Article mis à jour le 6 février 2024 à 09:37
Mercredi 31 janvier 2024, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure a publié une étude qui retrace l’évolution territoriale de la délinquance. Les Pyrénées-Orientales se situent en tête du classement des départements où l’on comptabilise le plus d’escroqueries en 2023.
Ce sont les chiffres les plus hauts de l’hexagone. Classés deuxième sur 96 départements de France métropolitaine, les Pyrénées-Orientales affichent un nombre record d’escroqueries. Les taux fluctuent de 7,7 à 12,8 escroqueries enregistrées pour 1 000 habitants. À titre de comparaison, seules Paris et les Hauts-de-Seine comptabilisent un taux aussi élevé.
Les arnaques toujours plus nombreuses dans les Pyrénées-Orientales
Porte-à-porte, mails frauduleux, démarchage téléphonique… les arnaques ne manquent pas et les personnes âgées sont souvent la cible des escrocs. En ce début d’année 2024, la nouvelle fraude en vogue est la distribution de fausses amendes pour excès de vitesse. Sur les documents, en apparence presque conformes, un QR code invite la victime à payer son amende. Il est recommandé de ne surtout pas suivre les instructions relatives aux moyens de paiement.
Le démarchage à domicile reste un fléau au sein du département. Les personnes malhonnêtes n’hésitent pas à s’attribuer des qualités professionnelles qui ne sont pas les leurs, prétextant être envoyés pour résoudre un problème d’électricité, de gaz, de compteurs ou encore d’opérateur téléphonique. L’arnaque au matelas a fait de nombreuses victimes dans les Pyrénées-Orientales, souvent des seniors. Les « faux vendeurs » ont un mode opératoire bien rodé et proposent de remplacer la literie de la personne vulnérable, soi-disant abîmée.
Un lien de confiance établi entre la victime et le malfaiteur
Les escrocs sévissent aussi à l’autre bout du fil, en vous proposant des offres alléchantes comme des placements aux rendements énormes. Depuis quelques années les fraudeurs utilisent aussi la méthode du « phishing ». Le plus souvent, il s’agit de mails incitant les victimes à investir dans le capital de sociétés dont l’identité a été usurpée. Pour arriver à leurs fins, les personnes malveillantes se font passer pour un tiers de confiance, un organisme bancaire par exemple, pour obtenir les données confidentielles de leurs victimes.
Selon le cabinet d’avocat Ziegler, la confiance établie entre le cyber-escroc et sa victime est essentielle : « Cette dernière s’instaure notamment à travers des coups de téléphone répétés, souvent tous les jours, à travers lesquels la victime a l’impression de s’adresser à un interlocuteur réel, mais surtout honnête. Ce lien permet une mise en confiance de la part de la victime, plus à même ensuite de partager des informations la concernant. » Une fois que les malfaiteurs ont en leur possession un numéro de compte, des codes de carte bleue ou une adresse, ils peuvent détourner illégalement les fonds de leurs victimes.
Les vols avec violence en baisse dans les Pyrénées-Orientales
Si les Pyrénées-Orientales ne semblent pas en reste au niveau des escroqueries, le département affiche également un beau palmarès en matière de délinquance. Pour les violences infligées de manière intentionnelle, les forces de l’ordre recensent en 2023, un taux de 3 à 4,1 faits de violence pour 1 000 habitants.
Pour les vols de véhicules, le taux oscille entre 2 et 3 pour 1 000 habitants. Ce qui propulse les Pyrénées-Orientales tout droit dans le Top 10 des départements où le nombre de larcins est le plus important. Malgré tout, d’après Thierry Bonnier, préfet des Pyrénées-Orientales, les vols avec violence diminuent de manière importante en 2023. Une baisse significative que le préfet estime à 15%. Les vols de véhicules s’essoufflent également et chutent de 9% par rapport à l’année précédente.
Les cambriolages toujours en hausse
Mais ce n’est pas tout, puisque le Pays Catalan figure dans le Top 5 des départements où le nombre de destructions et dégradations volontaires est le plus élevé. Les services de polices et de gendarmerie ont enregistré entre 8,8 et 11 détériorations pour 1 000 habitants. Les cambriolages augmentent aussi partout dans le département, une forte évolution estimée à 25%, rien que sur l’année 2023. « C’est beaucoup trop de cambriolages », assure Thierry Bonnier. « Dans un même temps, nous avons les moyens techniques d’élucider et de résoudre ces faits. »
Le 15 janvier dernier, les gendarmes de la brigade de Saint-Cyprien ont par exemple interpellé deux suspects dans une affaire de cambriolage. Au total, ce sont près de cinq cambriolages commis sur la commune de Latour-bas-Elne qui ont pu être résolus. Le travail d’investigation des forces de l’ordre a permis de retrouver de nombreux objets dérobés. Les deux cambrioleurs ont été incarcérés et présentés à un magistrat, à l’issue de leur garde à vue.
Le trafic de stupéfiants toujours prégnant dans les Pyrénées-Orientales
Enfin, même si la lutte contre le trafic de stupéfiants se poursuit avec le démantèlement de nombreux points de deal, les Pyrénées-Orientales arborent à nouveau des taux alarmants. Selon le ministère de l’intérieur, le nombre de mis en cause dans le cadre d’un trafic fluctue de 0,7 à 1,5 pour 1 000 habitants. Le département se situe juste derrière les Bouches-du-Rhône, Paris et la Seine-Saint-Denis qui enregistrent un taux 1,6 à 3 pour 1 000 habitants.
