Ce mardi 10 septembre 2024, les téléspectateurs de la matinale de TF1 ont assisté à un échange lunaire. Autour de la table du petit déjeuner de Bruce Toussaint, Louis Aliot était l’invité de la séquence d’Adrien Gindres « En toute franchise ». Capture d’écran © La Matinale / TF1.
Questionné durant près de 10 minutes par le journaliste, Louis Aliot commente l’actualité, des incidents à Grenoble au nouveau gouvernement. De surenchère sémantique en alignement de mots chargés de sens, le maire de Perpignan se fond en Madame Irma, « petit à petit, dans un certain nombre de quartiers, on finira par avoir la barbarie ».
Louis Aliot met en cause Éric Piolle, maire écologiste de Grenoble. Il serait selon lui responsable de l’insécurité dans sa ville. Le journaliste le relance, « quand il y a de l’insécurité dans une ville, c’est la responsabilité du maire ? L’insécurité chez vous, c’est de votre faute ? » Louis Aliot d’esquiver, « si l’État ne met pas les moyens pour rétablir la sécurité, les citoyens vont voir le maire. (…) C’est à l’État qu’incombe le maintien de la sécurité. Mais on est obligés de palier la carence de tous les gouvernements depuis 20 ans. »
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Monsieur Aliot, « on vous pose simplement une question et vous partez en sucette »
Huit minutes après le début de l’interview, Louis Aliot est questionné sur l’enquête parue la veille dans le journal Libération. Les journalistes mettaient en cause Jordan Bardella dans l’affaire des emplois présumés fictifs d’attachés parlementaires européens. À la simple évocation de cette enquête, Louis Aliot s’emballe. « Le journal Libération ? Ah non je croyais que c’était le journal La Police ! ». Le journaliste face à lui le relance, « pourquoi la police ? » « Parce que ces gens là font systématiquement des enquêtes à charge et à la fin il ne se passe rien. Moi je prétends que cette affaire est montée de toutes pièces. On devrait surtout s’interroger sur leur soutien inconditionnel au Hamas. » Propos démentis par le journaliste, Louis Aliot menace alors, « faites attention avec ça. La dernière fois, vous m’avez déjà fait le coup. Moi je vous dis que l’extrême gauche est très engagée dans le soutien du Hamas. »
Mais le journaliste ne lâche rien quant à l’implication de Jordan Bardella. « Vous ne nous avez pas répondu si Jordan Bardella pouvait ou non prouver l’authenticité de ces documents. » Louis Aliot, comme souvent, refuse de répondre sur le fond et répète, « c’est un journal de police politique. » Le journaliste face à lui rétorque, « c’est un journal avec des journalistes, et ces propos vous appartiennent Monsieur Aliot ». Ce dernier bégaye et digresse, « à l’Humanité, il a aussi des journalistes. Et ça ne les a pas empêchés d’être au service de l’Allemagne nazie au moment de la collaboration. »
Désormais, c’est Bruce Toussaint qui intervient et encourage Louis Aliot « à se détendre un peu. C’est une investigation. On vous pose simplement une question et vous partez en sucette. »
Le journal L’Humanité a immédiatement réagit sur X. « Louis Aliot, vice-président du RN, accuse l’Humanité d’avoir collaboré avec l’Allemagne nazie. Entre 1941 et 1945, 15 salariés du journal ont été tués par les nazis. Nous leur rendons aujourd’hui hommage pour que leur mémoire ne soit plus jamais salie de la sorte. »