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Baisse de salaire pour les 36.000 fonctionnaires des Pyrénées-Orientales

Manifestation contre la réforme des Retraites 9 janvier à Perpignan. Appel intersyndical et interprofessionnel

Article mis à jour le 4 octobre 2020 à 23:09

« La fonction publique ne peut pas servir de variable d’ajustement pour les budgets de l’État » s’insurge Jérôme Capdevielle de Force Ouvrière 66. Selon une étude de l’Insee rendue publique ce jour, les salaires de la fonction publique ont baissé en 2018 de 1%. Quid des impacts du Ségur de la santé ? Nous avons joint les représentants locaux des syndicats Force Ouvrière (FO) et de la CGT pour connaître leurs avis sur le sujet.

♦ Baisse de 1% en 2018, mais chute de plus de 16% depuis 2010

Si l’Insee indique qu’un agent de la fonction publique hospitalière percevait en 2018, 2.308 euros nets par mois, Jérôme Capdevielle (FO) rappelle que le point d’indice de la fonction publique est gelé au moins depuis 2010. « Tout cela est lié aux différentes lois de rigueur et d’austérité ». L’Insee précise, qu’en euros courants, le salaire net moyen augmente de 0,9 % par rapport à 2017. Mais avec le regain de l’inflation, le salaire net moyen diminue en moyenne de 1,0 % en euros constants.

Concernant le Ségur de la santé qui acte la hausse de rémunération nette d’au moins 183€, FO est fier d’avoir signé cet accord. Pour la CGT66, il n’en est pas de même, Jérémy Barthélémy rappelle les revendications qui sont d’augmenter les personnels de la fonction publique hospitalière de 300€ par mois. Idem pour le nombre d’emplois, le syndicat réclame la création de 100.000 emplois pour l’hôpital, et 200.000 dans les établissements d’habitations pour les personnes âges dépendantes. Dans le département, la CGT réclame la création de 600 créations de poste à l’hôpital et 700 en EHPAD.

♦ Une nécessaire revalorisation pour éviter l’érosion durable du métier

Au-delà de la rémunération Jérôme Capdevielle insiste sur non seulement la revalorisation salariale, mais aussi sur les embauches et les « promotions internes » ; par exemple, la hausse des montées en compétences au sein de la fonction publique hospitalière. Un moyen de rendre les métiers plus attractifs et de tenter de pallier le manque criant de main-d’œuvre dans le secteur.

Dans la région, les secteurs du service à la personne et celui de la santé font partie des 10 secteurs où les employeurs ont des besoins en main-d’œuvre non satisfaits.

Pour Jérôme Capdevielle, « il est important de valoriser ces métiers pour éviter de revivre ce que l’on a vécu durant les mois de mars et avril, où les hôpitaux se sont retrouvés démunis en moyens matériels, mais aussi humains ».

♦ Quid de la fonction publique au-delà de la fonction publique hospitalière ?

En 2018, hors fonction publique hospitalière, le salaire des fonctionnaires en équivalent temps plein s’élève, en moyenne à 2.158 euros nets ; en baisse de 1,2 % en euros constants par rapport à 2017.

Si le Ségur de la santé a permis de compenser le gel du point d’indice depuis plus de 10 ans, Jérôme Capdevielle déplore que rien n’ait été fait pour les fonctionnaires hors hôpital public. Le syndicaliste s’interroge : « au plus fort de la crise, bon nombre de fonctionnaires étaient mobilisés dans la période ; ils ont assuré la continuité du service public et quid de leur revalorisation ? » 

Il nous confie, « je ne comprends pas que le gouvernement ait maintenu le gel du point d’indice. Ils auraient pu mettre un ou deux points au moins en signe de reconnaissance. Ils n’en sont pas là et je trouve que c’est une erreur politique majeure. Car si on veut parler de relance, il faut aussi prendre en compte la relance par la consommation. A l’échelle du département, la revalorisation de 36.000 fonctionnaires aurait eu un effet sur la consommation, et c’est bon pour l’économie. Augmenter aujourd’hui les fonctionnaires est vertueux pour l’ensemble de l’économie ».

♦ Prime ou salaire ? Faut-il choisir ?

Alors certes, le gouvernement a mis en place des primes ; mais selon le conseil départemental, il s’agit d’un « système de prime incohérent, révélateur de la méconnaissance profonde des services publics » de la part du gouvernement. Ces primes excluent de leurs champs d’application les établissements relevant de la compétence des Départements. C’est-à-dire tout ce qui concerne les aides sociales et les personnes âgées, compétence principale des départements.

Le conseil départemental socialiste a donc voté une prime pour les agents des Maisons d’enfants à caractère social, des lieux de vie, de l’IDEA, assistants familiaux et aides à domicile. La présidente du conseil départemental a également proposé d’étendre cette prime de 500€ à tous les agents qui ont assuré une présence physique pendant le confinement.

« Outre les primes, rien n’a encore été mis en place concernant les salaires de ces métiers, par exemple, qui assurent la continuité des soins des personnes âgées à domicile » déplore Jérôme Capdevielle.

Le Ségur de la santé est un point d’appui pour Jérôme Capdevielle. « Nous devons désormais aller revendiquer des augmentations générales de la fonction publique, et au-delà de l’ensemble des salariés' ». Le syndicaliste qui se réclame d’un « réformisme militant » conclut : « La fonction publique ne peut pas servir de variable d’ajustement pour les budgets de l’État ».

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