Article mis à jour le 24 octobre 2025 à 20:24
C’est en tout cas le vœu (pieux) de l’Après*, Debout** et Génération.S réunis lors d’une conférence de presse ce 23 octobre à Perpignan. Si ces trois mouvements de gauche sont désunis à l’approche des prochaines élections municipales à Perpignan, ils espèrent pouvoir fédérer autour d’une idée simple.
En effet, il serait possible en utilisant les mêmes ressorts que la sécurité sociale, née il y a 80 ans, de permettre à chacun d’accéder à une alimentation de qualité et aux agriculteurs de vivre décemment de leur métier. Le tout en préservant l’environnement.
La sécurité sociale de la santé Kezako ?
S’il existe un site internet, un rapport parlementaire et même un projet de loi sur le sujet, cette idée peine à infuser dans le débat public depuis son lancement en 2019. Pour les partis de gauche réunis à Perpignan, il faut fédérer localement.
Autour de la table, Neÿs Ibanez-Asnar, membre de Debout 66 et du syndicat étudiant « union progressiste Perpignan ». « Nous commençons à développer une réflexion, des initiatives autour de cette précarité étudiante et des distributions alimentaires. » L’un des piliers de la sécurité alimentaire est de permettre à tous et toutes d’accéder à une alimentation de qualité.
« Ce n’est pas normal qu’un étudiant rate un repas plusieurs fois par semaine ». Et ils ne sont les seuls à devoir, parfois, arbitrer entre payer les factures et remplir le frigo. Philippe Assens, membre de l’Après, veut faire de ce sujet de l’alimentation une idée structurante pour les partis et qui doit animer la campagne des municipales.
« À Perpignan, une des villes les plus pauvres de France, avec plusieurs quartiers des plus pauvres d’Europe, il y a un problème alimentaire. Et nous, on pense que pour s’unir, il faut le faire autour d’éléments structurants, programmatiques. »
De Génération.S, à l’Après en passant par Debout, ces militants et militantes en appellent aux habitants, aux associations, aux partis, aux syndicats pour construire ensemble une plateforme, un collectif. Pour médiatiser cet appel, les militants imaginent également un événement qui permettrait de réunir les bonnes volontés aux environs du mois de décembre.
Des idées concrètes à Elne, Montpellier ou Grenoble
À Montpellier, un collectif informel de 25 organisations a lancé la caisse commune de l’alimentation. « La caisse est un budget commun issu de fonds publics et privés et de cotisations des citoyen.ne.s. Elle permet aux habitantes et habitants volontaires de dépenser chaque mois 100 euros, via une monnaie solidaire, dans des lieux de distribution alimentaire qui répondent à des critères élaborés collectivement : épiceries, groupements d’achats… » Un dispositif similaire est également testé à Grenoble. Selon Karine Asnard, membre de Debout, la ville d’Elne est déjà bien avancée dans cette réflexion.
Comment fédérer autour d’une idée quand l’union autour d’une liste semble impossible ?
La question de l’union se pose alors que les trois mouvements qui portent l’initiative ont fait le choix de listes distinctes pour la bataille des municipales à Perpignan. En effet, Génération.S est uni avec La France Insoumise et les Écologistes catalans au sein de « Perpignan changez d’air », l’Après est membre fondateur de « Perpignan autrement », quant à Debout 66, ils n’ont, pour le moment, pas encore pris position. Malgré ces voix divergentes, pour Edmond Harlé de Debout 66, « il est possible de fédérer autour d’une idée sans forcément être ensemble. Il nous faut porter cette idée au-delà de nos mouvements et de nos partenaires politiques. »
*L’Après pour l’Association pour une République écologique et sociale, est un mouvement politique français né en 2024 d’une scission avec la France Insoumise (LFI).
** Debout est un mouvement politique créé en 2017 par le député de Picardie François Ruffin, ancien de LFI.
*** Génération.S est un parti politique créé en 2017 par Benoit Hamont, ancien membre du Parti socialiste.
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