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À Perpignan, ce champignon conduit à l’abattage de platanes

À Perpignan, ce champignon conduit à l'abattage des platanes

Article mis à jour le 11 septembre 2024 à 10:01

Le chancre coloré provoque chaque année la mort de milliers de platanes. En août dernier, ce champignon s’est propagé à la ville de Perpignan, condamnant cinq arbres de l’avenue Victor Dalbiez à l’abattage. Alors que les palmiers sont déjà menacés par le charançon, les platanes pourraient-ils disparaître du paysage catalan ? Le point sur la situation. © Photo d’illustration de platanes à Perpignan quai Vauban.

Perpignan compte près de 2 600 platanes, jusque-là préservés du champignon. En août dernier, les arboristes de la ville ont constaté des traces suspectes sur une essence du secteur Dalbiez. D’après une biopsie réalisée à partir d’un morceau de branche, il s’agit bien du chancre coloré. Depuis 2006, cette maladie fait des ravages le long du canal du Midi, tuant des arbres centenaires à petit feu.

Un champignon qui se répand à vive allure

Pour l’heure, la situation semble sous contrôle à Perpignan. Selon David Tranchecoste, l’adjoint délégué aux espaces verts, « l’effet boule de neige » aurait été évité grâce à l’installation d’un cordon sanitaire autour de l’arbre malade. En effet, le champignon se répand à vive allure et les conséquences sont dramatiques. Pour un platane atteint, c’est l’abattage de quatre arbres voisins qui est requis.

Le champignon pénètre dans l’arbre par des blessures au niveau du tronc ou des racines et colonise très rapidement les tissus. La maladie se transmet par l’eau, le sable ou la terre. Mais aussi lors d’opérations d’élagage, fauchage, débroussaillage ou par des outils ou engins ayant été en contact avec un foyer infectieux. « Le chancre coloré étant hautement transmissible, nous protégeons la zone. Tous ceux qui vont sur le chantier doivent désinfecter leur matériel, jusqu’aux roues de leurs camions », prévient David Tranchecoste.

Les dérèglements du climat ont des conséquences visibles sur la faune et la flore

La sécheresse pourrait également favoriser l’apparition de ce champignon qui ne s’attaque qu’aux platanes. « Cette maladie est apparue pendant la Grande guerre via les camions et les chars des Américains. Il y a eu quelques endroits en France où le champignon s’est établi. Il a été identifié en 1978, lors de la canicule sur la Côte d’Azur, puis dans les années 2000, au Canal du Midi. Son apparition pourrait être liée à des périodes de grosse chaleur, puis d’humidité », constate l’élu aux espaces verts.

Les dérèglements météorologiques ont des conséquences visibles sur la faune et la flore. En octobre dernier, une dizaine de palmiers avaient été abattus dans le centre-ville de Perpignan. Les arbres étaient complètement creux, dévorés par un insecte ravageur, le charançon. Sous la menace que représente le nuisible, la mairie n’a eu d’autres choix que de débuter un assainissement sanitaire des arbres.

La propagation du charançon est le résultat des conséquences du réchauffement climatique. Tout comme l’apparition du clytre, un petit insecte qui se régale des feuilles des abricotiers ou des pistachiers.

La place de l’arbre à Perpignan

Dans le pire des scénarios, si le chancre coloré colonisait d’autres arbres, la plantation d’essences méditerranéennes serait privilégiée comme le micocoulier, le frêne, l’érable ou le peuplier… « À l’avenir, ce qui est important, c’est de planter trois essences différentes lorsqu’il y a des alignements d’arbres. Étant donné que ces arbres n’ont pas les mêmes maladies, le but est de limiter la casse », assure David Tranchecoste. Cet embellissement a déjà été expérimenté avenue du Commandant Soubielle, à Perpignan.

La place de l’arbre en ville est primordiale. Végétaliser les endroits bétonisés permet au sol d’absorber de l’eau. Si les platanes offrent une belle qualité d’ombrage, ce sont des arbres allergènes et sujets à de nombreuses maladies. D’autres essences, comme le micocoulier, ont besoin de peu d’eau et procure un très bel ombrage. Ce sont des arbres que l’on retrouve dans le département depuis très longtemps et qui servait à l’époque à fabriquer des outils en bois. Pour l’heure, les arbres abattus dans le secteur Dalbiez devraient bientôt être remplacés.

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Célia Lespinasse