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Cause animale – Les députés des Pyrénées-Orientales face à un nouvel enjeu politique ?

Article mis à jour le 28 août 2022 à 18:21

Dernière mise à jour le 27 mai 2019#ElectionsEuropéénnes – Le Parti animaliste créé la surprise parmi « les petites listes ».
Dans les Pyrénées-Orientales, ceux qui mettent le bien-être animal au coeur de leur programme ont recueilli 4.413 votes (2,49% des voix). À Perpignan, 664 bulletins de vote aux couleurs du parti animaliste ont été comptabilisés.
En janvier dernier, nous avions sollicité les 4 députés du département à propos de leur note délivrée par le site Politique & Animaux. Relire notre enquête ci-dessous réalisée en janvier 2019
.Au niveau national, 490.507 personnes ont voté pour les animaux, soit 2,17% des suffrages.


Article initial publié le 4 janvier 2019. Bonne résolution pour 2019 ou véritable changement, 500 personnalités appellent à un « lundi vert« . « Chaque lundi, je remplace la viande et le poisson ». Objectif pour les 500 signataires, artistes, scientifiques, sportifs ou acteurs institutionnels qui s’engagent dans cette tribune ? Agir « Pour la planète, Pour votre santé, Pour les animaux ». Un début de réponse aux 3 millions d’animaux abattus chaque jour, soit 2400 chaque minute.

Mais dans notre département qu’en est-il de nos députés ? Alors que les vidéos d’images choc tournées dans les abattoirs de Narbonne, Boischeau, ou Equevillon dans le Jura marquent chaque jour davantage l’opinion publique, les forces politiques en présence se structurent. D’un coté, le lobby des chasseurs, des éleveurs, du circuit de transformation… De l’autre, celui plus récent des défenseurs de la cause animale. Dans notre département, ironie du sort, autant de candidats chasseurs (199), que d’adhérents de l’association de défense animale L214. Entre pressions et prises de conscience sociétale, les politiques choisissent leur camp en fonction de leur conviction, mais aussi et surtout en fonction de l’opinion de leur électorat.

♦ Barème de la notation selon le site Politique-Animaux.fr

La plateforme de notation mise en place par l’association L214 – Politique et Animaux note les élus en fonction de leurs prises de position de l’Assemblée nationale aux médias. Plusieurs thèmes sont analysés tels les zoos, cirques, élevage, chasse, corrida ou droit animal, expérimentation… Les élus sont notés de 0 à 20 selon un système fort complexe, de type algorithme, alliant par exemple le poids de la prise de position ou du vote, la date de ce dernier, etc. Une pondération est, par ailleurs, effectuée en fonction du positionnement global du groupe politique d’appartenance.

Parmi les 577 élus notés, seuls 56 sont dans la catégorie « agit pour les animaux ». Ils sont 97 à « pencher pour les animaux » dont Laurence Gayte. Mais le plus gros des troupes (424) est répertorié « agissant » contre les animaux (196) dont Romain Grau et Louis Aliot, ou « penchant » (228) contre les animaux, dont Sébastien Cazenove.

Louis Aliot et Romain Grau lanternes rouges du département

Malgré nos sollicitations Romain Grau, Louis Aliot, Sebastien Cazenove et Laurence Gayte n’ont pas souhaité réagir sur ce sujet.

Romain Grau, député La République En Marche, de la 1ère circonscription des Pyrénées-Orientales affiche la moyenne de 2,1/20 mention : « agit contre les animaux ». Parmi ses « malus », le site de l’association L214 prend en compte sa présence au sein du groupe d’étude de l’Assemblée nationale, « Chasse et Territoire ». Son appui, en mars 2018, aux chasseurs du département auprès du Préfet dans le dossier de la chasse au pigeon ramier contribue à sa mauvaise moyenne.

Le député Rassemblement National, de la 2ème circonscription, Louis Aliot obtient la note de 3,8/20, mention « agit contre les animaux ». Parmi ses absences ou prises de position pénalisantes : la non-participation, en septembre dernier, avec 421 autres députés, aux amendements « défendant la cause animale », ainsi que sa question écrite au ministre de l’Intérieur demandant « si des « végans » prêts à passer à l’acte sont surveillés par les services de renseignements ». Il compare « les « végans » et l’idéologie antispéciste » et « le monde de l’antispécisme* » à « une idéologie nihiliste, contenant en elle des ferments totalitaires et liberticides importants ». À l’inverse, le site Politique Animaux a bien pris en compte le vote du député en faveur de la proposition de loi « visant à renforcer la lutte contre l’abandon d’animaux et inciter à l’adoption ».

