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Grand oral des candidats aux législatives par les acteurs économiques du territoire

Article mis à jour le 9 avril 2019 à 09:03

Les acteurs économiques du département, ont choisi d’interroger six représentants ou candidats aux prochaines élections législatives sur leurs propositions et/ou visions pour le développement économique du département. Un débat sur le fond avec un format très classique, cinq questions et un temps imposé de 15 minutes pour convaincre l’alliance économique qui réunissait, l’union pour les Entreprises (UPE), l’Union pour les Artisans (UPA) et la FDSEA66*

Six candidats ou représentants

Alors que dans certaines circonscriptions on dénombre jusqu’à 14 candidats, les organisations économiques ont dû faire un choix, ne conviant à ce débat que les six représentants des sensibilités les plus « importantes ou représentatives ». Un point qui a crispé quelques candidats qui ont tenté, sans succès, le forcing pour participer à ce débat sans résultat.

L’ordre de passage a été tiré au sort et les règles de ce type d’exercice politique ont été respectées.

Alexandre Bolo, conseiller municipal d’opposition de Perpignan a été le premier à s’exprimer. Le candidat du Rassemblement Bleu Marine sur la 1ère circonscription, peu habitué à l’exercice en a oublié les règles du jeu, croyant qu’il avait 15 minutes allouées pour chacune des cinq questions. Une erreur qui l’a pénalisé au moment de parler du fond. « Je ne vais pas vous faire un éventail du programme de Marine, car tout le monde connaît nos propositions. D’autant que personne ne se fait d’illusion, la majorité à l’Assemblée ne sera pas Bleu Marine ! Mais nous avons décidé d’axer cette campagne pour devenir une opposition constructive ».

Ségolène Neuville, ancienne secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion sous la présidence de François Hollande, représentait le Parti Socialiste 66 dont elle est la secrétaire départementale. La candidate sur la 3ème circonscription a rappelé sa vision du rôle d’un député, déplorant toutefois que son action soit « trop longue » à être perçue sur le terrain : « pour moi le rôle d’un élu, c’est d’obtenir des résultats concrets ».

Stéphane Loda, délégué de la seconde circonscription pour le compte du parti Les Républicains (LR) était venu pour défendre les couleurs du parti de droite. Il a, durant 15 minutes, lu scrupuleusement le nouveau programme des LR. Un programme modifié par François Baroin, nouveau chef de file après l’élimination de François Fillon dès le premier tour de l’élection présidentielle.

Philippe Assens, candidat sur la 3ème circonscription, représentait le parti de Jean Luc Mélenchon, La France Insoumise. Pour rappel la formation politique à gauche de la gauche est arrivée en deuxième position, juste derrière le Front National le 23 avril dernier.

Une réflexion moins préparée que les autres candidats, en effet Philippe Assens, n’a pu, à l’inverse de ses débatteurs, bénéficier des questions à l’avance. Un petit couac qui ne l’a pas trop perturbé à l’heure de défendre ses propositions et celles de La France Insoumise.

Il a surtout rappelé la situation d’urgence qu’il constate en accompagnant les 10% d’agriculteur du département qui sont au RSA, rappelant les 4 suicides de l’an passée ! Il a également insisté sur ce qui est pour lui « la chance de notre territoire au niveau local ou national, celle d’aller vers un écosystème qui prenne en compte une économie décarbonée ».

Romain Grau était le dernier candidat à s’exprimer lors de ce grand oral. Il est le premier adjoint à la mairie de Perpignan mais également dirigeant de EAS Services, entreprise aéronautique de 250 salariés. Romain Grau est apparu sûr de son propos, du constat et des solutions qu’il envisage pour sortir le département de sa place de mauvais élève de l’économie française. L’énarque de la promotion Senghor (la même que celle d’Emmanuel Macron) n’a pas vacillé malgré l’article rendu public par France Bleu Roussillon, révélant qu’il était sous le coup d’une enquête pour « harcèlement moral » ouverte par le parquet de Perpignan.

Question 1 : Le coût du travail et la directive sur les travailleurs détachés

L’ensemble des candidats ou débatteurs s’accordent sur le fait que le coût du travail est trop élevé, faisant état de la concurrence espagnole liée à notre situation transfrontalière. Ségolène Neuville rappelait toutefois « les 122 millions d’euros de diminution de cotisation dont ont bénéficié les entreprises et les travailleurs indépendants du département durant le quinquennat ». Un effort loué par Romain Grau, dirigeant d’EAS, qui déplorait néanmoins la complexité du CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi). Il rappelait la volonté d’Emmanuel Macron de transformer ce dispositif en réduction de charges pérennes; proposition également portée par le programme du parti Les Républicains.

La directive des travailleurs détachés a été dénoncé par la quasi totalité des intervenants, Alexandre Bolo insistant quant à lui sur les 200.000 travailleurs qui sont en fait des illégaux. Revenant ainsi sur la marotte de Marine Le Pen sur « contrôle aux frontières de la France ».

Question 2 : Les marchés publics : Que faire ? Faut-il favoriser les entreprises locales

Sur la commande publique, Ségolène Neuville constate que l’investissement dans le département est à 70% issu de marchés publics. Ses contradicteurs sont eux favorables à une meilleure lisibilité des marchés publics qui devrait permettre de faire appel à des entreprises locales en priorité.

Question 3 : Comment désenclaver le territoire

Sur ce point, l’ensemble des candidats s’accordent sur le fait qu’il faut réduire de manière drastique le coût des vols en direction de Paris. Certains comme Romain Grau, s’engagent dans ce sens : « dès le lendemain de l’élection, il faudra que vous me demandiez d’aller négocier la baisse des prix et une ligne directe vers Roissy ! ».

Question 4 : Les propositions en termes de fiscalité des entreprises

Peu de réponses concrètes à cette question complexe malgré les trois heures de débat. Toutefois, la centaine d’acteurs locaux présents dans la salle a convenu de l’importance du sujet. L’exercice a fait surgir l’idée d’un rendez-vous récurrent avec les élus, fixant une rencontre bimensuelle après l’élection pour les confronter à leur discours de campagne.

Question 5 : La prise en compte des « spécificités méditerranéennes »

L’alliance économique souhaitait avoir des réponses notamment sur la gestion de l’eau « primordiale pour préserver les paysages de notre département et maintenir la biodiversité ». Les organisateurs souhaitaient apporter au débat la nécessité de prendre en compte « la spécifié méditerranéenne », ce qui permettrait « d’avoir une meilleure gestion de la ressource en eau appropriée à la réalité de terrain ». 

*Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles

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Maïté Torres