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Du CNEC de Collioure aux Invictus Games – Quand commandos et sportifs relèvent le défi solidaire pour les soldats blessés

Opération Résilience Sportifs et militaires unis pour les blessés des armées Héloïse Proust Laurent Carrère Rusted Oaks Family

Article mis à jour le 14 novembre 2019 à 17:27

Ils ont choisi de donner de leur temps et de se surpasser dans le cadre de l’Opération Résilience. Du 4 au 7 novembre, soldats commandos, sportifs de haut niveau et blessés des armées n’ont fait qu’un. En équipe, ils ont relevé les défis du Centre National d’Entraînement Commando (CNEC) de Collioure. Objectif : recueillir des fonds afin d’amener une délégation de blessés des armées à Olympie. Un voyage qui fera suite aux Invictus Games organisés à La Hague en 2020.

♦ Les boxeurs Héloïse Proust et Laurent Carrère en stage commando

Héloïse Proust et Laurent Carrère, boxeuse et boxeur de haut niveau, ont passé trois jours au cœur du CNEC. Trois jours pour s’endurcir mentalement et tester ses limites sous le commandement des instructeurs du centre commando. Trois jours marqués par l’entraînement intensif, où le corps est éprouvé par le manque de sommeil. À l’issue de ce stage, les deux athlètes, bien qu’épuisés, ont participé au défi solidaire de l’Opération Résilience.

Pour Héloïse, participer à cette opération est synonyme « de rencontres humaines et de découverte d’un monde inconnu ». Une aventure qui va au-delà du défi, moteur de la vie d’un sportif.

Quant à Laurent, il s’agit d’un « honneur immense ». Le boxeur natif de Perpignan nous confiait, « cela représente pour moi une chance et une fierté de pouvoir rencontrer ceux qui, bien souvent dans l’ombre, ont payé très cher leur engagement sur des théâtres d’opération lointains. Et ce, pour que des gens comme moi puissent conserver leur liberté dans notre beau pays qu’est la France. J’admire ce sacrifice ultime que sont prêts à faire ces gens hors normes pour leur pays. »

♦ En équilibre sur la célèbre « Piste Verte » du CNEC

Jeudi 7 novembre, c’est sous une pluie battante que l’ensemble des participants ont débuté le défi solidaire. Des binômes ont affronté les instructeurs du CNEC. Des binômes composés d’un blessé des armées accompagné tantôt, d’un boxeur, d’un membre de l’USAP ou des Rusted Oaks. Cette association de motards anciens militaires œuvre pour les femmes et enfants de militaires blessés ou décédés.

Malgré la pluie et la fatigue, Laurent et Héloïse ont tenté ce que le capitaine instructeur nommait « La piste verte ». Contrairement à ce que la couleur pourrait laisser croire, point de balade bucolique dans cette épreuve. Ici, les stagiaires doivent affronter 18 obstacles chronométrés. 850 mètres où tyroliennes au-dessus du vide succèdent à l’escalade en rappel du fort Miradou. Pour obtenir la meilleure note, il faut  faire l’épreuve en moins de 10 minutes précise le capitaine instructeur. Ce qui au regard de la plupart des spectateurs, trempés jusqu’aux os, semble totalement impossible !

♦ Des équipes soudées face au défi solidaire du CNEC

Après ce moment de courage, le défi se poursuit à l’ombre du clocher de Collioure. Les instructeurs commandos du CNEC ont installé des obstacles en travers de la baie de Collioure. Là encore, la pluie est de la partie, ce qui rend l’épreuve encore plus délicate. Le plan incliné et les rondins n’en sont que plus glissants. Malgré la fraîcheur de l’eau, et les treillis trempés, les athlètes et les blessés se sont jetés à l’eau. Heureux de pouvoir partager ce moment d’effort ensemble.

Parmi les blessés des armées, le caporal-chef Cyrille dit Cooper, commando parachutiste depuis 2005. Après l’explosion d’un engin en opération extérieure, il subit en 2016 une double amputation des membres inférieurs. Particulièrement pugnace dans l’épreuve nautique, il nous confiait que le sport avait été l’un des éléments fondamentaux de sa reconstruction autant physique que mentale. Comme une envie de vivre à 100 à l’heure, il a concouru aux Invictus Games de 2018, dans pas moins de 6 disciplines. Volley, développé-couché, handi-rugby, natation, voile, tir et lancer de poids. Il espère d’ailleurs réitérer sa participation aux Invictus Games de 2020.

♦ La blessure, un risque inhérent au métier de militaire

Encore aujourd’hui, le niveau d’engagement des armées en opération est important. Depuis 25 ans, l’institution militaire dénombre plus de 11.000 blessés. Ainsi la blessure du militaire, qu’elle soit visible ou invisible ou celle des familles endeuillées, engendre une prise en charge immédiate et dans la durée par de nombreux acteurs tels que le commandement militaire, les partenaires médicaux et sociaux et les différentes associations d’entraide. La prise en charge, l’appui et l’accompagnement des blessés et leurs familles constituent une priorité du ministère des Armées.

L’accompagnement de l’institution débute sur le théâtre d’opération, à l’étranger ou sur le territoire national. Le Service de santé des armées gère la chaîne de soutien médical : des premiers gestes de survie du blessé au poste médical, en passant par les actes chirurgicaux, jusqu’à son évacuation et son hospitalisation. Au sein des hôpitaux militaires, les blessés physiques ou psychiques (syndrome de stress post-traumatique) bénéficient d’une prise en charge personnalisée par les équipes soignantes.

Dans le Plan d’accompagnement des familles et d’amélioration des conditions de vie des militaires 2018-2022, Florence Parly, ministre des Armées, s’est engagée à apporter un soutien financier (transport, alimentation et hébergement) à la famille d’un blessé hospitalisé, dès lors que sa blessure est survenue en service. En plus de cette aide pécuniaire versée, l’accès à l’information sur les démarches et les droits des blessés et de leurs familles a été simplifié.

♦ Une Opération Résilience soutenue par l’ANFEM* et les Bleuets de France

L’ANFEM est une association dédiée aux femmes et plus largement aux familles de la communauté de défense, civiles ou militaires interarmées. L’ANFEM est présente partout en France à travers ses 53 délégations et ses 950 animatrices bénévoles. Le projet de l’ANFEM s’appuie sur 3 principes fondateurs : l’entraide, la solidarité, la convivialité.

Ouverte à toutes les femmes, les veuves et les filles de militaires ainsi qu’au personnel féminin de la Défense (civil ou militaire) quelle que soit l’armée d’origine, quel que soit le grade, l’ANFEM œuvre en faveur des familles de militaires et de grandes causes nationales. Elle s’engage régulièrement en faveur des blessés des armées notamment grâce à sa « team des blessés ».

L’Œuvre nationale du Bleuet de France est une œuvre caritative intégrée depuis 1991 à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Elle apporte son aide aux ressortissants de l’Office. Le Bleuet de France soutient au plus près de leurs besoins les combattants d’hier et d’aujourd’hui, les victimes de guerre et les victimes d’actes de terrorisme.

*Association nationale des femmes de militaires

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Maïté Torres