’avoir cette consultation dont j’attendais un soulagement et un traitement de fond », confie-t-elle.

Il y a environ un mois, Sophie tombe sur un mail l’informant d’un changement de conventionnement. Résultat : plus de prise en compte de la carte vitale, et l’obligation pour le patient d’avancer les frais de consultation et d’examens complémentaires si besoin. Cette habituée du centre médical a vu la situation se dégrader ces derniers mois. Sophie décrit « un centre vide », avec des membres du personnel à l’accueil pour informer les patients de l’annulation de leur rendez-vous et leur remettre leur dossier médical sur demande.

Au téléphone, on lui apprend que le personnel n’est plus payé. « Ils ne savent pas ce qui va se passer et ne peuvent pas nous renseigner sur les options possibles, les lieux où les praticiens vont exercer… À nous de trouver un rendez-vous avec un ophtalmo le 8 août ! », s’agace-t-elle.

« C’était un centre de soins qui fonctionnait bien, il y avait du monde »

Sur Google, les avis négatifs pullulent sous la page du centre de santé : « Cela fait plus de deux mois que j’ai pris rendez-vous pour une consultation avec un dentiste, le rendez-vous était prévu pour le 27 juin 2024 (nous sommes le 12/06/2024). Je viens de recevoir un message annulant mon rendez-vous, car à partir d’aujourd’hui, ce dentiste ne prend plus de nouveaux clients ! On me répond : ‘Je vous laisse chercher un autre docteur qui pourra vous prendre en charge rapidement' », écrit Françoise. Stéphanie a pris rendez-vous en janvier 2024 avec son dentiste : « Mon rendez-vous était fixé en mai puis repoussé deux fois au mois de juin. Je viens de recevoir un mail ce matin pour l’annulation de mon rendez vous (qui devait avoir lieu demain en fin de matinée).

Derrière le comptoir d’accueil du centre déserté, une professionnelle de santé nous glisse quelques mots : « J’ai quitté 40 ans de libéral pour travailler ici, au départ, le concept était génial ! C’était un centre de soins qui fonctionnait bien, il y avait du monde », regrette-t-elle. Elle assure avoir été déconventionnée par la Sécurité sociale et ne pas avoir perçu de salaire le mois dernier. À demi-mots, la soignante confirme la fermeture prochaine du centre de santé. Et sur le réseau professionnel LinkedIn, certains salariés ont déjà modifié leur statut en quête d’un nouvel emploi.

Lutte contre la Fraude : La CPAM déconventionne le centre de santé des Pyrénées

Le 29 juillet 2024, la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie) prononçait le déconventionnnement pour cinq ans du centre de santé des Pyrénées. Une mesure qui intervient au titre des faits suivants : facturation d’actes fictifs et non-respect, de manière répétée, des règles de cotation et de facturation.

La CPAM précise que le préjudice estimé s’élève à 192 999 euros. « Du fait du déconventionnement, l’Assurance Maladie ne prendra en charge les soins pratiqués dans ce centre, que sur une base très faible, le « tarif d’autorité », soit par exemple pour une consultation d’ophtalmologie à 30 euros, un remboursement de 1,22 euros. »

Selon le code de la sécurité sociale, ce centre de santé a l’obligation d’informer les patients des changements de conditions de prise en charge et de dispense d’avance de frais, ainsi que des nouveaux tarifs.

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Célia Lespinasse