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Festival Hype Occ à la Casa Musicale de Perpignan : l’évènement qui va vous faire aimer le hip-hop

Danse, rap, battles, masterclasses… Sans jamais rompre avec leurs racines urbaines et populaires, les cultures hip-hop séduisent un public toujours plus large et les différents formats prennent par la main chaque public pour l’amener à la découverte. Du 18 au 25 octobre 2025, la Casa Musicale programme la 2e édition du festival Hype Occ. Photo d’ouverture : Des danses & des luttes © Pamela Perschke

Perpignan, Foix, Tarbes, Montpellier… Hype Occ est un festival régional dont les temps forts varient d’une ville à l’autre, chaque structure accueillante s’appropriant une partie de la programmation. À Perpignan, c’est la Casa Musicale qui nous soigne !

Chargée d’accompagnement à la Casa Musicale, Lucie Le Guen programme le passage Hype Occ à Perpignan. « Hype Occ est né d’une association sur Montpellier, Camin Aktion, qui avait vocation à promouvoir les danses hip-hop sur le territoire montpellierain. »

HYPE OCC
Lucie Le Guen, de la Casa Musicale

Mais le projet prend de l’ampleur et devient un festival de mini-tournées sur plusieurs villes. L’idée, plutôt maligne, est d’attirer des compagnies plus renommées avec la perspective de plusieurs dates. Le tout intègre des artistes locaux pour continuer à faire circuler des projets du territoire.

Entre les pas de danse, la lutte sociale

Le format festival permet de toucher d’autres publics. « Il y a notamment le projet ‘Des danses et des luttes’ qui cette année est joué à Foix et Perpignan. » Ce spectacle fascinant est basé sur l’expérience de Bouziane Bouteldja qui a été à la rencontre de diverses danses porteuses de luttes sociales. On navigue aussi de danses irlandaises au hip-hop en passant par les danses orientales, le flamenco ou la capoeira. Ce vendredi 24 octobre à Perpignan, le public assistera ainsi à une conférence dansée, construite avec des danseurs locaux qui montent sur scène avec lui.

« Ces danseurs qui ne se connaissent pas forcément entre eux recréent chaque fois le spectacle dans la ville. » Chaque pièce chorégraphique est unique, on ne peut la voir qu’une fois.

Un battle hip-hop… mais sur musique house !

« L’intérêt du hip-hop c’est son aspect rassembleur, c’est le fait d’accepter tout le monde. Il n’y a pas de parcours écrit, c’est un état d’esprit. » Culture porteuse de luttes ou simple émerveillement, toutes les entrées sont possibles. Avec bien sûr un format phare, le fameux battle de danse hip-hop avec un All Style Challenge le samedi 18 octobre. Sauf que ce battle est un peu particulier puisqu’il se fera intégralement sur de la musique house. Cela ramène à l’histoire de la house avec des clubs électro américains qui accueillaient les mouvements hip-hop ne trouvant pas de place ailleurs, créant une véritable fusion de genres.

All4house – © Paul Green

Soirée « open mic » où les plus téméraires pourront monter sur scène pour saisir le micro, temps d’échanges avec les artistes sur les techniques de freestyle, notamment à travers une masterclass avec la rappeuse Ekloz, ateliers de pratique avec un « bootcamp » dès 7 ans pour s’initier à diverses fenêtres de la culture hip-hop : breaking, popping, locking, fresstyle, afro, house… Le festival promet des temps particulièrement riches.

« Une culture qui se fige, elle meurt. » Lucie Le Guen évoque ce hip-hop qui, tout en laissant une part à son histoire, ne cesse de se renouveler. Impératif au jour où le rap est le style le plus écouté en France. « Il y a dix ou quinze ans, écouter du rap était quelque chose de niche. Et maintenant tout le monde aime au moins un son rap. »

Ce sont précisément des sets rap qui vont clôturer le festival, avec la rappeuse Ekloz et le rappeur Jester SHF. Ce dernier, figure montante en France, est tombé amoureux des paysages catalans. Il vit aujourd’hui à Port-Vendres dans les Pyrénées-Orientales, et a échangé quelques mots avec notre rédaction.

Le rappeur Jester SHF, en clôture du festival, vit à Port-Vendres

Son flow très aérien n’est pas passé inaperçu et Jester voit son public croître. Installé depuis trois ans dans notre département, il s’est tourné vers la Casa. « Dès que j’ai dit que j’allais près de Perpignan, on m’a dit qu’il fallait que j’aille voir la Casa Musicale. » Jester y a trouvé un lieu pour répéter en conditions plus réelles que son home studio. Il espère aussi transmettre aux plus jeunes. « J’ai eu l’occasion dans mon parcours de faire des ateliers d’écriture pour les jeunes, j’ai adoré ce partage de la musique. »

Son parcours commence par un rap découvert tôt, vers 11 ou 12 ans, à travers des ateliers musicaux et un goût pour le rap américain mais aussi français de type Fonky Family, avant, plus tard, de plonger dans la génération Sniper, Booba etc.

Son style ciselé témoigne d’une passion pour le côté technique. « Je suis arrivé au rap par les mots plus que par la musique, mon premier amour c’est de manier les mots. Petit à petit, j’ai mis plus de musicalité. »

Jester vivra quelques années à Londres où il affinera son style. Le style du rap british a ainsi infusé dans sa production.

Un flow aux influences françaises et british

« Cela a beaucoup impacté ma musique, et m’a permis d’entendre d’autres sonorités. J’aime sortir des schémas classiques, avoir des changements de rythmes et surprendre. » Résultat, une étonnante fusion entre l’école des rimeurs français et les instrumentales anglaises, aux structures de batterie plus rapides.

« Je faisais du rap par passion. C’était les débuts de Youtube, on ne pouvait pas encore distribuer aussi facilement sa musique sur les plateformes, être présent sur internet. Aujourd’hui, c’est devenu un jeu d’image. Il faut être bon sur le plan musical, mais ce n’est plus du tout suffisant. Si on veut exister il faut avoir une stratégie d’image et de réseaux sociaux. »

Jester aborde à la fois des thèmes intimes et le chaos extérieur. « J’ai toujours envisagé la musique comme une façon de sortir ce que j’avais en moi, alors que j’étais d’un naturel un peu réservé et solitaire. »

Proche de vivre de sa musique aujourd’hui, Jester SHC fait aussi de l’écriture et de la top-line (NDLR : mélodie vocale) pour d’autres artistes. Il travaille à sortir un single par mois actuellement. Son set à la Casa Musicale, ce samedi 25 octobre, sera sa première scène locale.

Retrouvez tout le programme du festival Hype Occ à Perpignan sur ce lien.

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