Article mis à jour le 9 août 2024 à 11:45
Nous l’avions rencontré, en mai 2019 lors de l’annonce de son départ, nous le retrouvons pour évoquer le bilan de son mandat. Celui qui fut le plus jeune des présidents d’universités françaises quitte l’UPVD pour intégrer le corps des inspecteurs généraux.
Contact pris avec Josiane Chevalier, première préfète des Pyrénées-Orientales de 2014 à 2016 et désormais préfète de Corse. Elle a bien voulu revenir avec nous sur son travail avec Fabrice Lorente.
« Ouverture et Qualité »
Ces deux mots sont pour Fabrice Lorente « la colonne vertébrale » qui a guidé son travail durant les 2.619 jours à la tête de l’Université de Perpignan.
Ouverture tout d’abord. Avec la volonté d’ouvrir l’université sur son monde environnant, son éco-système, les acteurs autant institutionnels que économiques du territoire. Parallèlement à l’ouverture, c’est la qualité qui a mû les équipes dirigeantes de l’université. Fabrice Lorente et ses collaborateurs ont voulu l’appliquer à tous les domaines. « Une volonté de rendre un service public de qualité, améliorer la qualité des formations, la qualité de la recherche, améliorer la qualité de l’accueil, du suivi, du rendu et de notre performance ».
Car, insiste Fabrice Lorente, « nous avons travaillé sur notre performance et notamment en matière d’insertion professionnelle ». Il rappelle que, désormais, les diplômés de l’UPVD sont à 90% en emploi dans un délai de 30 mois après leur sortie de l’université. Un taux qui s’est amélioré, selon le dossier de presse, de 10% après une licence et de 5% après un master.
Une situation financière saine
Comme une revanche sur le destin, Fabrice Lorente a rappelé un article du journal Le Point de 2012, qui prédisait que Perpignan ne survivrait pas à la loi sur l’autonomie des universités de 2012. Il a tenu à revenir sur les comptes de l’établissement.
« Sur la période 2012-2018, l’établissement enregistre une hausse des recettes de plus de 11,3M€ (+17.9 %). Outre une augmentation de la subvention de l’état pour charge de service public de 2,3M€, ces nouvelles ressources propres sont le fruit de la politique d’ouverture qui a offert la possibilité à l’établissement de capter de nouvelles sources de financement (mécénat via la fondation, financements sur projet)… Ces recettes ont permis, entre autres, d’améliorer les conditions salariales des agents de l’établissement et de rouvrir des postes »
« Un homme de talent » selon Josiane Chevalier
En pleine préparation de la visite officielle de la ministre de la Santé sur l’Île de Beauté, Josiane Chevalier a pris quelques minutes pour réagir au départ de Fabrice Lorente. « Un départ surprise » selon la préfète de Corse.
« Sa jeunesse, son talent, également son énergie m’ont frappée. Homme charismatique qui a fait rayonner l’université et mettre toutes ses ressources au service du développement du territoire. Il a su aussi créer une équipe solide, toujours dans un esprit positif et capable en tant que sportif accompli de franchir des montagnes. Je mentionnerai son attention pour l’entreprise autour de sa fondation.
Dans ce domaine, mon rôle a été parfois de le mettre en contact avec des entrepreneurs rencontrés au gré de mes déplacements sur le terrain. Je retiens aussi son action à l’international. Il a donné corps au triptyque formation, recherche et entreprise. Je n’ai pas un souvenir, mais de multiples souvenirs et je le remercie lors de mon passage d’avoir toujours répondu positivement à mes multiples sollicitations ».
Les réalisations visibles et les autres
Alors certes quelques esprits chagrins regretteront des propos trop enthousiastes à l’égard du travail de Fabrice Lorente. Mais tous ceux qui ont connu l’université de Perpignan avant son arrivée reconnaissent le travail accompli.
Le retour de l’université en centre-ville, l’école d’ingénieurs, la création de la Fondation UPVD ou l’incubateur d’entreprises font partie de ce que le service communication de l’université a qualifié de « Grands Projets ».
Lors de la conférence de presse, Fabrice Lorente est revenu sur « l’investissement sans précédent » réalisé au sein des différents campus de l’université (Font-Romeu, Narbonne, Mendes…). Durant son mandat, ce sont plus de 50 M€ qui auront, entre autres, permis de mettre fin aux préfabriqués. Des préfabriqués à l’origine mis en place de façon provisoire et qui ont contribué durant des décennies à ternir l’image de l’université.
Fabrice Lorente ne restera pas Président de la Fondation UPVD
Il l’avait un temps envisagé, revoir notre article précédent. Mais pour des raisons de cohérence et de déontologie, il a choisi de renoncer et de laisser la place à une nouvelle équipe. Le conseil d’administration va se réunir pour élire parmi ses membres le président de l’université dès le 28 juin. Un président qui terminera le mandat jusqu’aux prochaines élections en 2020.
Dans le courant du mois de juillet, l’administrateur provisoire et vice-président actuel de l’UPVD, Nicolas Dorandeu, sera chargé d’organiser l’élection du nouveau président de la fondation de l’université. Pour rappel, la fondation a été créée en 2009, elle compte aujourd’hui 32 mécènes qui abondent à son capital à hauteur de 1,5M€.
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