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Affaire Karachi – Prison ferme pour 6 prévenus dont le Président de Visa pour l’Image, Renaud Donnedieu de Vabres

Article mis à jour le 18 juin 2020 à 15:39

Le tribunal correctionnel de Paris à rendu son verdict dans le volet financier de l’Affaire Karachi ; une information de l’Agence France Presse, ce lundi 15 juin. Le tribunal condamne les six prévenus, dont Renaud Donnedieu de Vabres, à de la prison ferme ; 5 ans, dont 2 avec sursis. Proche collaborateur du ministre de la Défense de l’époque François Léotard, Renaud Donnedieu de Vabres est condamné dans ce premier jugement pour « atteinte d’une exceptionnelle gravité à l’ordre public économique et en la confiance dans le fonctionnement de la vie publique ».

♦ Le tribunal considère que ces hauts fonctionnaires ne pouvaient ignorer « l’origine douteuse » des fonds versés pour la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995

Cette affaire politico-financière concerne deux contrats d’armements signés en 1994. Selon l’encyclopédie collaborative Wikipédia, le premier contrat prévoyait la vente par la France de frégates à l’Arabie saoudite ; et le second celle de sous-marins au Pakistan. Les soupçons portaient sur des rétrocommissions utilisées pour financer la campagne d’Édouard Balladur à l’élection présidentielle de 1995. Le tribunal vient donc de condamner 6 personnes ; dont un intermédiaire Ziad Takkiediene. Ce nom revient également dans l’affaire sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007.

Dans cette affaire, l’ancien ministre de la culture de Jacques Chirac, Renaud Donnedieu de Vabres fait partie des personnalités en cause. Devenu président du festival international Visa pour l’Image en avril 2019, il est condamné pour avoir imposé « le réseau K ». Ce réseau concernait le roi d’Arabie saoudite ; chaînon manquant dans les commissions payées lors de la passation du contrat des frégates. Les juges du tribunal de Paris ont affirmé que l’imposition d’un réseau d’intermédiaires, inutile sur le plan commercial, avait donné lieu au versement de « commissions exorbitantes ».

Selon l’un des deux procureurs lors du réquisitoire, « certains des plus hauts fonctionnaires de l’État se sont livrés à une véritable entreprise de prédation (…) notamment pour financer la campagne du candidat Balladur ».

Le tribunal indique que l’ancien directeur de cabinet et chef de campagne d’Edouard Balladur, Nicolas Bazire, avait une « parfaite connaissance » de l’arrivée de 10,25 millions de francs sur le compte de campagne.

La justice a sanctionné « une atteinte d’une exceptionnelle gravité à l’ordre public économique et en la confiance dans le fonctionnement de la vie publique », a fortiori de la part de hauts fonctionnaires et personnalités proches du gouvernement, desquels est attendu une probité « exemplaire ».

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♦ L’enquête sur l’attentat terroriste de 2002 toujours en cours

La justice soupçonne un lien entre l’attentat du 8 mai 2002 et l’arrêt de versement des rétrocommissions ; rétrocommissions liées au contrat de vente de sous-marins au Pakistan. L’explosion d’un faux taxi conduit par un kamikaze à Karachi au Pakistan avait provoqué la destruction d’un bus militaire. Le véhicule transportait 15 personnes ; dont 11 employés français de la Direction des constructions navales.

Les familles des victimes avaient avancé cette thèse : l’hypothèse d’une relation entre cet attentat et la suspension du versement. L’enquête antiterroriste de l’enquête est toujours en cours.

⊕ Édouard Balladur jugé devant la Cour de Justice de la République

La justice soupçonne l’ancien premier ministre d’avoir financé une partie de sa campagne présidentielle de 1995 grâce à ces contrats d’armement. La Cour de Justice de la République juge les infractions commises par les ministres au cours de leur mandat. Cette Cour jugera également François Léotard, Ancien ministre de la Défense.

♦ Vers une démission de la présidence de Visa pour l’Image ?

Selon certains membres du Conseil d’administration de Visa pour l’Image, l’association qui lutte au quotidien contre toutes les dictatures ne  saurait être présidée par une personne condamnée par la justice pour ces motifs.

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