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Cette entreprise catalane donne une seconde vie aux voiles de bateau

Bhallot - Vaguabon - Cette entreprise catalane donne une seconde vie aux voiles de bateau

Article mis à jour le 5 janvier 2024 à 18:19

Adepte de l’up-cycling, Jean-Baptiste Astau transforme les voiles de bateau usagées… en sac à dos ! Depuis son atelier situé à Alenya, l’ingénieur confectionne ses sacs à la main, à partir de polyester, un matériau presque impossible à recycler. De la banane au sac à dos, la ligne Vaguabond se veut écoresponsable.

Chaque année, plus de 60 millions de tonnes de polyester sont mises sur le marché. Ce textile, très polluant, contient des microplastiques. Seul 1 % du polyester est recyclé, l’immense majorité des produits qui en contiennent finit enfouie ou brulée. Lancée en juin 2023, la marque Vaguabond a tout pour plaire. Son créateur, Jean-Baptiste Astau, conçoit des sacs réalisés à partir de voile de bateau et de kite surf. Une première en Occitanie. Le matériel nautique, récupéré le long du littoral catalan, passe ensuite entre les mains de deux couturières de l’atelier Bhallot. Désormais, il n’est plus question de jeter mais de revaloriser la matière, en lui donnant une seconde vie.

« Il y a un côté affectif dans le don des voiles »

« Les voiles, nous les récupérons auprès de voileries, mais on a aussi pas mal de personnes qui viennent nous voir parce qu’ils ont entendu parler de nous », confie Jean-Baptiste Astau. « Il y a un côté affectif dans le don des voiles. C’est une partie symbolique de leur bateau que les gens sont contents de ne pas jeter. » 

L’entrepreneur avait déjà une marque de sacs éthiques créés à partir de fibres naturelles, comme le lin et le jute. « Comme nous sommes situés en bord de mer, nous avons cherché à nous ancrer localement. Nous avons utilisé le savoir-faire qu’on avait sur cet atelier, pour valoriser des matières locales. » À deux pas de l’atelier, plusieurs voileries font de l’oeil à l’ingénieur. « On s’est dit pourquoi ne pas essayer de faire quelque chose qui soit revalorisé directement sur place. » 

Fort de son expérience, Jean-Baptiste Astau avait déjà un pied dans le textile. Avant de monter son atelier près de Perpignan, l’ingénieur avait passé deux ans au Bangladesh. « J’ai travaillé pour une association qui essaie de revaloriser la chute de jute. » D’un point de vue écoresponsable, le scientifique a plus d’appétence pour l’up-cycling, « on ne détruit pas de la matière pour en recréer. » 

Un sac en toile 100% nautique

L’entreprise récupère tout type de voiles déperlantes, résistantes à l’abrasion et légères. Lors de la fabrication du sac, un maximum de matière est up-cyclée ou en bon français réutilisée. Mais ce n’est pas le cas des sangles et des boucleries. La toile du sac est confectionnée à partir de dacron, un tissu en polyester enduit. La matière a la propriété de sécher rapidement, elle est enduite pour résister à l’eau. La voile de kitesurf sert pour la doublure. Quant au bas du sac, il est élaboré, à partir de tissus de mobiliers nautiques. Les cordes du kite, reliant la barre au cerf-volant, deviennent les cordons du sac. Tous ces matériaux sont majoritairement issus des Pyrénées-Orientales.

La conception d’un sac nécessite plusieurs étapes de fabrication. « Nous récupérons les voiles, ensuite, nous séparons tous ce qui est bouclerie et cordage, ce qui prend beaucoup de temps. On découpe les voiles pour pouvoir les laver ou les blanchir, ensuite on les repasse. » Une fois le produit terminé, Jean-Baptiste Astau écume les points de vente sur la côte catalane. Une démarche que l’entrepreneur trouve plus cohérente. « Je souhaite revendre les produits là où on a prélevé la matière. » 

À l’avenir, l’ingénieur envisage de passer par des boutiques de revendeurs issus du département. « J’aimerais faire des partenariats avec des voileries et des offices de tourisme », ambitionne le créateur de Bhallot. C’est un financement participatif qui a permis à la production de décoller. Depuis le lancement de la marque en juin dernier, Jean-Baptiste Astau et son équipe ont déjà vendu près de 200 sacs.

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Célia Lespinasse