Article mis à jour le 8 décembre 2016 à 22:02
L’ancien ministre de l’économie qui a défendu avec ferveur la French-Tech et une nouvelle vision de l’économie décloisonnée officialise, devant la presse en Seine-Saint-Denis, sa candidature aux élections présidentielles, s’affranchissant par la même occasion de la primaire de la gauche. Une déclaration qui vient confirmer la campagne qu’il a démarrée avec le lancement de son mouvement « En Marche« , en avril 2016 et qui s’est accélérée depuis sa démission du gouvernement de Manuel Valls. Localement, il est soutenu notamment par l’ancien maire de Perpignan Jean-Paul Alduy et le délégué départemental Sébastien Cazenove.
♦ Un candidat qui « ringardise la gauche ET la droite » ?
Alors que François Hollande réfléchi encore à sa candidature, les ambitions s’aiguisent dans son camp. Cinq candidats ont déjà déclaré leur intention de participer à la primaire, dite ouverte de la gauche : Benoit Hamont et Arnaud Montebourg tous deux ministres durant le mandat de François Hollande. Marie-Noelle Lienemann (sénatrice depuis 2011 et très proche de Jean-Luc Mélenchon qu’elle décide de ne pas suivre quand il fait scission avec le Parti Socialiste en 1991). François de Rugy est député depuis 2007 et ancien écologiste. Jean-Luc Benhamias est le cinquième candidat qualifié par certains de « l’écolo pro-hollande ».
D’autres ménagent encore le suspens comme Christiane Taubira, l’ancienne garde des sceaux qui a quitté le gouvernement suite à un désaccord sur la ligne politique. Dimanche dernier, elle n’a pas souhaité répondre à sa possible candidature tout en déclarant « je suis toujours dans les combats politiques sans être dans les querelles politiques ». La primaire se tiendra le 22 et 29 janvier 2017.
À gauche, il a aussi ceux qui ont décidé de ne pas participer à la primaire du PS, Jean-Luc Mélenchon est le premier à s’être lancé dans la course, fort de son score aux précédentes élections. Yannick Jadot est quant à lui le candidat issu des primaires des écologistes.
♦ Jean-Paul Alduy opposait « Pappy Juppé ou jeunot Macron »
Dans son dernier texte, l’ancien sénateur-maire de Perpignan tirait le « triste constat du délitement de la pensée politique dans une France vieillissante où la gérontocratie domine, poursuit son œuvre de décomposition sociale et culturelle, ouvrant la voie à tous les populismes, à tous les extrémismes. La fracture, le fossé, entre la jeunesse et le monde politique national et local s’élargit de mois en mois … ».
Il faisait état du meeting montpelliérain d’Emmanuel Macron et qu’il qualifié de « one man show » auquel il avait assisté et rappelait quelques points entendus de la bouche de Emmanuel Macron.
« On avait aimé sa conception de la laïcité, exigeante mais pas sectaire, ouverte à toutes les croyances dès lors que le vivre ensemble est respecté et consolidé ; « la France n’a pas de problème avec les religions ». On peut croire ou ne pas croire…
On avait aimé qu’il martèle « la France est une volonté ! », c’est à dire un héritage reconnu mais chaque jour enrichi.
On avait aimé l’Européen convaincu que la souveraineté et la parole de la France n’ont de force, face aux mégapuissances et aux mega multinationales, qu’adossées à la puissance économique, politique et culturelle de l’Europe unie ».
Jean-Paul Alduy pourrait s’avérer un appui de poids pour aider le délégué départemental Sebastien Cazeneuve à l’heure de solliciter les 500 parrainages nécessaires à toute candidature à l’élection présidentielle.
♦ Une candidature qui va rebattre les cartes de la primaire de droite
Le 20 novembre prochain se tiendra le premier tour de la primaire de droite qui, selon les sondages, verrait Alain Juppé arriver en tête devant Nicolas Sarkozy. Le Maire de Bordeaux soutenu par l’UDI de Jean-Christophe Lagarde pouvait jusque là espérer bénéficier du report d’une partie non négligeable de voix des déçus de François Hollande et motivés par le « tout sauf sarko ». La candidature d’Emmanuel Macron, qualifiée parfois de « novatrice », pourrait permettre à ceux qui voyaient en Alain Juppé un « pis-aller », une solution alternative pour contrer le discours de Marine Le Pen.
♦ 8 mesures chocs pour remettre la France En Marche
Le mouvement « En Marche » que le candidat a crée en avril dernier compte à ce jour près de 100.000 adhérents. À titre de comparaison, le parti Les Républicains comptait, selon Europe1, 238.000 adhérents en janvier dernier, les socialistes quant à eux n’étaient plus que 135.000 en avril (sources Le Parisien.
Un collectif politique crée suite au constat qu’Emmanuel Macron a fait lorsqu’il était ministre de l’économie : une France bloquée « par des normes et des contraintes empilées depuis des décennies qui découragent les énergies et pénalisent les plus faibles au lieu de les protéger » et qui fait de l’emploi « le sujet vital ». Il enjoint également à ce que « chacun prenne ses responsabilités ». Il veut « enclencher une dynamique de renouvellement du paysage politique dans un esprit d’ouverture et de dialogue »
8 mesures en forme de programme choc détaillé dans l’Obs, de la retraite à la carte, à l’autonomie des établissements du primaire ou l’abandon de la carte scolaire en passant par la nationalisation de l’UNEDIC ou le droit aux allocations chômage pour les indépendants. Peut-être en dira-t-il plus lors de sa déclaration d’aujourd’hui mais à ce jour peu de propositions concrètes ont été faites en matière fiscale, judiciaire ou pour rétablir l’autorité de l’état, thème central de cette campagne.
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