Article mis à jour le 28 août 2022 à 18:19
Depuis la défaite à l’élection présidentielle de Marine Le Pen, le Front National semble ne pas parvenir à remobiliser ses troupes. Pire, il se divise sur son idéologie, et les valeurs à défendre en priorité. L’un des premiers à critiquer ouvertement la ligne politique menée jusque là par le Front National sous l’impulsion de Florian Philippot est Robert Ménard. Nous avons interrogé Louis Aliot, Vice Président National du FN et élu député de le 2ème circonscription des Pyrénées Orientales en juin dernier sur son sentiment suite à cette lettre ouverte.
« Je trouve que Menard est très bon pour Béziers mais peu politique pour le reste, surtout au niveau national et qu’il pourrait agir avec plus de discernement et surtout plus de camaraderie ». Rappelant au premier magistrat de la ville de Béziers le soutien du parti qui a « contribué à faire élire sa femme » (aux législatives 2017). Exigeant « un peu plus de respect et des propos plus constructifs et plus utiles ».
♦ Louis Aliot répond à « son ami » Robert Ménard
Louis Aliot lance comme un avertissement à l’égard de celui qu’il définit comme « un ami », prévenant : « je ne m’interdis pas de dire ce que je pense, y compris désormais dans sa gestion politique de certains dossiers locaux et même sur certains propos qu’il tient et avec lesquels je suis en total désaccord ». Remettant en question les compétences de Robert Ménard sur la gestion de l’Union Européenne quand ce dernier évoque la sortie de l’Euro qui serait non « seulement anxiogène mais mortifère pour notre économie ». Revenant également sur « l’engagement tardif » de Robert Ménard autour « de la défense de l’identité et notre civilisation », dont il se félicite néanmoins. Louis Aliot enjoint enfin Robert Ménard à « un peu de modestie ».
♦ Louis Aliot dans l’optique de la campagne municipale de 2020
Parallèlement, Louis Aliot n’hésite pas à citer l’exemple de Robert Ménard et sa gestion municipale. C« est un bon exemple de ce qu’on peut faire, de ce qu’on peut réussir même si les problèmes ne sont pas les mêmes ».
♦ Une campagne Présidentielle en forme de « cauchemar pour notre courant de pensée ».
Le maire de Béziers élu en 2014 avec le soutien du Front National revient sur la campagne présidentielle et le débat d’entre deux tours « dont nous sommes sortis comme honteux ». Un débat « calamiteux, tant sur la forme que sur le fond, qui hante encore nos discussions ». Il évoque l’idée de sortir de l’Euro. L’ancien fondateur de Reporter Sans Frontière préconise l’abandon de « la défroque gauchisante qui voit Marine Le Pen plaider à la manière d’un cégétiste sur les questions sociales » et propose la réécriture complète du programme du FN et non simplement appliquer « quelques changements cosmétiques », comme celui autour du débat sur le nom du FN.
♦ Robert Ménard remet en cause l’autorité de la dirigigeante du Front National
Marine Le Pen « est-elle aujourd’hui en position de le porter au pouvoir ? ». Il critique l’attitude de celle ci et des « pas de danse esquissés le soir de la défaite alors que des millions de Français portaient le deuil d’un score humiliant ». Une image qui « resteront pour longtemps dans ma mémoire ».
Il n’hésite pas à fustiger l’attitude de Marion Maréchal Le Pen, de laquelle il est pourtant très proche idéologiquement, et son départ provisoire de son rôle politique au lendemain de l’élection. « Elle s’est mise d’elle-même hors course, nous lâchant au pire des moments… ».
♦ Des militants critiquent vis à vis des invectives publiques sur les réseaux sociaux
♦ Haro sur Philippot et Emmanuel Macron cité en exemple
Florian Philippot « manifestement plus soucieux de son avenir que de celui de son parti » et qui incarne « la vieille chimère d’une alliance possible avec les souverainistes de gauche ».
Robert Ménard veut prendre exemple sur Macron « Si nous jetions par dessus bord nos dirigeants, nos idéologues, nos stratèges en chambre ? En s’appuyant sur une jeune génération de militants aguerris ».
♦ Une lettre ouverte comme un appel du pied aux Républicains
En novembre prochain aura lieu l’élection pour désigner un nouveau président à la tête du parti Les Républicains. Un parti qui se fracture entre une ligne plus à droite incarnée par Laurent Wauquiez et une ligne plus centriste portée par ceux qui ont créé le groupe « Les Constructifs » à l’assemblée Nationale.
Le Maire de Béziers fait des appels du pied à la droite dite classique. Il dit « se sentir plus proche d’un Thierry Mariani, d’un Eric Ciotti… ». Respectivement Député de la 11ème circonscription Les Républicains jusqu’en 2017 et Député, également Les Républicains, réélu dans les Alpes Maritimes. Il va même jusqu’à dire qui « il ne fallait pas présenter de candidats contre eux » lors des dernières élections législatives. Ces figures de la droite dite « classique » sont des proches de l’ancien président Nicolas Sarkozy. Ils ont ardemment soutenu la campagne de François Fillon après sa victoire aux primaires de la droite et malgré le #PenelopeGate. Ils ont en commun avec Robert Ménard, et la ligne traditionaliste du Front National, d’avoir soutenu le mouvement qui a conduit des milliers de personnes à défiler contre la loi sur le Mariage pour tous.
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