♦ Sébastien Cazenove feu orange dans la protection animale

Comme son collègue Romain Grau, la note de Sébastien Cazenove pâtit de la participation de ce dernier au groupe d’études « Chasse et Territoire » de l’Assemblée nationale. Malgré son vote en avril dernier à l’insertion de la sensibilisation au bien-être animal dans les formations agricoles, Sébastien Cazenove est pénalisé par les prises de position de son groupe parlementaire, mais aussi par l’absence de vote à diverses lois ou amendements en faveur de la cause animale proposés devant la représentation nationale.

♦ Laurence Gayte seul feu vert des députés des Pyrénées-Orientales

Députée La République En Marche de la 3ème circonscription, Laurence Gayte obtient la meilleure note des 4 députés avec 11,1/20 et la mention « Penche pour les animaux ».

Laurence Gayte est la mieux notée par le site Politique et Animaux. Sa dernière question parlementaire du 18 septembre 2018 a remonté sa note de 7,9 à 11,1/20. Cette seule intervention la fait passer de « penche contre les animaux » à « penche pour les animaux ». En effet, la députée de la 3ème circonscription attirait l’attention du ministre de la transition écologique « sur l’autorisation du piégeage des alouettes des champs, des grives, des merles noirs, ainsi que des vanneaux huppés ». Elle faisait le constat que près de 30% de la population des alouettes des champs avait disparu. Laurence Gayte demandait, dans le cadre du plan biodiversité, que le principe du piégeage soit reconsidéré.

Le 7 septembre 2018, son vote avec 52 de ses collègues de l’amendement a été vu comme une position en faveur des animaux. Cet amendement vise à ajouter un point quant « au développement des alternatives au broyage des poussins » au rapport réclamé par le Parlement. Ce rapport a pour objectif d’éclairer sur « la capacité de la spectrométrie, technologie de sexage in ovo, à proposer une alternative éthique, efficace et économiquement viable au broyage à vif des poussins, canetons et oisons pratiqué dans les couvoirs industriels ».

♦ Politisation du débat, Lobbying et Groupes d’étude à l’Assemblée nationale

En septembre dernier 85 députés, de tout bord politique, publiaient dans le Journal du Dimanche une tribune dans laquelle ils appelaient à une politisation du débat autour de la cause animale, afin de sortir du champ de l’émotion suscitée par les images insoutenables filmées dans les abattoirs. « Il est nécessaire d’associer des considérations éthiques, morales, philosophiques à des données scientifiques, objectives et chiffrées ».

Le groupe d’étude « Chasse et Territoire » est composé de 117 députés, dont Romain Grau et Sébastien Cazenove. Ce groupe a un agenda bien détaillé et indiqué sur le site de l’Assemblée nationale. Durant la précédente mandature, un groupe d’études portant sur le même sujet était déjà en place. Le lobby des chasseurs, accusé par certains d’avoir contribué à la démission du très populaire ministre de l’Écologie Nicolas G-Hulot, est particulièrement présent sur notre territoire. Dans les Pyrénées-Orientales, 139 permis de chasse ont été renouvelés en 2018, avec une moyenne d’âge de 38 ans.

Le groupe « Condition animale«  ne compte que 43 députés, aucun de notre département et son agenda n’est pas publié. Un sondage IFOP** réalisé en 2017 par le Collectif Animal Politique créé par 26 organisations qui s’assument en tant que lobbyistes de la cause animale, montre que 80% des personnes interrogées considèrent que la « protection des animaux est une cause très importante ou assez importante ». La même étude réalisée par 30 millions d’amis lors de l’élection présidentielle de 2012 avait montré un chiffre sensiblement équivalent (83%). Une hausse de 6 points est à noter du côté des personnes qui déclarent la protection de la cause animale « très importante » (32% en 2012, contre 38% en 2017).

* L’antispécisme est un courant de pensée philosophique et moral, formalisé dans les années 1970, qui considère que l’espèce à laquelle appartient un animal n’est pas un critère pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter et de la considération morale qu’on doit lui accorder. Source encyclopédie participative.

** Sondage réalisé par l’IFOP pour « Le Collectif AnimalPolitique », selon la méthode des quotas. Étude menée entre le 10 et 13 mars 2017 sous forme de questionnaire en ligne auto-administrés auprès de 949 personnes (extrait d’un échantillon représentatif) inscrites sur les lites électorales.

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