Article mis à jour le 16 janvier 2019 à 19:34
L’acte 9 des Gilets Jaunes à Perpignan a débuté ce samedi matin avec un défilé pédestre au départ du Palais des Congrès. Empruntant les grands boulevards, les manifestants sont rejoints devant le Palais de justice par un second cortège conduit par les motards. Au plus fort de la mobilisation, ce sont 3000 Gilets Jaunes qui ont défilé à Perpignan. Une foule toujours très revendicative, parfois virulente mais qui est restée pacifique. Suite aux débordements de la semaine dernière, un lourd dispositif de sécurité était mobilisé sur Perpignan. Police, gendarmerie et police aux frontières comptaient 130 femmes et hommes, soutenus par 50 policiers municipaux.
Vers 12h30, un moment de tension s’est fait sentir lorsque les effectifs des forces de l’ordre se sont déployés pour empêcher tout envahissement du cœur de ville. Après des exhortations à rejoindre le mouvement et quelques provocations verbales en direction des forces de l’ordre, le calme est peu à peu revenu. La place du Castillet s’est progressivement vidée au départ des motards vers le Parc des Expositions.
♦ Le gilet jaune de Jean-Marc Pujol
Un lieu mis à disposition par les services de la mairie suite à une rencontre de plus de deux heures ce mercredi entre une délégation des motards Gilets Jaunes du 66 et Jean-Marc Pujol. Une rencontre qui, pour celui qui se fait appeler Cyric White, « ouvre un dialogue » avec la Mairie. Le maire de Perpignan a même rejoint les Gilets Jaunes au Parc des Expositions à l’invitation du coordinateur des motards du 66. Après un discours de ce dernier juché sur le toit d’une camionnette, le maire de Perpignan a pris la parole.
Malgré quelques sifflets vite recouverts par nombre d’applaudissements, Jean-Marc Pujol a déclaré : « Il était important que je sois là, auprès de vous pour vous entendre, écouter ce que vous aviez à dire, de manière décontractée ». Jean-Marc Pujol de rappeler que : « les maires de France ne sont pas enfermés dans leur tour d’ivoire. Ils sont toute la journée sur le terrain avec tout le monde. Il me paraissait tout à fait normal de recevoir votre délégation. Et quand Cyric et son équipe m’ont demandé si je pouvais mettre à disposition le parking du parc des expositions aujourd’hui, j’ai répondu par l’affirmative ».
Durant son discours, le motard s’est défait de son gilet jaune pour le mettre sur les épaules de Jean-Marc Pujol qui a rétorqué sous les hourras : « c’est bon enfant, je suis comme vous, je préfère qu’il y ait des gens qui discutent plutôt que des gens qui se taisent. Aujourd’hui l’émergence de ce que vous dites, ce sont des gens qui parlent et qui s’expriment. On est dans un pays libre, on peut s’exprimer et c’est une chance qu’il faut conserver« .
Outre l’ouverture du parking du parc des expositions, la délégation a également demandé la mise à disposition de salles municipales pour des assemblées générales. Ce à quoi, le maire a également répondu favorablement. Jean-Marc Pujol insistant : « la colère populaire, il faut être capable de la comprendre et être capable de la traduire en actes. Il faut savoir y répondre« . Pour Jean-Marc Pujol, en lice pour une réélection à la tête de la mairie en 2020, il a plusieurs sujets dont la fiscalité, le coût des transports et la transition écologique. Il y a quelques semaines, le maire communiste de Cabestany se faisait accuser « de récupération » par une partie de la droite locale, à la suite de sa volonté de baptiser un rond-point de sa commune « Gilets Jaunes ». Il est fort à parier que le geste du maire Les Républicains soit perçu de la même manière par ses opposants.
♦ L’amour toujours
L’après-midi, le cortège est revenu en centre-ville. Toujours aussi nombreux face au Castillet, les manifestants ont été les témoins d’une demande en mariage du coordinateur des motards. sous les applaudissements, ce dernier a posé un genou à terre sous le regard plein d’émotion de sa compagne.
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