Article mis à jour le 28 décembre 2022 à 19:55
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé début février le déploiement de mesures visant « à accélérer la décarbonation de l’industrie française ». Dans ce communiqué de presse, le changement de vitesse dans la lutte contre le changement climatique est affiché comme « un enjeu majeur » ; « une priorité » de la Présidence française de l’Union Européenne. France 2030 décline le plan d’action du gouvernement visant le respect des engagements climatiques de la France. Dans un même temps, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a annoncé 5 milliards d’euros pour l’accompagnement et la transition des industries française en matière de décarbonation.
♦ La décarbonation de l’industrie française : entre compétitivité et innovation
France 2030 se présente comme « le plan d’investissement pour la France de demain ». Le gouvernement souhaite allier la préservation de l’emploi et la décarbonation du tissu industriel français. « 50% de l’enveloppe seront destinées à la décarbonation de l’économie et 50% seront fléchés pour soutenir les acteurs émergents porteurs d’innovation ». Bruno Le Maire souhaite faire de « la responsabilité climatique de la France » un atout de compétitivité. Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé 5,6 milliards d’euros dédiés à la décarbonation des industries ; et ce afin de respecter les engagements pour le climat pris durant le mandat d’Emmanuel Macron.
– 610 millions d’euros seront consacrés pour l’innovation et le déploiement de technologies pour une industrie bas carbone.
– 4 milliards d’euros consacrés aux technologies innovantes comme l’hydrogène ou la capture de carbone, pour décarboner les secteurs les plus émetteurs.
Ces « moyens inédits en Europe viendront accompagner l’effort de décarbonation des secteurs essentiels à notre autonomie stratégique comme : la chimie, la sidérurgie, l’aluminium, ou les matériaux de construction. L’accompagnement se poursuit à travers la construction de partenariats sur les principaux bassins industriels qui regroupent plusieurs grands sites émetteurs » affirme l’exécutif.
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♦ Prêcher par l’exemple avec ArcelorMittal
Il s’agit pour Matignon de s’appuyer sur la mobilisation des acteurs industriels afin de « créer un levier de compétitivité ». Bruno Le Maire a relevé l’exemple du Groupe ArcelorMittal qui annonce investir 1.7Md€ dans le cadre d’un partenariat avec les autorités françaises. « Pour préserver l’emploi et nos capacités industrielles » indique le gouvernement. La démarche du groupe industriel se concrétise par « une transformation de ses deux principaux sites industriels français, Fos et Dunkerque ».
Jean Castex de déclarer : « La préservation de notre ambition climatique et la réindustrialisation de la France sont deux ambitions majeures que porte ce Gouvernement et que France 2030 rend possible. Avec des soutiens publics massifs et un effet de levier sur les acteurs privés, nous accélérons aujourd’hui la décarbonation de notre industrie, en particulier de la filière sidérurgique, et nous offrons un avenir aux sites industriels français. » Pour l’exécutif, France 2030 a pour vocation de répondre aux grands défis de demain via la transition écologique.
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♦ Les objectifs d’une énergie décarbonée
L’objectif pour le gouvernement : réduire nos émissions industrielles de 26Mt/an d’ici 2030 en France. Dans le cadre des réformes européennes avec la transition écologique en ligne de mire, l’accès à l’énergie décarbonée et la fixation d’un prix de plancher du carbone seront des facteurs essentiels. Parmi les filières les plus impactées, la chimie, le ciment ou les mines et la métallurgie « identifient déjà » une trajectoire de réduction de leurs émissions. La filière Chimie vise 26% de réduction de ses émissions ; quant à celle des mines et métallurgie, elle affiche une volonté de réduire ses émissions de 31%.
Dans le cadre de France 2030, 4 appels à projets ont été lancés. Concernant la filière industrielle sidérurgique, l’objectif est la transformation vers une industrie moderne et innovante. Approvisionnant plusieurs secteurs tels que l’automobile, l’aéronautique, la construction ou encore les industries mécaniques, l’industrie sidérurgique se projette dans un avenir décarboné via un investissement massif et un bond technologique ; bond également nécessaire à toute l’industrie française. Le Président de la République de rappeler les objectifs en termes de digitalisation, de robotisation et d’emplois du plan France 2030.
Selon Emmanuel Macron qui débute sa présidence européenne, « cette stratégie de décarbonation comprend des investissements massifs de plusieurs centaines de millions d’euros par site industriel. C’est évidemment la préservation de plusieurs milliers d’emplois industriels sur chacun des sites, mais, c’est aussi la clé pour qu’ils ne partent pas se délocaliser à l’autre bout du monde ».
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♦ France 2030 en quelques chiffres
– 34 Md€ de nouveaux crédits ;
– 5,6 Md€ pour décarboner notre industrie et respecter nos engagements pour le climat ;
– 2,3 Md€ pour devenir le leader de l’hydrogène décarboné et développer des technologies d’énergies renouvelables à la pointe ;
– 1 Md€ pour faire émerger en France des réacteurs nucléaires de petite taille ;
– 3,8 Md€ pour les transports du futur : véhicules électriques et avion bas-carbone ;
– 610 M€ seront consacrés à l’émergence et l’industrialisation de solutions de décarbonation de l’industrie.
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