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Dans les Pyrénées-Orientales, un taux d’infractions anti-LGBT+ supérieur à la moyenne nationale

France, Perpignan, 2021-05-17. On the occasion of May 17, World Day against Homophobia, Transphobia, Biphobia and all Lgbt+phobias, many French associations are demonstrating. They denounce in particular the constant increase of aggressions, the slowness for the final adoption of the law on bioethics and a law banning conversion therapies, the creation in European countries of LGBT-free zones. Photograph by Arnaud Le Vu / Hans Lucas. France, Perpignan, 2021-05-17. A l occasion du 17 mai, journee mondiale de lutte contre l homophobie, la transphobie, la biphobie, et toutes les Lgbt+phobies, nombre d associations francaises manifestent. Elles denoncent notamment l augmentation constante des agressions, la lenteur pour l adoption definitive de la loi sur la bioethique et d une loi interdisant les therapies de conversion, la creation dans des pays europeens de Zones sans LGBT. Photographie de Arnaud Le Vu / Hans Lucas.

Le chiffre est passé presque inaperçu, noyé dans la masse d’un rapport statistique du ministère de l’Intérieur. Et pourtant : en 2024, les forces de sécurité ont recensé 40 infractions à caractère anti-LGBT+ dans les Pyrénées-Orientales, soit un taux de 8,14 pour 100 000 habitants et habitantes. Une valeur supérieure à la moyenne nationale, qui s’établit autour de 5, et qui place le département catalan au 6ᵉ rang régional en Occitanie.

Dans cette région, où coexistent métropoles attractives et territoires ruraux enclavés, les disparités sont notables. Avec 140 faits enregistrés, la Haute-Garonne affiche le volume le plus élevé, tiré par le poids démographique de Toulouse. Mais en taux relatif, l’Ariège (10,2) et les Hautes-Pyrénées (9,03) devancent nettement leurs voisines. L’Hérault (8,7) et le Gard (8,89) complètent ce groupe de tête.

Ces chiffres, extraits du fichier statistique annuel sur les infractions anti-LGBT+ rendu public par le ministère de l’Intérieur, comprennent les menaces, injures, agressions ou actes discriminatoires signalés aux forces de l’ordre. Ils traduisent autant une réalité de terrain qu’une variable plus difficile à appréhender : celle de la propension à déposer plainte. Car si les Pyrénées-Orientales affichent une position médiane en volume, leur taux relatif interroge, suggérant soit une vigilance plus grande de la part des victimes, soit une fréquence réelle plus soutenue.

Les Pyrénées-Orientales dans le haut du tableau

Au niveau national, seuls quelques départements urbains comme Paris (22,2) ou la Seine-Saint-Denis (13,7) présentent des taux largement supérieurs. À l’inverse, dans le Lot ou la Creuse, les chiffres plafonnent autour de 1 à 2 pour 100 000 habitant·es, parfois même sans signalement enregistré sur l’année.

Il faut y voir non pas un indicateur isolé, mais un signal parmi d’autres dans un climat général encore marqué par les violences à l’égard des personnes LGBT+. Selon les associations de terrain, la parole se libère, mais reste entravée par la crainte de représailles ou le scepticisme quant à la suite judiciaire donnée.